Avis sur Le Sixième enfant

Je suis yéniche et fais partie de la communauté des gens du voyage. J'ai été très touchée par votre film. Tout d'abord parce que les caravanes, les terrains, les enfants qui s'amusent dehors. J'ai aimé voir nos lieux de vie à l'écran. J'ai aimé l'œil avec lequel vous avez regardé chacun des personnages. Je n'ai senti aucun jugement de votre part seulement de la tendresse tout au long du film envers les désirs et les peurs de ces êtres humains. Le voyage fait partie intégrante de mon histoire même si aujourd'hui ma famille est sédentaire et vit sur un terrain à Orléans.En regardant votre film c'est ça que j'ai ressenti. J'ai voyagé d'un personnage à l'autre. J'ai pu entrevoir les failles et les forces intimes de ces femmes et de ces hommes que vous réunissez si bien autour de cet enfant. Quand on ne traite pas des différences, quand elles ne sont pas le sujet qui nous sépare cela laisse place au cœur pour qu'il s'exprime sans peur. C'est ainsi que je trouve vos personnages pures et forts. Chacun se laisse de la place car la quête et le mouvement sont au centre de l'histoire bien que la situation les amènent à se retrouver empêtrés dans la boue, comme les roues de nos caravanes qui ne bougent plus.Chacun porte sa croix et c'est très émouvant. Jai beaucoup pleuré. J'espère que vous continuerez de travailler en profondeur avec votre sensibilité qui crève l'écran. Bravo pour votre casting. J'ai beaucoup aimé la maman de Meriem. Longue vie.

L'une est enceinte pour la sixième fois, l'autre ne l'est toujours pas. Adapté d'un roman, Le sixième enfant confronte le désir de maternité face à la morale et à la loi, en proposant un choc social de grande magnitude, au risque évident de tomber dans la caricature sociale. Mais le premier long-métrage de Léopold Legrand surfe heureusement de manière habile entre les deux familles concernées, l'une aux abois financièrement, l'autre privilégiée, et montre tout aussi adroitement en quoi femmes et hommes divergent dès lors qu'il s'agit de sa lancer dans une "transaction" douteuse et néanmoins crédible, au égard aux circonstances. Malgré l'aspect trop sage de la réalisation, compréhensible au vu des enjeux et de la possibilité de verser dans un certain chantage à l'émotion, Le sixième enfant parvient à ses fins en nous mettant au défi de réfléchir à comment chacun d'entre nous serait susceptible d'agir en une situation pareille. De riches débats sont à prévoir au sein des couples, à l'issue de la projection, pour un film porté par un quatuor d'acteurs impeccable : Sara Giraudeau, Judith Chemla (mention particulière pour elle), Damien Bonnard et Benjamin Lavernhe. Au fond, c'est à chacun de trancher sur le sujet présenté, avec en priorité, c'est le film qui le dit et il a raison, le bonheur du petit être qui va naître au monde.

Un très beau film avec beaucoup de rythme et de sensibilité. Les deux couples d’acteurs sont parfaits. Les thèmes abordés sont profonds mais l’histoire se déroule comme un thriller ! Un premier long métrage très prometteur pour ce jeune réalisateur dont j’attends le prochain film avec impatience !

Il est rare de le souligner de la sorte mais lorsque la distribution toute entière d’un film est au diapason et s’avère formidable, il faut le dire. Et les quatre acteurs qui forment les deux couples de ce film, « Le Sixième enfant », sont excellents. Chacun, dans des rôles bien creusés et bien écrits avec ses tourments, ses émotions, ses convictions, sa sensibilité, sa logique ainsi que des réactions qui leurs sont propres et compréhensibles pour le spectateur. On se met donc à leur place car ils sonnent vrais et le processus d’identification pour le spectateur est total. Tous les quatre sont bons et aucun ne verse dans la caricature ou dans la facilité et ils évitent tous les clichés à tel point qu’on ne peut trouver l’un meilleur que l’autre. La famille pauvre et croyante est loin d’être bête malgré leur peu d’éducation tandis que le couple bourgeois n’est pas figé dans ce côté nanti et inaccessible que l’on retrouve souvent pour dépeindre les plus aisés dans le cinéma social.

Car oui, dans « Le Sixième enfant » il est fortement question de social. Les enjeux ici sont aussi bien psychologiques et légaux que sociologiques et moraux. Et le dilemme qui s’offre à ces quatre personnages aux sensibilités différentes est vraiment bien retranscrit. Malgré l’enjeu plutôt dramatique qui se joue ici, le film n’est pourtant pas avare de quelques traits d’humour dans les dialogues et les répliques. Le sujet est brillamment appréhendé et lorsqu’on se dit à plusieurs reprises que la volonté d’acheter cet enfant n’a pas de sens avec tous les moyens pour adopter aujourd’hui, le script nous révèle petit à petit et avec intelligence le pourquoi du comment de ce choix. Et il y a aussi un côté suspense bien négocié puisqu’on a peur pour les protagonistes et qu’on se demande bien comment tout cela va se terminer.

Le plus impressionnant, outre la direction d’acteurs comme vu plus haut, est de savoir que « Le Sixieme enfant » est un premier film. Et la maîtrise avec laquelle Leopold Legrand s’empare de son sujet force le respect. Sa mise en scène est très appliquée, loin de l’imagerie télévisuelle qu’un tel sujet aurait pu laisser croire et, sans facéties inutiles, il filme les atermoiements de ces quatre personnages de la manière la plus indiquée qui soit. Il y a certes quelques petites longueurs dans le dernier tiers mais un événement inattendu va rebattre les cartes sur la fin tout en posant des questionnements sociétaux utiles. Certains crieront à la morale hypocrite mais nous ne l’avons pas vu comme cela. En somme, un très beau premier film, fort, poignant et captivant en plus d’être bien écrit et de pouvoir compter sur quatre comédiens bien castés et en état de grâce.

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Vu hier soir en avant première : excellent film , cette complicité entre les 2 femmes l'une qui attend son 6eme enfant et qui ne peut pas l'élever et l'autre femme qui n'arrive pas à en avoir : bcp de tendresse, d'amour maternel ,et d'amitié profonde , un excellent film

C'est un très beau film ! Très émouvant ! On s'attache très vite aux personnages qui sont remarquablement bien interprétés !

Plusieurs fois l'expression "c'est mal foutu" revient. Expression qui pourrait être le titre du film. En conséquence, l'homme veut corriger, parfois. Faire ce que la nature interdit. Faire ce que la loi interdit. Avec le risque de tout perdre...
Les quatre acteurs principaux excellent pour interpréter ces pulsions et ces retenues du genre humain. Entre personnes qui ne veulent faire de mal à personne à aucun moment (c'est ça l'intérêt du film), donc qui ne risquent pas "d'aller en enfer", comme le rappelle l'une d'elles...
On vit dans un monde mal foutu (quand on regarde l'envers de la médaille). La nature, la loi, la religion... Ce film en montre un exemple. Un exemple tiré de notre société occidentale (parce que le problème en question ferait rire bien des peuples, comme celui des Afars en Éthiopie). Et cet exemple est bien choisi, mais on pourrait choisir d'autres exemples. C'est en quoi ce film est bien foutu, lui, parce qu'en filigrane de cette histoire d'enfant "vendu", il y a toutes les histoires qu'on peut tirer de notre société mal foutue, avec ces êtres humains mal foutus, ces lois mal foutues.
En revanche, il y a un problème dans l'histoire relatée (imaginée). On ne comprend pas pourquoi il y a un soudain revirement de certaines parties prenantes (à moins que ce ne soit pour insister sur le fait que ce monde est mal foutu !)
A.G.

Vu en avant-première au festival d'Angoulême. Un film touchant et formidablement interprétés (prix d’interprétation pour les deux comédiennes lors du festival d’Angoulême). Les comédiens et comédiennes, les dialogues, la mise en scène réussissent à apporter des touches assez drôles dans ce sujet pourtant traité avec sérieux et justesse. On a beaucoup d'empathie pour les 4 personnages principaux[spoiler] alors que leurs idées font qu'ils se confrontent les uns aux autres (mais jamais dans les cris, c'est beaucoup plus subtil). C'est une des grandes réussites du film. Très applaudi à l'issue de la projection.

Où est la limite au cinéma entre l’acceptable et l’immoral ? Est-ce qu’on peut échanger son enfant contre l’argent ? Ce sont des questions très sensibles qui vont être abordées dans Le Sixième Enfant.
L’histoire se met rapidement en route et devient tout de suite très prenante. Des deux couples que tout oppose sont au milieu de l’intrigue. D’un côté, le couple d’avocat sans enfant. On se rend compte du déchirement pour eux de ne pas pouvoir en avoir. Leur point de vue va vraiment être important que ce soit l’impossibilité naturelle, mais aussi dans tout ce qu’il s’agit d’adoption. De l’autre côté, un couple marginal ayant trop d’enfants. Ils se retrouvent au pied du mur avec ce nouvel arrivant. La tension augmente pour savoir ce qui va advenir du bébé. Est-ce que leur tentative folle va réussir ?
Un casting fantastique porte cette situation critique. Les deux couples dégagent une véritable force. Le balai que mènent ces deux couples est génial. On sent une fluidité. Le problème de Le Sixième enfant va être sur le fond. On peut se poser la question sur le placement morale de ce film. Acheter un enfant est du trafic d’être humain. Pour autant, ce drame va minimiser l’immoralité de cette démarche. Le couple de bourgeois est présenté comme des gentils, victime de ne pas pouvoir être parent. Celui de gitan comme des parents dépassé financièrement par les événements. L’achat du bébé est donc perçu comme une bonne action pour le bien de l’enfant. Difficile d’accepter, malgré la qualité du film, que cette démarche ne soit à aucun moment condamné. Bonne surprise qui laisse à réfléchir.

Un film qui traite d'un sujet social et societal complex avec une grande sensibilité et beaucoup de justesse. Le quatuor d'acteurs fait passer énormément de sentiments à travers l'écran. La mise en scène rythmée maintient le spectateur en haleine à la manière d'un thriller haletant. Grand moment de cinéma.

Très beau film avec un casting absolument grandiose. Les 4 acteurs sont parfaits dans leurs rôles respectifs. On rit, on pleure et on réfléchit sur ce qui est moral ou non. Pour un premier film, le réalisateur frappe fort.

Trop d'invraisemblance ! Une succession de trucs hautement improbables durant les 10 premières minutes du film pour planter le décor. C'est bien dommage ! L'idée était fort intéressante mais trop c'est trop !

Difficile de croire a cette histoire surtout en sachant que les parents acheteurs sont avocats !!! Ceci dit , le film lui est correct , plutôt pas mal joué et se laisse malgré tout regarder.

Il y a des histoires qui laissent une empreinte, un émotion, on peut dire que ce film en fait aprtie, il réussit parfaitement à délivrer un message sur la maternité, l'adoption et la société...L'histoire est d'autant plus belle qu'elle est simple, une femme attend un sixième enfant, une autre ne peut en avoir, elles entrent en contact...Il s'en suit des échanges de procédés, de projets, de paroles auxquels la justice n'est pas invitée....C'est le noeud.... Les quatre acteurs principaux (les deux couples donc, sont le "tiercé" gagnant ( Je cite Sara Giraudeau, Benjamin lavernhe (premier couple), puis Judith Chemla, Julien Bonnard (couple dans la nécessité financière)...Cela donne des rencontres, des péripéties un peu hors la loi, où l'on apprend des choses sur l'adoption, et des rendez vous hospitaliers plein d'intérêt, de réalisme...C 'est du naturalisme quelque part, on pense à Zola en peinture sociale, ou Balzac ???....Puis vient la fin du film sur l'accouchement qui saisit d'émotion toute la salle.....Bref un film français qui dégage de vraies émotions. C'est toujours bon à prendre dans une époque déshumanisée...Je conseille.....

Un drame social dont le scénario est construit comme celui d’un thriller. Un « thriller social », j’y ai pensé avant même de lire que c’était présenté ainsi dans les secrets de tournage. Qui dit thriller dit rebonds inattendus. C’est tout à fait ça et ça capte et retient toute l’attention du spectateur du début à la fin. Spectateur qui se sent témoin des affres des quatre personnages principaux qui naviguent entre le bien, le mal, la Loi (y compris celle de Dieu parfois). Matière à réflexion que ce suivi d’une femme qui a déjà trop d’enfants et qui attend le sixième et cette autre, d’un tout autre univers matériel et social (couple d’avocats versus mari et femme gitans) qui elle est en souffrance de ce manque de maternité. Une approche sensible et bien calibrée du sujet. A classer dans les grands films français au scénario et à la mise en scène intelligents, l’interprétation des quatre acteurs principaux n’étant pas en reste.