Derniers Avis : Intérieurs - Page 2

Avant de faire "Intérieurs", Woody Allen avait fait quelques hilarants films burlesques où on pouvait le voir arborer, au choix, une sublime barbe façon Fidel Castro ou un costume de spermatozoïde. Puis, il a fait "Annie Hall", comédie plus sérieuse à partir de laquelle les gens ont commencé à le prendre pour un vrai réalisateur et non plus pour un simple humoriste. Parti sur sa lancée, il a enchaîné sur "Intérieurs", film incroyablement sinistre, sombre et sans espoir. Dans ce genre plus sérieux, et normalement plus estimé par la critique, Allen s'est planté pas mal de fois. Son premier essai fut finalement le meilleur. "Intérieurs" est un film désespérant, et c'est surement ce qu'Allen voulait qu'il soit. Très bergmanien (le plan final est un clin d'oeil évident au cinéaste suédois), le film est beau, profond, dépressif, porté par de magnifiques acteurs (Geraldine Page, surtout, dans le rôle de la mère). Puis Woody Allen est revenu à des sujets plus légers (en apparence, souvent), a fait quelques autres drames comme "Une autre femme", tout aussi bergmaniens, mais bien plus chiants et sans aucune originalité. On peut enfin comparer ce film à "Hannah et ses soeurs", qui n'est au final qu'une autre variation sur le même thème, mais sur le ton de la comédie.

Bon, en général j'aime bien ce réalisateur mais je reconnais qu'il est assez inégal. Pas que Intérieurs soit mauvais, je trouve même qu'en terme de mise en scène c'est plutôt pas mal, mais quand il est dans ce genre de registre Woody Allen ne m'intéresse pas trop en fait. C'est pas raté, mais ce drame familial n'est clairement pas palpitant. On tourne vite en rond, on a l'impression d'avoir fait le tour du sujet assez vite et même si la mise en scène est pas mal elle ne parvient pas non plus à sauver le film. C'est pas mauvais, c'est juste moyen.

un Woody Allen très sérieux et pénible qui nous conte la dépression d'une mère dans une famille bourgeoise new yorkaise. Le scénario n'a pas un intérêt énorme, la réalisation et les acteurs donnent de plus un sentiment de vide déplaisant, rien à voir donc avec du Bergman.

Une oeuvre "bergmaniène" réalisée par Woody Allen. Un film ultra déprimant qui raconte l'histoire d'une mère en dépression qui suscite les interrogations de ses trois filles. Ce n'est pas un secret, la dépression d'une personne peut entraîner la déprime des proches et peut accabler le spectateur. C'est plutôt un bon film, mais c'est loin des meilleurs Woody Allen qui nous exposent généralement plein d'idées à la fois tandis que celui-ci rentre bien dans son sujet, et c'est ça qui m'a posé problème étant donné que le sujet est la dépression d'une intellectuelle bourgeoise qui s'emmerde tellement qu'elle en vient à des idées suicidaires et que ses filles prennent la même chemin. Au final, on préfère s'accrocher au personnage qui arrive vers la fin du film, c'est à dire la femme simplette mais heureuse.

Un tres grand drame de Woody Allen, dans lequel on retrouve Diane Keaton, et il s'agit d'un film d'une profondeur inouïe. Des personnages naturels, simples, avec des qualités et des défauts, et on les observe, dans les moments agréables comme dans les moments difficiles... Le film est tres contemplatif, il nous présente avec objectivité l'histoire de ces personnages desquels on se sent tres proche. La mise en scene est magistrale, tres simple et pourtant si riche, c'est magnifiquement filmé et mis en musique, les acteurs sont brillants, c'est une oeuvre d'une intensité mémorable qui ne laisse pas indifférent.

Un an après le triomphe d'Annie Hall il fallait une sacré dose de courage pour enchainer sur un film aussi radical et hermétique, tant sur le fond que sur la forme. D'autant plus qu'il s'agit du premier film réalisé par Woody Allen où il n'apparait pas. Nette influence de Bergman (composition très travaillée des plans, insistance sur les visages). Portrait en simultané de quatre femmes, une mère et ses trois filles (Allen répétera plusieurs fois cette formule par la suite, d'Hannah et ses soeurs à Vicky Cristina Barcelona). Film austère, lent, pessimiste, limite désespéré (voir la réplique finale) qui se mérite et demande beaucoup d'efforts au spectateur. Plastiqument superbe.

j'avoue que ce woody ne m'a pas intéressé outre mesure. J'ai trouvé qu'il manquait cruellement de rythme et c'est bien dommage.

Un drame psychologique qui tient ses promesses & contient la perennité des oeuvres classiques; W.Allen ose rester lui-même, évite le clinquant du parvenu (malgré un tournage à N-Y-C...) tout en se concentrant sur les sujets de fond, laissant ainsi se dérouler une histoire passionnante malgré une certaine âpreté.

Attention,"Intérieurs" est un Woody Allen sombre comme l'ébène.Un virage à 90 degrés opéré par le réalisateur new-yorkais,qui s'essaye au drame familial en imitant son modèle Ingmar Bergman.Cadres rigoureux,visages expressifs,plans fixes et dialogues au cordeau.Mitonné avec soin,ce film laissera imperméable ceux qui s'attendent à une nouvelle farce,ou ceux qui trouvent le film lent(ce qu'il est,mais avec une grande densité de lecture).Ici,on fait face à une famille au bord de l'implosion,à cause d'une séparation douloureuse des parents.Un père qui veut enfin vivre,une mère dépressive,une soeur ayant le complexe d'Oedipe,une autre intellectuelle frustrée,la 3ème actrice ratée.Des portraits de femmes saisissants,ou les hommes sont ici bien démunis face à elles.Des émotions contenues mais qui sonnent justes.Diane Keaton toujours formidable.Et Allen prouve la pluralité de son talent dans un genre révélateur des qualités d'un cinéaste.

Intérieurs est peut-être le film le plus sérieux de Woody Allen (même si September et une Autre femme sont dans le même genre). Ici, et surtout après les premières farces burlesques de Woody, le film est très apre, étouffant et austère, sans une pointe d'humour et sans musique. C'est un hommage, ou même un pastiche évident de Bergman. Woody, apparemment très inspiré, nous offre une mise en scène particulièrement impressionante. On voit qu'il maîtrise aussi bien l'écriture de scénarios intelligents que le langage visuel de la caméra.
Le film traite de la vie, et de la difficulté de vivre. La difficulté de remplir sa vie, d'avoir un but, un chemin à suivre. L'oeuvre dépeint également les liens au sein d'une famille, les problèmes de la création artistique (un romancier, une poète, une actrice et Flyn, qui se cherche) et finalement de la mort. La mer semble être une métaphore de la vie, souvent houleuse, avec ses va et vient. Et sous l'eau, c'est la mort. La mère, à n'avoir pas pu réussir à vivre, à "émerger", s'y est noyée. D'autres sont sauvés in-extremis. On resort du film bouleversé, étouffé. Intérieurs laisse un sentiment tragique de néant, de pessimisme.

EN BREF, un film froid, philosophique, austère... et pourtant envoûtant.

MA NOTE : 9/10

Sans doute l’un des films les plus glauque et dramatique pouvant figurer dans la filmographie du cinéaste. Avec Intérieurs (1978), son septième long-métrage pour le cinéma, Woody Allen change radicalement de style, finit le loufoque, le burlesque, bref la comédie pure ! Ici, le cinéaste est méconnaissable et nous livre au finale, une œuvre splendide mais trouble, un film sur les liens de famille, qui se veut plus destructeur qu’autre chose. Une famille toute entière se déchire sous vos yeux, une heure trente de passion et d’amour partit en fumée lorsque Arthur annonce à Eve qu’il souhaite se séparer d’elle. Lui a des projets, se remarier contre l’avis de ses trois filles, elle, en pleine dépression n’aspire qu’à mourir.
Allen méconnaissable et inquiétant, Allen magistral mais dérangeant, Intérieurs risque d’en choquer plus d’un.

Ce film laisse une impression étrange de vide, et c'est ce qui fait de lui un chef-d'oeuvre. Plans fixes, solitude, troubles existentiels... Dérangeant, froid, intello, voilà ce qui désignerait Intérieurs.

Aussi génial que déprimant, Intérieurs est une oeuvre magistrale. Peu de musique, énormément de plans fixes, humour totalement absent : l'aspect dramatique est total.
Froid, le film peut sembler hermétique. Cela dépend avant tout du spectateur : acceptera-t-il cette plongée silencieuse dans la destruction familiale ? S'il le fait et qu'il la vit de l'intérieur (!!), le coup de massue est total.

Woody Allen s'est toujours revendiqué d'une influence notable du metteur en scène suédois Ingmar Bergman et, si l'on peut effleurer les linéaments de cette pieuse déférence dans chacun de ses films, Allen réalise probablement avec "Intérieurs" son oeuvre la plus manifeste à cet égard. Il en adopte en effet la même utilisation des décors, de la lumière, des arrière-plans, de la profondeur de champ, de la disposition et du mouvement des corps dans l'espace ; ces gros plans sur ces visages de femmes, muets mais circulant autant (si ce n'est plus) de signification(s) que tous les mots que les personnages n'échangeront jamais entre eux. Mots qui ne font que mettre en exergue l'incommunicabilité entre les êtres, thème de prédilection de Bergman, où le conflit, la violence, les cris ne sont que de simples exutoires à une parole trop faible pour transmettre toute l'intensité des tourments qui parcourent les protagonistes.

Mais là où d'autres auraient pu se perdre dans un oiseux exercice de style, Allen imbrique brillamment la forme et le fond. Un fond personnel et torturé par les problématiques récurrentes de son cinéma, essentiellement existentialistes, notamment à travers cette course compulsive à la création à tout prix, à l'occupation, toutes deux vitales au sens propre du terme, car donnant un sens même à la vie comme pour tromper cette peur de l'inexorable vide qui guette tout un chacun à la finitude de toute chose : la mort. Aux intérieurs d'une apparente quiétude, au mobilier agencé avec une minutie quasi scientifique, débordants de cadres et de surcadres, s'oppose des extérieurs non pas hostiles mais houleux, à l'image de ces impétueuses vagues qui ponctuent régulièrement le film, comme autant de représentations matérialisant (trahissant ?) ce que les personnages n'osent exprimer. Il en résulte un film épuré, sombre, poignant et effrayant, d'une finesse exquise et d'une acuité bouleversante.

Certainement l'un des plus beaux films de Woody Allen.

Un des rares films véritablement dramatiques de Woody Allen, d'une froideur et d'une tristesse rare. Proche de Bergman. Un de ses meilleurs films, mais pas le plus facile d'accès.