Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Jonathan M
112 abonnés
1 528 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 11 octobre 2022
"J'peux te promettre d'être vigilant, j'peux te promettre de faire gaffe, mais j'peux pas te promettre de guérir". Ceci est la dernière réplique de Damien Bonnard, aka Damien, dans le film. Je pense qu'elle résume parfaitement l'angle choisit par Joachim Lafosse. Intranquille et inconstant, cette relation vacille depuis déjà un bout de temps. La passion de Damien est en quelque sorte sa prison, sa drogue, son poison. Le cheminement mental qui l'emmène dans des trans passagères le rend vulnérable auprès des autres. Et sans être dans le jugement, la vraie force du film, sa femme accuse le coup et est poussée à bout par le délitement de sa moitié. Le film est dans son ensemble un peu brouillon, mais se règle et devient un message reçu 5/5 dans son dernier tiers.
Joachim Lafosse l’a prouvé par le passé, il sait parfaitement ausculter et expliquer comment un couple ou une famille peut se désintégrer petit à petit. Dans l’économie du couple, il racontait admirablement comment l’argent avait détruit l’amour d’un homme et une femme. Avec Les Intranquilles il montre comment la maladie mentale d’un père va peu à peu désagréger la vie d’une famille simple et heureuse.
Avec la distance nécessaire, tout en filmant ses personnages au plus près, le réalisateur belge pose sa caméra au cœur de la cellule familiale pour mieux la décrypter et montrer comment la bipolarité du père, à travers ses crises, à travers ses délires presque sans limite, va ronger tout doucement les liens familiaux. Sans aucune démonstration médicale ou psychologique, le réalisateur filme à travers de longues séquences des moments de vie très compliqués, tendus et parfois totalement absurdes mais avec toujours beaucoup de justesse.
Damien Bonnard est époustouflant dans le rôle du père artiste peintre et dont le métier est nourri par sa maladie. Quant à Leila Bekhti, elle l’incarne avec une détermination là aussi saisissante le rôle de l’épouse aimante et protectrice acculée face a la maladie de plus en plus envahissante de son homme. Mention particulière également ou petit garçon Amin (Gabriel Merz Chammah) dans le rôle du fils auquel Lafosse accorde une place également très importante dans son histoire. Un film dur, saisissant, parfois peut-être un peu long sur certaines séquences, mais empreint d’un réalisme absolu.
Un propos original et courageux remarquablement servi par des acteurs talentueux . On peut déplorer certaines longueurs, des défaillances narratives, des facilités de mise en scène, mais au bout du compte on ressort de la salle avec le sentiment d'avoir vu un bon film, riche en humanité.
Les Intranquilles déserte le milieu médical, qu’il s’agisse des hôpitaux ou des cabinets spécialisés, pour traiter la bipolarité sous la forme d’une chronique familiale : le cadre estival de vacances passées à la mer offre un espace d’observation « au grand air », où les crises surgissent par signes avant-coureurs avant d’éclater véritablement. L’intelligence du film tient alors au choix d’un personnage peintre, pour lequel les troubles motivent une exploration de soi qui s’exprime par l’art : le contact avec la toile permet à Damien de figurer des mouvements intérieurs qu’il ne parvient sinon à contrôler et qui déconcertent son entourage. Nous, spectateurs, sommes rangés aux côtés de Leïla, d’Amine et de leurs amis, témoins d’un changement soudain de comportement, d’une envie irrépressible et déraisonnable voire dangereuse. Là réside cependant la principale limite du long métrage, soit le systématisme avec lequel il compose ses séquences, chacune porteuse d’un dysfonctionnement à venir que nous attendons un compte à rebours en tête. Cette mécanique retranscrit certes l’intranquillité des personnages, mais réduit finalement le récit à une simple étude scientifique, invalidant en partie le postulat d’une tranche de vie captée loin des cliniques ainsi que la beauté ou l’effroi d’un surgissement, programmé, répété et donc dépourvu de naturel et d’authenticité.
Ce film de Joachim Lafosse, sorti en 2021, évoque la lente déchirure d’une famille, dont le mari est atteint de troubles bipolaires. On sent de la part du réalisateur belge (ayant eu lui-même un père maniaco-dépressif) une vraie sensibilité pour aborder ce sujet. Il décrit efficacement les états d’âme incontrôlables de cet homme (Damien Bonnard, dont la solide prestation mérite d’être soulignée) ainsi que la détresse vécue par son entourage (Leïla Bekhti). Malheureusement, le scénario tourne en rond sans jamais dépasser le simple statut d’une chronique familiale. Bref, un long-métrage avec des hauts et des bas à l’instar de cette terrifiante maladie.
Vu au ciné "LES INTRANQUILLES", drame familial sur la bipolarité au sein d'un couple, inspiré du vécu du cinéaste avec son propre père, construit comme un thriller mental: un peintre sujet à des crises maniaco-dépressives, devenant alors hyperactif et ne dormant plus, en danger pour sa famille, sa femme et son jeune fils (interprété par le petit-fils d' Isabelle Huppert).Même si la famille semble soudée par un amour indéfectible, le film montre comment cette maladie vient ronger et déstabiliser cette harmonie apparente, sans concessions, nous montrant cliniquement les ravages et les épreuves toujours au plus près des visages, soit en montrant la souffrance silencieuse dans les regards soit en faisant exploser les colères et les affrontements, le tout avec une intensité éprouvante et aussi bouleversante, à l'image de ce film dur mais aussi magnifique;les deux comédiens principaux qui portent cette histoire de vie composent un superbe duo enveloppé par une puissante alchimie de douleurs et de souffrances: Leila Bekhti, en épouse aimante et presque résignée au prime abord, tout en douleur rentrée puis colérique et dépassée, est vraiment formidable et Damien Bonnard est quand à lui absolument prodigieux en artiste toujours en plein doute et ravagé par cette maladie qui, il le sait ne guérira pas, à la fois effrayant et touchant, d'une justesse terrifiante, l'acteur confirme qu'il fait partie des plus grands, un suoerbe film intimiste, prenant et déchirant.
J'adore les films dont les sujets sont la psychologie et les défaillances de l'esprit (donc l'humain). Sauf qu'ici, le sujet est traité trop superficiellement. C'est très lent et les situations trop basiques pour en faire le sujet du film. C'est correctement joué mais trop fade. 2,8/5
Un film décrivant l'enfer de la bipolarité surtout pour les les proches. Un enfant devenant le dadysitter de son père et prévenant sa mère dès que ce dernier fait des extravagances. Une mise a l'épreuve venant à bout des patiences les plus investies On ne peut s'empêcher de ressentir beaucoup d'empathie pour la mère jouée par Leila Bekthi qui doit gérer la situation. Sans vraiment s'ennuyer, quelques longueurs.
Le film réussi avec force ce qu’il entreprend, montrer une famille qui fait face à la maladie. L’esprit dysfonctionne, tout comme la famille qui n’arrive plus à suivre. C’est un père qui subit cette maladie et qui doit vivre avec, tout comme sa femme et son fils. La première chose qui frappe c’est la prestation des acteurs qui m’a tout simplement bluffé. Damien Bonnard propose sûrement la plus belle présentation de l’année 2021, accompagné de Leïla Bekhti qui comme à son habitude impose son talent. Le fils aussi Gabriel Merz Chammah qui se voit confier un rôle assez difficile, l’interprète très bien pour son âge. Ici on touche le point principal du film, la finesse du jeu qui est proposé nous plonge dans toute la réalité de cette maladie. Maintenant il faut traiter d’un élément souvent critiqué, le rythme. Il peut sembler pour certains inégal, mal maîtrisé car on passe de scène très dynamique ou la phase de bipolarité prend le dessus et l’activité ne peut plus s’arrêter, à des moments de calme et de douceur. J’y trouve au contraire une certaine maîtrise avec des séquences fortes suivi du calme après la tempête, qui nous laisse le temps d’encaisser. Ces séquences fortes en émotions avec la musique de Antoine Bodson, Jean Ferrat ou Chopin sera faire pleurer. On assiste au développement impossible d’une relation, d’un amour qui ne cesse de se battre pour s’épanouir. D’une famille divisée par un problème qui la dépasse, contre lequel l’homme est impuissant et ne peut rester tranquille.
J’avais découvert le belge Joachim Lafosse en 2012 avec A perdre la raison. Depuis, on comprend bien que ce qui l’intéresse par dessus tout, c’est le couple dans tous ses états. Ce ne sont pas ces 120 minutes qui dérogeront à la règle. Leila et Damien s’aiment profondément. Malgré sa fragilité, il tente de poursuivre sa vie avec elle sachant qu’il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu’elle désire. La bipolarité reste une maladie méconnue du grand public. Ce drame est une occasion unique de la toucher du doigt grâce à un scénario impeccable et un casting très investi et convaincant. Un très beau film ! Le scénario s'inspire de ce Joachim Lafosse a vécu avec son père maniaco-dépressif. Il y a aussi, ici, des emprunts au roman L’Intranquille, autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou de Gérard Garouste. La question centrale est d’ailleurs dans la définition de la « folie ». Le héros est-il fou ? Ce drame du couple, de la maladie mentale, de la création et de la famille est superbement filmé et on est secoué d’émotions diverses tout au long de cette histoire. Par contre, même si Joachim Lafosse n'avait pas caché aux acteurs qu'il ignorait comment le film se terminerait, et que d’autre part, j’adore les fins ouvertes, celle-ci m’a laissé sur ma faim… j’allais écrire « fin ». Elle est tellement abrupte qu’on a l’impression qu’il n’y avait plus de budget ou qu’un confinement quelconque l’avait interrompu sans espoir de retour. Etrange ! Il aura fallu attendre 2019 et Les Misérables de Ladj Ly, pour que le cinéma français se rende compte qu’il possédait un immense acteur dans la personne de Damien Bonnard. Il crève l’écran ici dans ce rôle de père et de mari aimant mais rongé par son problème psychologique. Devrait être nommé aux César. Magnifique… A ses côtés Leïla Bekhti, à 37 ans, a déjà derrière elle, une sacrée carrière et franchement, pas grand-chose à jeter chez cette formidable actrice. Elle excelle dans la peau de cette épouse exténuée qui sombre irrémédiablement dans une spirale sans espoir. Le petit Gabriel Merz Chammah - petit-fils d'Isabelle Huppert et il a de qui tenir - est une belle découverte et Patrick Descamps une constante confirmation. Mélancolique, fiévreux, parfois brutal, mais qui sait éviter tout cliché sur la maladie, le peintre tourmenté ou la famille en déliquescence. Un film déchirant.
Récit crescendo de la descente aux enfers d'une famille face à la maladie psychique, Les Intranquilles est perturbant à regarder et tente de montrer par un très beau jeu d'acteurs que la maladie a un impact sur tous.
Comme souvent chez Joachim Lafosse, on ressort de la projection avec ce sentiment d'inachevé, ce "et alors ?", qu'on avait déjà ressenti par exemple, devant "l'économie du couple". On accordera tout de même au film le mérite d'aborder une pathologie sous-représentée à l'écran, d'être moins froid que les autres essais du réalisateur et plus esthétique aussi, ce qui ne fait pas de mal à une filmographie somme toute franchement terne et austère. On peut aussi saluer l'interprétation des deux comédiens principaux.
Ce film est poignant, magnifique, inoubliable. C'est un film de Joachim Lafosse, et j'ai eu un gros coup de cœur. C'est un film qui parle de la difficulté de la maladie (où l'on peut s'identifier à n'importe qu'elle maladie). J'ai aimé l'histoire, les personnages, l'amour qui est beau et dur à la fois. Les musiques, les décors, tout est beau dans ce film. La prestation de Leïla Bekti et Damien Bonnard était aussi incroyable. Je recommande ce film a 200 % pour ceux qui aiment les drames et les histoires de vies.