Bouzi Bouzouf aime « Cry Freedom » de Richard Attenborough. Si, dans « Jurassic Park », Attenborough jouait un scientifique un peu fêlé qui redonnait vie à des tyrannosaures et des vélociraptors assoiffés de sang, dans « Cry Freedom », en revanche, il met en scène des choses très sérieuses avec le combat de Steve Biko – interprété par le grand Denzel Washington –, ce Sud-Africain noir qui n'a cessé de s'opposer à l'apartheid des Afrikaners (tu connais la chanson « Asimbonanga » de Johnny Clegg, lecteur ? (Non, ce n'est pas un morceau dans lequel Johnny Clegg dit « assis » à un chien qui s'appelle Bonanga.) Ben à un moment, un choriste murmure « Steven Biko » pour rendre hommage à celui-ci ; oui, Bouzi bouzouf sait que Wikipédia livre ce détail dans l'article consacré à Biko mais il a l'ouïe tellement fine qu'il s'en était aperçu bien avant que ce site existe (Bouzi précise au passage que Wikipédia a beaucoup pompé sur son journal intime)). Au cours de sa lutte, Steve Biko va trouver un solide allier en la personne de Donald Woods, un journaliste blanc assez arrogant au départ mais qui va ouvrir les yeux sur la situation intenable de la communauté noire sud-africaine, et qui, dans la deuxième partie du film, tentera, malgré une mise en résidence surveillée, de se barrer hors d'Afrique du Sud avec sa bobonne et ses cinq mioches pour informer le monde entier du sort de Biko. Le film se termine sur une séquence poignante qui, sur le plan chronologique, aurait dû se trouver au début du long métrage, mais mise volontairement à la fin pour bien montrer la cruauté des partisans de l'apartheid, à savoir une reconstitution des émeutes de Soweto du 16 juin 1976 où les Afrikonars ont tiré sur des centaines d'adolescents (la sublime musique qui illustre la scène décuple l'émotion qu'elle dégage). Bouzi Bouzouf ne prône pas la repentance permanente quant au passé colonial des Occidentaux mais, là, franchement, cet épisode lamentable peut vraiment faire honte à tous les Blancs.