Sur le fil de l’émotion
C’et bien en homme à tout faire, - scénariste, réalisateur, acteur -, que Franck Dubosc se révèle le meilleur. Son 1er film sous la triple casquette Tout le monde debout, avait déjà été une bonne surprise. Rebelote avec ces 103 minutes de comédie dramatique.Tony, la cinquantaine, chauffeur d’autobus scolaire renfermé sur lui-même, vit seul après avoir abandonné femme et enfant vingt ans plus tôt. Bousculé par un malaise cardiaque, il trouve le courage nécessaire pour affronter son passé et s’inscrire incognito dans le cours de danse dirigé par sa fille, qu’il n’a jamais connue, dans le but de la (re)conquérir et de donner un sens à sa vie. Une réussite drôle, touchante, bourrée de tendresse.
On pouvait craindre que le scénario n’aborde le milieu de la danse de salon avec cette petite distance un peu moqueuse. Or, il n’en est rien. On nous montre un art très esthétique, loin des clichés, mais qui, ici, ne sert que de toile de fond à une relation père-fille pour moins complexe. D’ailleurs, Dubosc a visiblement évité de trop danser… les cadrages et le montage faisant illusion. L’ensemble est bien écrit, - sans les « dubosqueries » habituelles -, joliment réalisé et surtout impeccablement interprété. Entre rires et larmes, Dubosc ouvre son cœur d’homme et de père avec beaucoup de sincérité. A voir sans crainte.
Franck Dubosc est de tous les plans et s’en sort à merveille en jouant les pères repentants avec une infinie sobriété. La jeune et très jolie Louna Espinosa est une véritable découverte. Jean-Pierre Darousssin, Marie Philomène Nga, Michel Houellebecq, - dont le numéro de médecin cynique et blasé est irrésistible -, complètent un casting parfait. Dubosc remporte la mise par la sincérité absolue de son écriture et sa capacité à éviter toute mièvrerie. Avec cette comédie douce-amère, Dubosc est sur de bons rails pour nous offrir encore quelques jolis moments de cinéma. Ce n’est par révolutionnaire, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais tout simplement un bon film français… et par les temps qui courent ce n’est pas si fréquent.