C’est nous les princes de la ville. Ou alors ce sont eux. Au final, les princes de la ville, ce sont qui s’en sortent le mieux à Los Angeles, la ville des possibles et aussi la ville où tout bascule. Miklo, un jeune homme en manque d’idéaux, qui souhaite renouer avec sa famille mexicaine alors qu’il est blanc de peau, s’affirme d’emblée comme un membre important du gang “Vatos Locos” pour se faire accepter. Ses deux cousins, Paco et Cruz, incarnent la vitalité d’une jeune génération mexicaine tentant de se faire une place dans la population américaine, en choisissant la voie criminelle, souvent le choix par défaut. Lorsque les trois compères voient leur destin basculer, l’engrenage se met en marche. Chacun d’eux suit un parcours différent, de la prison à la police en passant par la rue. C’est un véritable chemin de croix pour les anciens membres du gang. Tous apprennent à connaître un nouvel univers, mais c’est principalement par le prisme de Miklo que nous découvrons le dur milieu carcéral. En offrant plusieurs points de vue, le long métrage ne se contente pas d’être un film de prison, mais bien une fresque dantesque de près de trois heures sur l’univers de la rue. En plus de créer des situations de haute tension, le film fait la part belle aux antihéros charismatiques. Le casting, qui laisse la parole à plusieurs acteurs peu connus (on retrouve tout de même Danny Trejo), assure l’engouement pour le film tout du long. De plus, on en apprend un peu plus sur les codes des gangs, et tout l’enjeu qui se joue dans les prisons américaines, véritables nids au développement des trafics. Et si le film atteint de grands moments de cinéma avec cet environnement qui implose, la fin elle, tout en humilité, conclut une histoire fraternelle qui, il faut le souligner, s’avère touchante. Vatos Locos !