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Lo Claire
11 critiques
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4,0
Publiée le 28 octobre 2023
Excellent film de Jane Campion. Une sorte de western non violent, basé sur la subtilité, la finesse, et la psychologie des personnages. [spoiler: spoiler]Où celui que l'on prenait pour une brute révèle la sensibilité de son âme et se fait tout en douceur assassiner par celui que l'on prenait pour l'effeminé de service (Peter), qui cherche simplement à protéger sa mère et lui permettre de trouver le bonheur que cet homme frustré (Phil) lui empêchait de trouver.
[spoiler]Comment Peter a-t-il assassiné Phil ? Lorsqu'il trouve le veau mort dans la vallée, il met des gants pour le découper. Ce veau était malade et Peter coupe des liens à partir de sa peau. Plus tard, il offrira ces liens de cuir à Phil afin qu'il tresse une corde. Or Peter savait que Phil avait la main blessée, et le cuir issu du veau malade a infecté sa blessure jusqu'à le faire mourir dans des convulsions que le film ne nous montre pas.
Toute l'apparente brutalité de Phil n'est qu'un effort pour dissimuler son inavouable homosexualité et sa profonde sensibilité.[/spoiler][/spoiler] Je trouve ce western hors normes bouleversant de finesse et de sensibilité. À recommander fortement.
une sorte d'american beauty revisité au far West mais bien plat, creux et téléphoné. si benedict cumberbatch est très bon dans son rôle ambigu, il est déjà vu et revu. Le reste des acteurs errent comme des phantomes dans le ranch. la magnifique photographie ne suffit pas à sauver le film.
Sublime. Un western où David Fincher rencontre Sergio Leone. Jane Campion frappe Avec scénario bouleversant. Une photographie rendant hommage aux plus grands. La masculinité exprimé dans ses travers, incite une analyse au delà d'un simple genre, un défit parfaitement relevé par Kodi McPhee. La frayeur dans les yeux Kirsten Dunst vous glace le sang face au terrible Benedict Cumberbatch, malgre l’amour que lui porte son frère.
Un développement inintéressant avec des personnages simplistes et caricaturaux. Le rythme est inégal avec une conclusion bâclée qu'on a le temps de voir venir. La musique est à l'image du reste, quelques violons planants et arpèges de guitare, sans intérêt. Ça n'aide vraiment pas le film à décoller ou sourtir de sa torpeur. Le Montana est magnifique cependant avec de beaux paysages bien filmés, cela reste insuffisant pour un long-métrage de 2 heures.
Le dénouement est amené sans effet comme une vénéneuse apothéose, comme une lente gifle qui bouleverse a posteriori tout ce qu'on avait imaginé. Sauvage et viril à l'extérieur, Benedict se révèle être un homme sensible, à fleur de peau et envahi de pulsions contradictoires. Ce western est à l'image de notre époque ambivalente qui oppose les codes ancestraux des êtres humains. Magnifique et troublant!
Vraiment mauvais. Aucun intérêt. C'est très ennuyant et long à regarder. Il ne suffit pas d'avoir les paysages pour faire un bon film. Scénario inexistant, fin du film on se dit "tout ça pour ça". On pense que le film va monter en niveau petit à petit mais jamais c'est plat avec beaucoup d'incohérences quand on voit cette fin sans intérêt.
Ouah ! Quelle claque ! Jane Campion a l'art de nous faire tenir en haleine comme c'était déjà le cas dans la leçon de piano. Une ambiance qui nous saisit presque des les premières images. Cest JC qui mène la danse. On ne sait pas où elle nous emmène et c'est ça qui est super ! On est loin des produits formatés et prédigérés avec lesquels on nous abreuve. Les paysages participent pour beaucoup à l'atmosphère anxiogène qui se dégage petit à petit. C'est étrange, le film se déroule dans de grands espaces, mais les relations entre les personnages sont parfois si inquiétantes qu'on a l'impression d'être en huis-clos. Des scènes qui semblent anodines de prime abord et qui prennent sens à la toute fin. Mais pas question de spoiler. JC est une araignée qui tisse sa toile, très doucement, pour mieux capturer ses spectateurs. Je pense que le film ne plaira pas aux férus d'action. Il y a beaucoup de testostérone dans ce film mais Jane Campion balaye tout ça. Une grosse claque.
Les images sont d'une beauté époustouflante, Benedict Cumberbatch est magnétique de toxicité, le reste du casting est magnifique, cette tension sourde et ce climat homoérotique sont saisissants mais les silences sont pesants et le film amène l'ennui. Dommage car il y a tant de belles choses.
" The Power of the Dog" de Jane Campion sérieux candidat aux prochains oscars est très moyen dans l'ensemble. En effet en dépit d'un casting royal ( Benedict Cumberbatch,Kirsten Dunst et surtout Kodi Smit-McPhee) , d'une superbe photographique et d'une histoire surprenante , l'histoire ne décolle réellement jamais , beaucoup trop froide , austère et anecdotique au final.
Cela faisait douze ans depuis « Bright Star », film intimiste retraçant les dernières années du poète anglais John Keats (1795-1821) incompris en son temps, que Jane Campion n’avait pas réalisé un long métrage pour le cinéma, se consacrant essentiellement aux deux saisons de la série à succès « Top of the lake ». Avec « The power of the dog » c’est une adaptation du roman éponyme de Thomas Savage que la réalisatrice multi-primée de « La leçon de piano » (1993) propose pour son grand retour attendu par une critique qui lui a presque toujours été favorable. Phil Burbank (Benedict Cumberbatch) et son frère George (Jesse Plemons), héritiers du plus gros ranch de la vallée du Montana (en réalité la Nouvelle-Zélande), ont des caractères diamétralement opposés. Alors que Phil s’évertue à perpétuer la tradition du cow-boy déjà presque éteinte en ce début du XXème siècle et mène ses hommes selon un commandement empreint d’une virilité sans concession, George est un intellectuel sensible et velléitaire. Les affaires étant ce qu’elles sont, c’est naturellement Phil qui a pris l’ascendant sur son cadet. Leur relation déjà tendue par-delà l’effacement de George qui plie systématiquement devant les décisions de son frère, va prendre un tour inattendu quand Rose, la tenancière (Kirsten Dunst) de l’auberge qui leur sert de halte lors des longs convois menant les bêtes sur leur lieu de vente, devient l’épouse de George. Comme si ce geste de bravoure d’aller demander la main de Rose constituait l’acmé de son chemin vers l’affirmation de soi, George va très rapidement s’effacer à nouveau, laissant s’installer un jeu relationnel malsain entre Phil, Rose et son fils Peter (Kodi Smit-McPhee), adolescent réservé, frêle et précieux, devenu la victime des moqueries homophobes des hommes de Phil. Rose s’enfonce dès lors dans la solitude et son penchant pour l’alcool qu’elle tente d’assouvir en tentant de le cacher derrière une vaine clandestinité. Reste Peter seul face à Phil qui se met en tête de l’éduquer comme l’avait fait pour lui et son frère, Bronco Henry, figure tutélaire désormais fantasmée d’un cow-boy archétypal aux penchants homosexuels difficilement refoulés. Un peu à la manière de John Huston qui en 1967 avec « Reflets dans un œil d’or » adaptait l’œuvre de Carson McCullers, Jane Campion qui a écrit elle-même le scénario, se saisit de ce canevas relativement simple dans ses contours mais rendu complexe par les mœurs de l’époque, pour donner la part belle aux acteurs qui étirent brillamment la dimension psychologique torturée de leurs personnages. Se dégage une atmosphère étouffante de ce film parfaitement maîtrisé qui dévoile une fin particulièrement inattendue rappelant à la manière des fables de La Fontaine que la force n’est pas toujours là où on l’attend. On saluera à côté de la réalisatrice récompensée d’un Lion d’argent à Venise en 2021, la photographie d’Ari Wegner, la musique de Jonny Greenwood de Radiohead et bien sûr la prestation époustouflante de Benedict Cumberbatch confondant en caricature de cow-boy, spoiler: dévoilant au fur et à mesure de la fréquentation du jeune Peter le trouble identitaire qui est le sien et qui à force de frustration, le prive de toute empathie . On n’oubliera pas non plus de saluer Kirsten Dunst dont le talent a certes toujours été reconnu mais qui sort ici avec fracas des rôles d’éternelle adolescente qui lui collaient un peu trop à la peau. Un film sombre et éprouvant donc qui voit Jane Campion se saisir avec le sens de la nuance qui la caractérise d’une question qui a longtemps été rejetée dans l’ombre d’une uniformité sociale durement imposée jusqu’aux mouvements de libération actuels louables même s’ils s’emmêlent souvent les pinceaux.
Un drame impeccablement mis en scène dans une ambiance de western, à la limite du thriller psychologique, The Power of the Dog nous garde en tension tout du long grâce à l'interprétation électrique de Benedict Cumberbatch dont le personnage de brute macho est décrypté au fur et à mesure que l'on avance dans cette histoire. Critique vidéo : https://youtu.be/VBzDoPNE07U
Jane Campion au pays des cowboys : voilà un pari risqué ! La cinéaste, qui s'est toujours distinguée par son approche féministe, se retrouve ici dans l'univers testostéroné des éleveurs de bœufs du Montana. Certes, cela lui offre l'occasion de filmer de superbes paysages de montagnes et de collines. Certes, cela lui offre l'occasion de construire un savant récit, dynamisé par un twist final. Mais cela la prive totalement de la subtilité des personnages qu'on voyait dans Bright Star. La vie et la mort du poète John Keats étaient traversées par une histoire d'amour socialement entravée, couplée à l'espièglerie de deux enfants (les frère et sœur de la femme aimée) et surtout à inénarrable M. Brown (personnage éminemment complexe). Rien de tel chez les cowboys... Un frère autoritaire hyper-viril qui cache mal son homosexualité latente, un frère bête et sensible qui se fait malmener par son aîné, une épouse tourmentée qui sombre dans l'alcoolisme, et le fils de celle-ci harcelé à cause de son attitude efféminée... Hormis le twist final, tout est donc très attendu... Et encore : je suis nul pour voir les twists, donc peut-être que 80 % des spectateurs l'avaient identifié... Bref, espérons que Jane Campion se libère vite de l'emprise mortifère de l'Amérique des cowboys et de Netflix et propose à nouveau, en salles, un cinéma sensible et subtil.
Jane Campion est de retour sur ses terres. Amateurs de paysages sauvages et inquiétants, vous allez être servis. Amateurs de westerns classiques, vous allez être déroutés. Campion, admirée pour ses portraits de femme, s’intéresse aujourd’hui à la masculinité toxique dont elle trace un portrait très singulier. Au fil des scènes, l’ambiguïté s’installe jusqu au dénouement final totalement surprenant qui rebat toutes les cartes, sème le doute sur les rôles de bourreau et de victime , et renverse avec force et subtilité les notions de force et de faiblesse. C’est visuellement magnifique, remarquablement interprété par le quatuor, une œuvre subtile et singulière qui honore Netflix ( pour une fois)
Drame subtile, oppressant, rempli d'opposés, la transition d'une époque à une autre superbement mise à l'écran et de très bons acteurs. Une confrontation froide et silencieuse, une joute dans les attitudes, dans les gestes et les décisions pour un final machiavélique. 4/5 !!!