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    Jeunesse (Le Printemps)
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Jeunesse (Le Printemps)" et de son tournage !

    Cannes 2023

    Ce film a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.

    La première partie d'une trilogie de 9h30

    Jeunesse (Le Printemps) n’est que la première partie d’une trilogie. Wang Bing confie à Trois Couleurs : "Le montage de la deuxième et de la troisième partie est déjà achevé, mais il reste encore du travail, notamment celui, très long, du sous-titrage. Le film entier aura au final l’envergure d’À l’Ouest des rails et durera 9h30."

    La découverte de Zhili

    Grâce à des contacts noués avec quelques jeunes pendant le tournage d’Argent amer, Wang Bing a découvert Zhili, ville consacrée à la confection textile. C'était la première fois qu'il parcourait vraiment le delta du Yangtsé et toute la région autour de Shanghai.

    Désireux de comprendre les spécificités de cette région, il s'est mis à filmer les scènes qui constituent cette première partie de Jeunesse : "Mais il y avait beaucoup d’obstacles. Je viens du nord, je ne connaissais pas leur dialecte, et nouer des relations était difficile. Tout était différent : la façon de vivre, d’échanger, de communiquer. J’ai compris que d’y tourner un documentaire me demanderait beaucoup plus de temps qu’auparavant. Je me suis donc installé dans la région de Shanghai."

    Un travail au long cours

    C’est par l’entremise d’un ami poète que Wang Bing a pu rencontrer des personnes habitant Zhili, notamment des petits patrons d’atelier. Petit à petit, il est parvenu à circuler plus ou moins librement dans la ville et dans les ateliers. Le réalisateur confie : "Au début, je n’avais même pas réfléchi à la longueur possible du tournage ou du film qui en résulterait. J’avais assez de budget pour travailler pendant six mois, mais la densité de ce que je filmais était telle que j’ai continué pendant plusieurs années." Le tournage s’est finalement étendu de 2014 à 2019, avec 2600 heures de rushes.

    En 2018, Wang Bing a commencé à organiser un peu le matériau, et a décidé au printemps 2019 de commencer le montage. Mais le Covid a tout interrompu et ce n’est qu’à son retour à Paris, en 2021, qu'il a enfin pu s'y atteler. "Si la fabrication de ce film peut sembler très longue, ce n’est pas seulement parce que j’ai beaucoup filmé, mais aussi parce qu’il m’a fallu du temps pour comprendre la mentalité et le mode de vie d’une région qui m’était étrangère."

    La spécificité de Zhili

    Ce qui caractérise l'industrie textile de Zhili, c’est qu’elle ne s’appuie pas sur un investissement public de l’État, comme l'explique le réalisateur : "Tout est financé par des particuliers qui s’associent et se soutiennent mutuellement. C’est donc une industrie qui puise ses racines dans la population à la différence des autres industries chinoises. Cela vaut vraiment la peine qu’on s’y intéresse. En général, pour monter une affaire, il faut un capital, un local, des ouvriers, payer des impôts et des taxes administratives. Ce n’est pas le cas à Zhili : elle se monte en une journée."

    Il ajoute : "À Zhili, on trouve un exemple d’activité privée qui a pris des proportions considérables, ce qui lui donne une structure sociologique extrêmement intéressante. On retrouve des formes d’organisation primitive comme celles de tribus anciennes. Les relations sociales et économiques qui caractérisent cette société ont parfois un côté archaïque."

    Le montage

    Jeunesse (Le Printemps) est composé de segments d’environ vingt minutes. Chacun d'eux respecte une unité de lieu et a une fin ouverte. "Il fallait trouver un équilibre entre la multitude d’ateliers et de groupes qu’on trouve dans le film, certains parfois très loin les uns des autres. Je ne pouvais pas monter cinq minutes ici, cinq minutes là. Le résultat eut été trop décousu", explique Wang Bing.

    Le cinéaste ne voulait pas se focaliser sur un individu en particulier, mais suivre le flot des vies des différents protagonistes : "En surface, le film donne l’impression d’une vie qui coule de façon naturelle, sans grand drame ou tragédie ; mais des courants beaucoup plus forts l’agitent par dessous. Quand on se donne la peine de comprendre ce qui se joue pour chaque individu, et qu’on fait l’addition de toutes ces vies, on comprend que sous le badinage apparent du film, c’est le destin de toute une génération qui est en jeu."

    Le quotidien des ateliers

    Les ateliers de Zhili ont des horaires de travail extrêmement longs, de 8h à 23h, avec une heure de pause à midi et une heure pour le repas du soir. Le reste du temps est occupé à travailler. Les ouvriers sont rémunérés à la pièce et payés tous les six mois. Wang Bing explique : "Le problème, c’est que tu commences à travailler sur une série d’articles donnés, mais tu ne sais pas combien tu seras payé ; ce n’est qu’à la fin que tu découvres ce que tu as gagné".

    Les statuts de résidence

    Les statuts de résidence ont existé sous différentes formes dans l’Histoire, mais ils ont été officialisés et généralisés par le parti en 1949 à la fondation de la République Populaire. Wang Bing détaille cette règle, qui impacte la vie des ouvriers : "Elle empêche de déménager à sa guise dans une autre ville ou même un autre arrondissement que celui où l’on est inscrit. Il est bien sûr possible de prendre des vacances ou de visiter un ami, mais il faut l’autorisation de l’État pour déménager. Pour l’obtenir, il faut accomplir toute une série de formalités très compliquées. Cette mesure confine chacun dans un certain rayon."

    Cependant, ce système n'empêche pas de travailler plusieurs mois loin de chez soi, à condition de tirer un trait sur certains services essentiels comme le remboursement des médicaments et des soins, ou l’accès à l’école, qui dépendent de la résidence officielle. Le réalisateur précise : "L’enfant doit donc nécessairement rester à la maison. En même temps, le gouvernement pousse tout le monde à aller travailler dans les grandes villes. Il y a des contradictions énormes dans ce système, puisqu’il il faut bien que les usines soient alimentées en main d’œuvre."

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