Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Plume231
3 517 abonnés
4 639 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 31 octobre 2010
C'est avec une très belle photographie en noir et blanc et un casting prestigieux et exceptionnel, Sue Lyon (la «Lolita» de Kubrick), Ava Gardner, Deborah Kerr et Richard Burton, que John Huston adapte une pièce de théâtre de Tennessee Williams. Bien sûr, l'ensemble regorge d'une succession de scènes où le freudisme et la frustration sexuelle ont un rôle important et il est fort à parier que l'atmosphère serait étouffante si Huston ne nous montrait pas par quelques pauses contemplatives à travers les splendides paysages mexicains que la beauté et sérénité ne sont jamais aussi loin que l'on croit. Une franche réussite dans la très grande carrière de son réalisateur.
J'ai été très déçu par ce film dont j'attendais beaucoup par sa réputation et son synopsis. Je n'ai pas trouvé le film torride et bestial annoncé, les "pulsions refoulées" des personnages le restent bien tout au long du film. Peut-être est-ce un problème d'époque, de 1964 à 2016 il s'en est passé des choses surtout dans les moeurs sexuelles entre les summer of love, valseuses ou autres sex and the city etc... On ne m'enlèvera pas qu'un film comme "Un tramway nommé désir", tourné dix ans plus tôt garde pourtant une sauvagerie bien plus forte que ce film-là qui, même la question du désir sexuel mise de côté, ne m'a pas foutu une tension comme le font pourtant un grand nombre de thriller ou films noirs de toute époque. Le problème c'est que le film assez bavard fait plus du dialogue/débat inutilement sophistiqué sur l'existence et la sexualité que du cas clinique pur et dur comme il le faudrait pour créer de l'émotion. Je n'ai rien contre Freud, il m'a fait devenir psy. Ce qui est dommage, c'est de s'enfermer dans de la psychanalyse intello alors que la vraie démarche de cette discipline est justement de libérer les pulsions de toutes les fioritures intellectuelles ou de postures que les hommes se mettent pour se rassurer. Et pour le coup, le film est rempli de fioritures. Entre un prêtre déchu qui n'arrive à assumer ses pulsions qu'il continue d'appeler "péchés" et "insultes à Dieu" et un vieillard-poète qui déclame tel un nostradamus la gravité du désir humain, on est loin de l'ambiance "décontractée du gland" de nos amis Pierrot et Jean-Claude (Les Valseuses). Même s'ils alourdissent le film, les dialogues ont tout de même le mérite d'être intelligents, mais ils pourraient être beaucoup plus simples et exprimer la même chose. Niveau acteur, Richard Burton et Sue Lyon s'en sortent bien, Gardner est assez inégale (on s'en qu'elle "joue" même si parfois ça fonctionne bien) et bizarrement beaucoup moins sensuelle que dans Les Tueurs ou La Comtesse Aux Pieds Nus... Déborah Kerr reçoit la palme selon moi, son personnage pourtant assez prude respire le naturel et la simplicité, ce qui fait du bien à ce film trop garni et sans réelle profondeur à mon goût.
Avec « La nuit de L’iguane », John Huston adapte l’œuvre de Tennessee Williams et nous fait suivre Larry Shannon, un pasteur alcoolique converti en guide de voyage organisé après avoir quitté l’église. Alors au Mexique avec un groupe d’Américaines, il doit faire face aux avances de trois femmes, une adolescente, une hôtelière et une artiste tout en se faisant surveiller de près par celle qui « chaperonne » l’adolescente.
John Huston nous emmène dans la chaleur du Mexique suivre une fascinante galerie de personnages qui semblent tous plus égarés les uns que les autres et où se croisent un ex-prêtre alcoolique devenu chauffeur de bus qui va devoir maitriser son boulot mais surtout ses pulsions, une jeune nymphette encore mineure qui n’écoute qu’elle-même et va se rapprocher du prêtre. Elle est elle-même chaperonné (et surprotégé) par une femme frustré, hystérique et qui n’aura pas de repos tant qu’elle n’aura pas définitivement mis à terre Shannon. Et Shannon va aussi devoir faire face à deux autres femmes, la patronne de l’hôtel où ils atterriront, une femme libérée ainsi qu’une artiste spirituelle, cliente dans l’hôtel. A travers ces cinq personnages, ce sont différentes visions de la vie que Huston met en scène.
L’écriture est de qualités, que ce soit pour les personnages, ainsi que pour le déroulement puis dénouement et les dialogues qui sonnent toujours justes. Entre non-dits, passés douloureux, pulsions, refoulement, vapeurs d’alcool, le sexe dans les rapports humains ou encore les tentations, Huston aborde plusieurs thèmes avec intelligence. Il rend son récit intense et passionnant. La photographie en noir et blanc est superbe.
« La nuit de l’Iguane » bénéficie aussi d’excellentes interprétations. Dans le rôle principal, Richard Burton montre une fois de plus toutes l’étendus de son talent et face à lui, Sue « Lolita » Lyon, Deborah Kerr et Ava Gardner (très sensuelle) rentrent à merveille dans la peau de leur personnage.
Longtemps passé inaperçu dans la riche filmographie de John Huston, cette "Nuit de l'Iguane" demeure pourtant l'un de ses meilleurs films, à ranger aux côtés d'African Queen, de L'homme qui voulut être roi", ou du Faucon Maltais. Un scénario d'une grande originalité, des dialogues étincelants, une fraîcheur intacte et sans cesse renouvelée, une interprétation sublime (Richard Burton brille de mille feux entre Ava Gardner et Deborah Kerr !), des décors naturels à couper le souffle font de ce film une œuvre moderne, riche et forte. Un très grand film.
La nuit de l'iguane est un film original, sympa à regarder, qui propose une histoire innovante. Je suis d'ailleurs surpris qu'un film avec une histoire d'un prêtre de ce genre soit sorti dans les années 1960.
Enfin quoiqu'il en soit, j'ai apprécié le fait que l'action se renouvelle régulièrement. D'une femme à l'autre, l'histoire évolue. Problème cependant : le rythme est parfois saccadé, et quelques fois l'ennuie guette le spectateur.
Dommage, car hormis ça l'histoire est intéressante. Un film qui malgré son âge avancé peut faire encore moderne.
Superbement écrite, la pièce est transposée à l'écran par un John Huston remarquablement inspiré. Tous les éléments traditionnels à tennessee williams sont ici exploités : un homme en perdition, des femmes manipulatrices, un soupçon d'homosexualité... et un orage nocturne qui dévoile les consciences en une violente thérapie de choc. Richard Burton est au bord de l'abîme, Ava Gardner, Deborah Kerr et Sue Lyon nous montrent trois images de la femme, synonymes de déchéance et de rédemption. Une superbe adaptation.
Adapté de la pièce de Tennessee Williams, un psychodrame fiévreux mais trop bavard et ennuyant (malgré un début prometteur) sur un pasteur à la dérive luttant contre ses propres démons, porté néanmoins par une distribution prestigieuse, avec notamment la sensuelle Ava.
En adaptant, avec Anthony Veiller, la pièce de Tennessee Williams « The Night of the Iguana » John Huston garde l’essentiel : une galerie de personnages esseulés, à la recherche d’un destin qui leur échappe, et dont, par conséquence, les doutes ne font que croitre. Huston tente d’y apporter sa touche personnelle avec un humour parfois ironique, parfois balourd. La remarquable photographie en noir et blanc de Gabriel Figueroa, n’évite pas au film un côté par trop théâtral, surtout dans la deuxième moitié. Si le casting est excellent, Ava Gardner et Deborah Kerr en tête, Richard Burton, après un début tonitruant dans une scène grandiose (la meilleure du film avec celle de la mort du grand père) se perd dans un cabotinage trop outré pour le cinéma. Au fur et mesure que les personnages de dévoilent, l’intérêt se dilue dans des dialogues interminables. En dehors du prêche sur la déception des créatures de Dieu, la peinture des caractères est essentiellement misogyne, résumant les femmes en trois catégories : les fanatiques avec Grayson Hall (la tante lesbienne), Deborah Kerr (la peintre vieille fille), les abruties (la collection de rombières-touriste américaines) et les chaudasses avec Sue Lyon (la nièce qui veut se faire dépuceler) et Ava Gardner (la veuve amoureuse-nymphomane, doublement refoulée, mais qui garde une exceptionnelle sensualité). Exposé pessimiste pendant plus d’une heure et demie, le dernier quart d’heure se veut plein d’optimisme, passant de l’ombre à la lumière. Pas mal, un peu long, très surestimé.
On croise des êtres "fantastiques", tous rongés par leur psychose. Les démons sont là, prêts à les faire basculer dans la folie. Tous ces personnages ont leur grain de folie, leur faiblesse, leur exubérante transgression. Rien ne parait normal, la normalité ne fait pas partie de ce monde, et tous ses personnages qui cherchent à se libérer de leur démons devront passer cette nuit, afin d'exorciser leurs peurs et leurs déviances. Le film transpire la nervosité, le paroxysme des Hommes, la tentation, la soumission, l'abandon, tous ces thèmes abordés ici de manière psychotique, et tout cela est soutenu magistralement par l'interprétation de ces acteurs, et tout particulièrement de ces deux actrices, Ava Gardner jouant toujours juste. Ava Gardner est plus dans la retenu, mais elle offre aussi une prestation impeccable. Un film hors du temps qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui mérite un certain regard.
Un prêtre défroqué tente d'échapper à sa vie passée et part vers le Sud : The Night of the Iguana commence comme un de ces roads movie dont on ne sait pas quelle direction ils vont prendre. Les éléments intéressants et au potentiel comique disparaissent néanmoins rapidement du devant de la scène (le bus et sa compagnie, le harcèlement de la jeune fille) pour laisser place à des situations plus cérébrales et à un zeste de poésie. Un film étrange et un peu fiévreux au final, qui n'exploite pas complètement son matériel et notamment son cadre tropical.
Dès la première image, on comprend que l'ouvrage de Tennessee Williams sera respectée : une douleur profonde se peint sur le visage de Richard Burton, un embryon de craquage nerveux qui finira par exploser de manière parfaitement hyperbolique. Mais on n'aura pas de raisons de regretter ces accents théatraux dont le lyrisme approche parfois l'hystérie.
C'est du Broadway bien adapté, donc un cinéma qui chérit son casting et dont les dialogues traînants ont le confort un peu moite mais adéquat d'un Texas de villégiature. Alors que tout converge vers une nuit où les démons seront affrontés un par un, le sujet change plusieurs fois sans crier gare et nous fait rencontrer des personnes ; pas tellement des personnages. Car ceux de Huston n'ont pas qu'une facette instantanée, mais aussi celle qu'ils se sont constitués à notre insu pendant toute leur vie, et qui les amenés aux portes de la nuit de l'iguane. Une nuit d'orage, torride et agitée, dont on s'éveille dans une paix océanique.
Huston, Burton, Gardner, Kerr, un carré d'as pour une chaude nuit, perdue entre vapeurs et ivresse, choix et contre-choix, quel chemin prendre pour continuer sa vie ? Les dés ne sont pas jetés, Joyce ! Pas encore.
12 144 abonnés
12 157 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 31 octobre 2010
Une des dernières grandes prestations d'Ava Gardner à l'ècran a eu lieu dans cette "Nuit de l'iguane" de John Huston, film qui lui a peut-être permis, plus que tout autre, d'exprimer de façon merveilleuse son exceptionnelle sensualitè! Ava y tient le rôle, crèè au thèâtre par Bette Davis, d'une tenancière d'auberge mexicaine (le film est tirè d'une pièce cèlèbre de Tennessee Williams). Elle nous offre de façon inoubliable sa beautè de femme de quarante ans, roulant des hanches et posant sur les clients de l'auberge le regard sans illusions de ses beaux yeux cernès! Elle ne manque pas de vitalitè, comme semblent en tèmoigner ses deux jeunes amants! Richard Burton est excellent en pasteur dèfroquè et Sue Lyon est d'une beautè à couper le souffle dans le rôle de la jeune fille un peu excitèe! Dans une atmosphère trouble et violemment sensuelle, Huston signe un très beau film qui dènonce la cruautè de l'homme envers Dieu...
La nuit de l'iguane est une très grande réussite. Cette adaptation de l'oeuvre du prolifique et talentueux Tennessee Williams est restée d'un modernisme hallucinant. Il est porté par les interprétations exceptionnelles de Richard Burton, Ava Gardner et Deborah Kerr. Bien sûr Sue Lyon est le maillon faible de cette entreprise mais cela ne gâche en rien le plaisir que procure le film.
Un Huston dont le propos a bien vieilli, ce qui est fort dommage car la forme demeure elle réussie, avec notamment un Richard Burton excellent en prêtre alcoolique au bout du rouleau. On notera également une petite bagarre à la limite du burlesque critiquant subtilement le racisme au milieu de ce drame sur les plaisirs charnels et la religion.