Remake de l'argentin "El ciudadano ilustre", par Mohamed Hamidi. Une fois n'est pas coutume, le "pays" de ce dernier, dans le rôle-titre, Kad Merad, joue un Algérien (ce qu'il est lui-même - mais de mère française). L'argument est donc le même : un "citoyen illustre" (qui vient d'obtenir le prestigieux - et très lucratif - Nobel de Littérature, "Samir Amin"), a-t-il raison d'accepter, la première fois depuis ses 20 ans (il en a 55), de retourner au bled, pour y être fait "Citoyen d'honneur" ? Quand il a puisé l'essentiel de son inspiration dans ses premières années passées à "Sidi Mimoun" (en réalité "Ouled Mimoun", près de Tlemcen, en Oranie - "Lamoricière" du temps où l'Algérie était française), on peut se poser la question... Choc culturel garanti pour l'écrivain fixé de l'autre côté de la Méditerranée depuis des lustres ! Impossible d'apprécier l'opportunité de l'adaptation, n'ayant pas vu l'original de 2016. Tel que, le film, présenté au festival 2022 d'Angoulême, a certains atouts d'"ambiance", entre légèreté d'une chronique villageoise, avec ses personnages pittoresques et sympathiques (desquels se détache le "guide", camarade d'enfance du héros, le truculent "Miloud") et gravité du panorama poltique (entre "barbus" et suppôts divers et variés de la dictature aux manettes du pays - contre courageuse opposition, dont une jeunesse avide de liberté). La mise en scène reste cependant surtout fonctionnelle, et KM égal à lui-même.