Ettore Scola, fût considéré comme un des plus important cinéaste italien des années 70-80, alors que le cinéma transalpin était sorti de son âge d'or ( années 50 et 60).
C'est dans la comédie italienne qu'il s'imposera, insistant surtout sur les thèmes sociaux.
" une journée particulière " est un drame, qui s'attache à mettre en lumière la persécution des homosexuels ( ici pendant la période Mussolinienne, peu avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale).
La force du film porte sur son interprétation de grande qualité conduite par Mastroiani et Loren ( magnifique, malgré sa volonté de s'enlaidir pour les besoins du film).
Même si "une journée..." obtint une grande reconnaissance critique et publique, il ne me semble pas sans défaut dans son écriture.
Le manque de rythme qui l' affecte pendant une grande partie, le manque de profondeur de ses dialogues, conduit à exprimer quelque réserve sur son aspect formel.
Certes, il y a certaines scènes très émouvantes, une photographie sépia réussie et un sens des cadrages indéniable qui font de cet opus de Scola une œuvre imparfaite mais attachante.
Scola n'eut pas que des thuriféraires. L'historien du cinéma Jean Tulard a manifesté de la sévérité à son égard, voyant en lui un cinéaste engagé mais un peu caricatural.
Tulard le compare notamment au Mr Prudhomme du caricaturiste Henri Monnier, c'est à dire à un enfonceur de porte ouverte.
Le coup de griffe est sans doute trop radical, mais Scola s'il est incontestablement un bon cinéaste, n'atteint pas, selon moi, le niveau de perfection de certaines signatures phare du cinéma italien.
" une journée..." est sans nul doute un film à connaître, mais Scola atteindra véritablement, à mon avis, les sommets de son art avec " affreux, sales et méchants " et " nous nous sommes tant aimés ".