Derniers Avis sur La Vallée perdue

Bavière, 1618, l’Europe est meurtrie par la peste et envenimée par une fanatique guerre sanglante entre protestants et catholiques. Barbares, mercenaires, gouvernements, armées, églises et bandits organisent et subissent avec leurs peuples une abominable soupe de bigoterie, dogmes tragiques, violences et croyances suicidaires, alliances cupides, et éternelles traitrises et hypocrisies politico-religieuses.
Dans cette ambiance d’incompréhension paranoïaque, se regroupent, dans le petit village d’une merveilleuse et paisible vallée alpine, un vagabond, ancien professeur de langues et lettres à la vie détruite, un groupe de soldats et mercenaires tentés par la désertion et commandés d’un main de fer par un capitaine rationnel, et bien sûr les habitants autochtones organisés autour de leur chef et de leur curé. Contraint à de nécessaires et barbares compromis d’équilibristes, la communauté tâche d’organiser la partage des lieux, femmes, autorités et conditions religieuses pour palier l’imminent bain de sang, jusqu’à la fin de l’hiver, et malgré les plus que probables éclats internes et actes de guerre régionaux.
Cette aventure tournée en 1970 réinvente les rapports humains et les organisations sociales d’un monde explosif illustré par un microcosme précaire, subordonné à un pragmatisme obligatoire qui donne à hurler par sa bêtise, sa violence, et sa nécessaire tolérance. Au-delà des débats philosophico-politico-théologiques resplendira tout du long le potentiel étourdissant d’un véritable paradis terrestre malheureusement peuplé de croyants comme il en réapparait aujourd’hui, de sauvages, de libidineux et de calculateurs. Mais sa pierre blanche affiche surtout la dualité philosophique et adversaire entre deux esprits brillants et opposés, que cette boue rapproche pourtant comme des frères perdus, représentés par le pragmatisme du capitaine et l’idéalisme du prof, énormes Michael Caine et Omar Sharif.

Si le sujet et les deux acteurs principaux sont grandioses, la réalisation passée est d'une cruauté implacable. Même si ce film jouit encore d'une aura, il est malheureusement difficilement regardable aujourd'hui. Pour moi, la découverte en 2015 de cette œuvre a été très difficile.

Tout simplement mon film préféré, je l'ai découvert à 14 ans j'en ai 55 et pour moi c'est la meilleure synthèse de la lutte entre les différents types de pouvoirs et de dominance, en plus de merveilleux acteurs dont Michael Caine dans l'un si pas le meilleur de ces rôles !

Un superbe film sur le Moyen-Age, à une époque où les guerres, le pillage, les maladies et l'obscurantisme religieux décimaient les populations. Au travers d'un professeur échouant dans une vallée quasi-intacte en même temps qu'un groupe de soldats décidé à faire main-basse sur ses richesses, on découvre la vie violente et anarchique de l'époque, où le danger jaillit non seulement des armes, mais aussi de la peur et de l'ignorance. Juste et fin psychologiquement, l'équilibre précaire entre paysans, religieux et soldats évolue de manière subtile et intéressante. The Last Valley peut de surcroît compter sur les excellents Omar Sharif et Michael Caine, et sur une réalisation parfaite. Top !

Attention chef d'oeuvre ! Probablement aussi un des plus beaux rôles de Michael Caine. Un film magnifique qui dénonce la guerre, le fanatisme, la superstition, sans jamais tomber dans le manichéisme, ce qui est rare. Les caractères des personnages sont complexes, notamment celui du capitaine qui oscille entre le cynisme féroce et la révolte humaniste. Omar Sharif apparait comme un intellectuel pacifiste perdu dans une époque cruelle, où il ne peut pas être compris et en a conscience, un peu à la manière d'Andrei Roublev. Le chef du village, Gruber, figure lui une sorte de politicien habile et réaliste qui a un sens aigu des rapports de forces et des compromis pour maintenir sa richesse et son pouvoir.

Il est vraiment surprenant qu'un réalisateur aussi talentueux que James Clavell n'ait tourné que si peu de films.

Un film original contant une histoire située pendant la guerre de trente ans, une des plus sauvages et cruelles de toute l’histoire de l’humanité récente. Les passions éclatent dans un microcosme formé par une vallée miraculeusement épargnée des horreurs de la guerre… et de la religion puisque la première se fait presque à coup sûr au nom de la seconde. C’est l’occasion pour Clavell de délivrer un discours implacable mais un peu simpliste sur un refrain bien connu qui renvoie tout le monde dos à dos. D’autre part, le film contient à mon avis un décalage flagrant sur le traitement de la violence, que les images évitent sans justification réelle alors que les dialogues l’évoquent avec une grande de complaisance. La réalisation, d’un grand classicisme, n’en est pas moins efficace et, dans le rôle du seigneur de la guerre, cruel et froid, Michael Caine est très juste. Dommage qu’à ses côtés on ait cru bon d’employer (sans doute pour des besoins de superproduction) l’inénarrable Omar Sharif qui a toujours l’air de s’échapper d’un casino… Disons pour être juste qu’il signe ici l’une de ses plus honorables performances et n’en parlons plus. Pour le reste, le scénario est très travaillé, les caractères bien étudiés et le tout dégage une grande force d’expression… bien que trop manichéenne.

C est très beau,Michael caine joue sur toutes les palettes de l émotion,mais c est terriblement triste et pessimiste.
Rien à dire dans la reconstitution historique mais il faut avouer que la période de la guerre de trente ans n est pas d une gaité folle.
sinon belle interprétation,belle photo,dialogues,musique,tout est irréprochable.

Un chef-d’œuvre. Que dire de plus ? Un scénario vraiment parfait qui dépasse la simple vision de la guerre, mais replace l'homme face à l'absurdité de sa condition. Une mise en scène brillante qui permet à l'histoire de s'écouler avec limpidité. Une interprétation à couper le souffle avec la confrontation de deux monstres du cinéma : le grand omar Sharif et l'immense Michael Caine, tout simplement exceptionnel. Ajoutez à cela des décors magnifiques et des dialogues qui frôlent la perfection. Ensorcelant !

"La vallée perdue" est injustement méconnu malgré la présence de deux acteurs majeurs des années 70 et une histoire des plus intelligente et originale. Pas vraiment film d'aventure puisqu'il ne se déroule que dans une petite vallée étriquée, pas vraiment film de guerre puisqu'il y a peu de moments d'actions, "La vallée perdue" est assurément l'un des films qui parle le mieux de la noirceur de l'âme humaine. Guerre, fanatisme, cupidité, sont le coeur d'un scénario très sombre soutenu par des dialogues somptueux. On peut tout au plus lui reprocher un formalisme visuel propre à son époque, mais c'est tout.

En voilà un film original et dont on ne ressort pas indemne. Pas uniquement à cause des violences physiques, pourtant d'un niveau élevé, mais surtout à cause de la peinture de l'âme humaine ,faite ici sans la moindre concession. L'intellectuel non violent est si minoritaire qu'on s'attend à tout moment à le voir disparaître. C'est le vrai miracle de ce film où il est tant questions des influences divines ou sataniques que de voir repartir Vogel comme il est arrivé.
Il n'y a aucun doute ,les hommes aiment se battre et James Clavel à l'immense mérite de nous le faire ressentir. En plus il ne faisait pas bon de vivre en Europe ,dans les campagnes isolées au 17 iéme siécle: c'est parfaitement montré. La mise en scène est bonne surtout en plans lointains ,ils nous font comprendre dans quel espace l'action se déroule et ce n'est pas toujours aussi bien fait qu'ici. Florinda Bolkan est magnifique et Omar Sharif tout autant,c'est dire la satisfaction générale sur le plan du choix des acteurs. Ce film a quelque chose de rare,il mérite vraiment d'être connu car sur le plan métaphysique, il y a de quoi en parler des heures durant. La religion et ses différents aspects y tiennent une place énorme .D'ailleurs Clavel lui règle son compte avec les derniers propos sans ambiguïté tenus par le Capitaine juste avant de repartir.

Une oeuvre curieuse qui mélange habilement fable philosophique et style épique sans que l'un écrase que l'autre. En tous les cas, une réalisation intelligente de James Clavell qui utilise magistralement le contraste très fort entre la paisibilité de paysages splendides et la mélancolie de la BO de John Barry et la frénésie guerrière et soi-disante religieuse des hommes. Si on n'est pas optimiste sur la nature humaine, ce n'est pas ce film qui va nous le faire devenir. Nigel Davenport et Per Oscarsson composent des figures redoutables et marquantes. Michael Caine, dans le rôle d'un personnage qui hésite entre un modernisme humaniste et la cruauté de son époque, est magistral mais sans conteste Omar Sharif, qui n'a jamais été aussi grandiose, en intellectuel éternel fugitif au teint cendreux qui impressionne. Le contexte très rarement exploité de la Guerre de Trente Ans achève de rendre l'oeuvre originale. Un très beau film d'aventures et un plaidoyer puissant contre l'intolérance religieuse qui n'en a pas fini d'être d'actualité.

Dénonçant viollemment une église toute puissante mettant le monde à feu et à sang depuis sa création, une oeuvre malheureusement méconnue qui mérite d'être redécouverte dans l'instant tant elle est emprunte d'un véritable lyrisme et d'un souffle incroyable, servie de plus par des images sublimes et par la présence d'un Michael Caine impérial.

Une tristesse que ce petit bijou de film ne soit distribué en Dvd qu'en zone 1 (Usa)..

Beau film d'aventure avec des personnages malsain et immoral (mais l'époque l'était-il ?!)... Les paysages superbes cache une petite ville d'égoïste de la guerre et de ses fléaux. Quelle bonne idée pour ces soldats de rester ici pour l'hiver ?!!!
Les plus forts s'en mordront les doigts et les ptits gens continueront leur petite vie à l'abri (pour combien de temps ?!).
Le gros défaut du film reste le manque de souffle épique, et certain maquillage râté (celui d'Omar Sharif).

L'australien James Clavell rèalise une très belle superproduction en couleur qui se situe dans les sublimes vallèes du Tyrol, ensanglantèes par les luttes religieuses de la fin du XVIIe siècle! Film excellent et insolite, adoptant un point de vue rèsolument moderne, dans lequel les deux personnages principaux (Michaël Caïne et Omar Sharif tous les deux remarquables) s'opposaient pour se rèconcilier et s'entendre malgrè leurs diffèrences! Malgrè un manque cruel de souffle èpique, l'oeuvre est une reconstitution très rèussie de l'"âge des tènèbres", hantè par la peste et la mort, et les sèquences de bataille (les prises de villes) sont autant de moments hallucinants par leur violence et leur beautè funèbre! Clavell rèussit là un film très original et baroque où l'on est pas près d'oublier les images de cette vallèe d'une grande beautè plastique que ce soit sous le soleil, dans la brume, ou couverte de neige! Belle musique de John Barry...