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Charlotte28
90 abonnés
1 722 critiques
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3,0
Publiée le 20 mars 2024
Audacieux par son concept brouillant les frontières entre réalité et création qui ne peut éviter la mise en abîme ("On dit que mes recherches de style entraînent un certain manque de sensibilité. Je dirais que le style c'est l'émotion sous sa forme la plus dépouillée") cette fantasmagorie intrigue en présentant l'œuvre en train d'être créée, tant par les scènes aux dialogues en évolution constante que par la voix narrative de l'auteur qui commente, juge ses personnages ou se laisse surprendre par eux. Cependant la répétition du procédé finit par lasser, empêchant une solidité du scénario ou une lisibilité en-dehors du jeu même proposé. Dense par son exploration de la psyché auctoriale mais au charme purement intellectuel.
Un des films les plus chiants qu’il m’ait été donné de voir ! Fantasmes d’un vieil homme, prétextes à des allégories hermétiques : si on les comprend on fait partie de l’intelligentsia, sinon on est stupide ! Pour les adeptes des énigmes pseudo intellectuelles. Pour info, mon prof de philosophie l’a vu 7 fois sans tout comprendre. Pour info encore, le cinéma s’est vidé au bout d’1 heure (si, si, ils ont essayé de comprendre !). Moi, lycéenne de terminale à l’époque, j’ai dû rester jusqu’au bout : un pensum !
Ah ah, le film dans le film, l'histoire dans l'histoire... Le film ne fait que copier "Le Magnifique" de P. de Broca avec Belmondo, ne trouvez-vous pas ?... En moins rythmé bien sûr.
Je n'ai pas tellement apprécié le film. Il a, certes, une superbe réalisation. Vraiment j'étais impressionné par la précision des plans, du montage,... Mais la narration et l'histoire pose problème. On ne comprend pas vraiment quels sont les enjeux, ou l'histoire veut nous mener. On a juste ce procès au tout début, et puis le ressenti de chacun. Mais on a pas de réelle problématique à résoudre, un objectif à atteindre, ou quelque chose d'autre qui fait tout l’intérêt d'un récit. Résultat : on s'ennuie et on attend que quelque chose se déroule.
Je vais faire une confession. J'ai beau lui reconnaître une singularité et une audace, le cinéma d'Alain Resnais me sort par les yeux par l'ennui profond qu'il procure chez moi. "Providence" n'est pas une exception. C'est un film singulier, ce serait de mauvaise foi de dire le contraire ; c'est un film audacieux parce que dans les trois premiers quarts on suit les délires d'imagination d'un vieil écrivain au crépuscule de sa vie. Mais le risque avec un tel sujet, c'est que ça finisse par tourner sérieusement en rond ; et c'est le cas... Le faible intérêt de l'ensemble tient surtout sur le casting prestigieux ; mention spéciale à John Gielgud. Mais autrement pour moi le film s'oublie très facilement, comme tous les Resnais que j'ai vus en fait.
"Providence" raconte l'ultime création d'un vieil écrivain à l'aube de sa mort : il imagine, à partir de rêves et de souvenirs, une histoire où les principaux personnages sont les membres de sa famille. Sur un ton mélancolique, Resnais livre un film à la fois jubilatoire et émouvant où l'intrigue vaudevillesque est soutenue par une forme théâtrale - en effet les personnages changent complètement de décor en quelques pas - et dictée par une voix-off qui vient régulièrement commenter l'action et parfois même la modifier (certains personnages ne savent d'ailleurs même plus comment ils sont arrivés à tel endroit). Le film présente toutefois un intérêt inégal dans le contenu des scènes mais touche par sa créativité et offre quelques répliques subtilement écrites. Imaginer un récit en fantasmant la vie de ses proches, c'est une façon de lier intimement le réel à l'imaginaire, un geste ambitieux parfaitement cohérent avec la vision complexe et singulière que Resnais se fait de l'art et particulièrement du cinéma.
Bati sur le thème de la création littéraire, « Providence » est l’une des œuvres les plus abouties de son auteur. Resnais, ancien monteur, accomplit ici le prodige de raconter en une nuit l’histoire d’un écrivain, joué par John Gielgud, et sans que l’on sache bien quelle est la part de fiction et de réel au fur et à mesure qu’il conçoit le livre dans son esprit. Rarement une œuvre cinématographique ne nous aura aussi profondément introduit à l’intérieur du mécanisme complexe de la création littéraire..
Je ne suis pas fanatique de Resnais mais le choix d'une réalisation et d'un casting so british colle parfaitement au scénario bourré d' humour noir. Dommage que Resnais pousse parfois un peu trop les décalages avec des résultats contre productifs.
J'imagine que c'est le type de film qu'on adore ou qu'on déteste. Comme souvent dans ce cas, je me situe au milieu. J'ai beau avoir eu beaucoup de mal à pénétrer dans cet univers unique, lorsque je m'y suis fait le charme a un minimum opéré. C'est qu'en nous proposant une narration révolutionnaire, Alain Resnais nous déconcerte un bon bout de temps, avant de nous séduire pour plusieurs raisons. D'abord, celle extrêmement inventive et gratifiante de nous donner l'impression qu'une œuvre est en train de se construire devant nous. Personnages, dialogues, situations, décors... Le cinéaste n'hésite pas à explorer les infinies possibilités que lui offre un tel concept, si bien qu'on ne sait jamais où « Providence » va nous emmener, sentiment éminemment agréable. Cette sensation d'être littéralement plongé dans la tête d'un écrivain a quelque chose de vivifiant, comme si nous participions activement à ce qui est en train de se construire. Après, cela reste un cinéma très cérébral, au point que j'ai parfois vraiment décroché d'un long-métrage restant très « intellectuel », pouvant presque s'apparenter à de l'élitisme voire à de la prétention. Reste que l'expérience est assez unique en son genre, déconcertante, un peu ennuyeuse parfois, mais aussi stimulante et même assez brillante (quelle virtuosité technique!), hantée par la mort et les camps d'extermination... Difficile d'accès donc, mais enrichissant.
Quelle catastrophe, quel ennui, seules les dernières minutes arrachent un brin de curiosité, le reste est terriblement lourdingue, pompeux, sans légèreté, et surtout sans intérêt. Ce n'est même plus un ennui poli, mais un ennui profond que dégage ce film. Le message? on ne s'y intéresse pas le moindre du monde très rapidement, juste luttant pour rester concentré sur le film et ne pas être tenté de penser à autre chose, pour lui laisser une chance, mais non, on arrive au bout et voilà 1h50 de perdue totalement. Pourtant je n'ai rien contre Resnais dont j'avais trouvé très réussi Smocking-No smocking par exemple, qui était original ET maitrisé, maitrise totalement absente ici.
TOUS les films de Resnais sont d'un chiant qui dépassent largement la moyenne. Mais il est convenu de le considérer comme un génie. La chose n'est pas rare, on fait pareil avec Tarantino, Kechiche, Scorsese, les frères Coen, Malick, Bergman, Bertolucci, Garrel, Breillat et un tas d'autres.
Qui a vu "L'année dernière à Marienbad" comprendra ce que je veux dire.
Pièce maitresse du travail fait par Resnais dans son étude cinématographique du lien flou entre la réalité et l’imaginaire, Providence est un film qui s’amuse à brasser tous les genres, du fantastique au drame psychologique en passant par la comédie, au risque de paraitre quelque peu foutraque, pour illustrer la démarche de création littéraire d’un vieil auteur. La façon qu’a le scénario de laisser constamment le spectateur dans le doute quant à la nature réelle ou fictive de chacune des scènes est un procédé qui, bien qu’il ait été depuis utilisé avec davantage de finesse, était si original à l'époque qu’il remporta l’un des nombreux césars que rafla le film en 1978. C’est peut-être plus la thématique, qui se concrétise dans les dernières minutes, de la volonté qu’a le narrateur de créer une histoire avant de mourir qui va aujourd’hui le plus parler aux cinéphiles désireux de redécouvrir cette œuvre méconnue dont le rythme lent et la narration bizarrement alambiquée rebuteront beaucoup de spectateurs.