Mon compte
    Chère Léa
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Chère Léa" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Jérôme Bonnell avait écrit un film qui n’a pas vu le jour, faute de financements. Dépité, le réalisateur a eu envie de se lancer dans un projet moins coûteux. Parallèlement, il se posait beaucoup de questions sur son métier, notamment sur la consommation effrénée des images rendant la place du cinéaste de plus en plus difficile à caractériser. Le réalisateur explique :

    "Alors j’ai pensé aux fondamentaux du cinéma, je suis parti à la recherche d’un geste quasi-originel, en me disant : choisissons un cadre, et mettons autant de soin dans ce qui est montré que dans ce que l’on cache. J’ai eu l’idée d’un film sur le hors-champ : un hors-champ temporel, géographique, et, précisément, le hors-champ de la passion amoureuse."

    "Un homme reste coincé dans le même endroit toute la journée, tout en ne cessant de répéter : "je vais partir, je pars". Et en fait, il reste... Ce qui est une allégorie de cet état de passion : on se croit lucide, on se dit "j’arrête", on sait que cette histoire nous fait trop de mal, mais on n’arrive pas à y mettre fin. Car les personnes à convaincre sont bien moins les autres que soi-même."

    "Et puis, le récit résonnait avec mon film Le Temps de l’aventure : j’avais fait le portrait d’une femme sur une journée, ce serait quoi le portrait d’un homme sur la même durée ? Je me suis plu à dire que ce serait mon premier film d’homme : jusque-là je me suis beaucoup caché derrière des personnages féminins, une façon très agréable d’être à la fois plus libre et plus à l’abri."

    12ème arrondissement

    Jérôme Bonnell voulait éviter un film trop parisien et a cherché à donner le sentiment que cette histoire aurait pu se passer n’importe où (et presque n’importe quand) : "Je voulais éviter le côté franchouillard, la truculence de l’amitié virile, les bonnes répliques qui vont avec. Ou alors, en souligner le léger ridicule. Je vais très souvent au café, je peux passer des heures à regarder ce qui s’y passe, je voulais rendre justice à cela. Au moment des repérages, j’ai beaucoup arpenté Paris pour trouver le café idéal, ni trop branché, ni trop convenu. Jusqu’à trouver celui qui me convenait dans le 12ème arrondissement. Mais ce que j’ai fait le plus, avant de tourner Chère Léa, c’est revoir des westerns..."

    Retrouvailles

    Chère Léa a permis à Jérôme Bonnell de faire tourner à nouveau Grégory Gadebois après Les Yeux clairs (2005) et Le Chignon d'Olga (2002), et Anaïs Demoustier après A trois on y va (2015).

    Acteur impétueux

    Jérôme Bonnell voulait que l’acteur qui joue Jonas puisse l'emmener à un endroit qui n’est pas le sien, et qu’il règle immédiatement la question de l’autoportrait. "Derrière son air lunaire, auquel je pourrais m’identifier, Grégory Montel a quelque chose de très impétueux que j’adore. C’est un acteur de l’instant. Autant Anaïs Demoustier était friande de discuter du hors-champ, autant Grégory était toujours complètement dans le présent des scènes, avec une façon vibrante et animale de s’emparer du rôle et des situations. Il nous a tous embarqués", confie le metteur en scène.

    Léa Drucker ex-femme de Jonas

    Léa Drucker n'avait qu'un seul jour de tournage, qui a démarré à 7 heures du matin à Gare de l’Est. La comédienne avait joué Feydeau la veille et s’apprêtait à l'incarner encore le soir même. Le cinéaste se rappelle :

    "Elle avait huit pages de texte et elle a été formidable de générosité, d’abandon, d’inventions... J’avais imaginé cette scène très tôt dans l’écriture, je savais qu’il y aurait cette parenthèse dans le film, je n’étais pas sûr de la façon de l’amener. Mais il fallait cette ex-femme comme un contrepoint. Je veux montrer ce que Jonas perd. Je veux le montrer empêtré dans ses regrets. Sans doute a-t-il bien fait de la quitter, mais il la regrette profondément pour la première fois. Elle, elle sait que c’est fini, mieux que lui."

    Miroirs déformants du héros

    Les personnages que Jonas croise au café sont tous un peu des miroirs déformants de lui-même : par exemple, la dame qui se parfume trop et son fils psychotique sont deux personnes qui n’arrivent pas à vivre l’une sans l’autre, jusqu’à une violence terrible. Jérôme Bonnell note : 

    "Quand on est entièrement occupé par une chose, comme Jonas, tout nous rappelle ce que l’on vit. La vie continue, pourtant, mais c’est comme si regarder autre chose, qui n’a rien à voir, racontait d’autant plus l’état dans lequel on est. Ces personnages disent tous peu ou prou le manque d’amour. C’est le hors-champ de la grande ville : une espèce de circulation de la solitude ou de l’entente impossible entre les êtres, comme la jeune femme qui écoute le mec radin au café, ou cette autre délaissée à la gare."

    Une force de la nature !

    En 2021, Grégory Gadebois est à l'affiche de pas moins de... Six films : PrésidentsDélicieux, Tout s'est bien passé, Le Trésor du Petit Nicolas et Chère Léa.

    Côté BO

    Jérôme Bonnell aimait beaucoup le travail du compositeur David Sztanke sur les premiers films de Mikhaël Hers. Pour Chère Léa, les deux hommes se sont inspirés du lied de Schumann que chante Anaïs : "J’adore le résultat, c’est une musique qui raconte autant le bonheur que la tristesse, selon l’état dans lequel on se trouve, ce qui est assez fidèle à l’esprit de Schumann. David a également rempli la radio du café de musiques « in » aussi variés que possible, parmi lesquels se trouvent autant de vieux morceaux de son groupe « Tahiti Boy » que de chansons spécialement écrites pour le film", se souvient le cinéaste.

    Comédie et temps

    Certaines situations, et le fait que les personnages aient du recul sur eux-mêmes et ce qu’ils vivent, apportent de la légèreté au film, qui a été conçu comme une comédie romantique et surtout une comédie. L’énergie de Grégory Montel y a beaucoup contribué selon Jérôme Bonnell, qui ajoute :

    "C’est aussi un film sur le temps, le temps à la fois rétréci et étiré de cette journée, ce temps distordu qui est la matière même du cinéma mais aussi l’écho de la vie entière du personnage, l’expression même de sa peur, de la peur des hommes, si tant est qu’on puisse la définir, du moins discerner le relief qu’elle prend quand elle est masculine. Cette peur, j’espère bien l’avoir montrée, sans trop de peur, justement. A la fin de cette journée, s’installe l’espoir profond d’une renaissance, Jonas a franchi une grande étape. Mais je voudrais que ce dénouement soit aussi une page blanche sur laquelle chacun puisse projeter ce qu’il veut."

    Les secrets de tournage des films les plus populaires lors des 30 derniers jours
    • Civil War (2024)
    • Nous, les Leroy (2024)
    • Pas de vagues (2023)
    • Back To Black (2024)
    • Et plus si affinités (2024)
    • Borgo (2023)
    • Il reste encore demain (2023)
    • Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire (2024)
    • S.O.S. Fantômes : La Menace de glace (2024)
    • Kung Fu Panda 4 (2024)
    • Dune : Deuxième Partie (2024)
    • La Promesse verte (2024)
    • Le Mal n'existe pas (2023)
    • Challengers (2023)
    • Un p’tit truc en plus (2024)
    • Le Jeu de la reine (2023)
    • La Malédiction : l'origine (2024)
    • Ici et là-bas (2024)
    • Une vie (2023)
    • LaRoy (2023)
    Back to Top