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Arthur Debussy
131 abonnés
676 critiques
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4,0
Publiée le 22 avril 2017
Film profondément personnel d'Akira Kurosawa (écrit à partir de certains de ses propres songes), «Rêves» est une brillante illustration de tous les thèmes qui l'ont préoccupé tout au long de son oeuvre : le rapport de l'Homme à la Nature (harmonie et chaos), l'enfance, la guerre, la bombe atomique, la mort, la folie, la vieillesse, l'art... C'est un véritable privilège (et un immense plaisir) que de pouvoir s'immerger dans le subconscient d'un si grand artiste, dont la vision humaniste (et parfois pessimiste) domine chacun de ces 8 tableaux. Débutant avec l'émerveillement de l'enfant qui découvre la vie, la nature et de singulières divinités, le film se poursuit avec l'ascension d'hommes bravant la montagne et en proie aux éléments déchaînés. Puis viennent de véritables cauchemars : d'abord un soldat qui se retrouve nez à nez avec son bataillon revenu d'entre les morts, puis l'éruption terrifiante du mont Fuji (symbole frappant de l'horreur des bombes atomiques), et la sombre vision d'un monde dévasté, peuplé d'hommmes-démons désespérés et livrés à eux-mêmes. Entre temps on sera littéralement entré dans un tableau de Van Gogh (grande influence de Kurosawa, cf. ses magnifiques dessins et peintures) pour enfin se retrouver errant dans un charmant petit village bordé de moulins à eau, habité entre autres par un vieil homme arrivé au terme de sa vie. Arrivé lui aussi au bout de sa carrière, Akira Kurosawa nous livre ses derniers enseignements, simples mais forts : l'Homme doit se garder de lui-même et de sa folie s'il veut survivre, prêter attention à ce qui l'entoure et surtout à la Nature, vitale pour lui même s'il n'en a pas forcément conscience. Véritable chef-d'oeuvre plastique, réalisé « à l'ancienne » avec des trucages faits main, «Rêves» constitue une splendeur visuelle de tous les instants où le maître nippon donne libre cours à son imagination et à sa fantaisie, émouvant témoignage de ses émerveillements et de ses inquiétudes face au monde qu'il voit changer. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Film à sketchs de très grande qualité et qui montre des rêves et cauchemars du cinéaste (empreint d'onirisme, fantastique, effrayant et même prophétique). Beaucoup de poésie ressentie aux travers les images aux couleurs vives, certains plans sont un peu longs. Une belle curiosité à découvrir pour les cinéphiles.
Comme le jeune homme qui rentre dans le tableau de Van Gogh, j'avais très envie de rentrer dans le rêve du village des moulins à eau. Kurosawa sensei aimait la nature, les fleurs, comme tous les japonais et ses films le montrent, le prouvent. C'est juste très beau. Il fait dans ce film une plaidoirie sur la proctection de la nature et les dangers de toutes les armes : celles de la guerre, du nucléaire, atomiques et rappelle que l'homme n'est que de passage. C'est vraiment un très beau film Arigato gosaimashita !
Mettre en images des rêves ? A priori simple, la tâche peut s'avérer plus compliquée que prévu mais c'est sans compter sur le talent d'Akira Kurosawa qui fait de "Rêves" un film contemplatif et lyrique, rempli de poésie et de superbes décors. Malheureusement comme tous les films à sketches, certains sont inégaux et on retiendra surtout la rencontre avec un Van Gogh joué par Martin Scorsese, le mont Fuji baigné de couleur rouge et un village de moulins à eau. Explorant certains thèmes qu'il affectionne, Kurosawa fait de "Rêves" un film personnel baigné dans une certaine magie malgré quelques inégalités.
Sublime et tout simplement beau ! Réalisme contemporain raconté dans une fiction imaginaire et autobiographique - un véritable livre ouvert ! Chaque rêve raconte un passage de la vie de l'auteur, avec Philosophie ! Les prémonitions de Fukushima font parti intégrante des rêves de l'auteur !
C’est l’avant-dernier opus d’une icône du cinéma japonais (le dernier, "Madadayo" étant à ma connaissance inédit en France), produit grâce au mécénat de Steven Spielberg. Bien sûr, par rapport aux grandes fresques passées de Kurosawa, "Rêves" paraîtra parfois mièvre, et surtout inégal, tare inhérente aux films composés de plusieurs histoires indépendantes les unes des autres. Pour ma part, je retiendrais les deux premières histoires, ancrées dans l’histoire ancienne japonaise qui a tant inspiré Kurosawa, et d’une grande beauté formelle, ainsi que l’histoire du tunnel, où des régiments de soldats fantômes, morts au combat, placent de façon fort émouvante leur ancien officier face à sa culpabilité. Le message écologique est très présent, avec cette séquence évidemment visionnaire du "Mont Fuji rouge" ravagé par l’explosion d’une centrale nucléaire. Le traitement est toutefois tellement appuyé qu’il nous rappelle aussi que Kurosawa n’était pas toujours le plus subtil des réalisateurs. Le film s’achève sur un joyeux cortège funéraire dans un village-jardin idyllique. Séquence testament d’un artiste qui aura marqué de façon indélébile l’histoire du 7è art, en étant le premier à donner une audience mondiale au cinéma japonais. Respect.
Il y a du bon et du moins bon dans ce film très personnel d'Akira Kurosawa. Le rythme fait parfois l'effet d'un somnifère... L'auteur aborde des sujets qui lui sont chers à travers huit rêves. Certains rêves m'ont plus touché que d'autres, mais la sensibilité de chaque personne étant différente, l'expérience de ces rêves sera certainement différente sur chaque personne. En dépit de quelques beaux paysages, j'aurais apprécié un peu plus d'onirisme. J'espérais que l'oeuvre serait plus proche du rêve fantasmé que de la critique visionnaire... J'en ressors plutôt déçu.
Comme pour tous les films à sketchs, fut-il d'un des plus grands réalisateurs au monde, "Rêves" présente de bons et de moins bons moments. Les deux premiers courts-métrages montrent Akira enfant, baignant dans une atmosphère fantastique typiquement japonaise, et sont les plus réussis du film. "La tempête de neige" et "Le tunnel" sont beaucoup moins oniriques, plus sombres et tourmentés, peut-être un peu trop lents (mais c'est du Kurosawa en même temps). "Les Oiseaux" offre un interlude surprenant : Akira se retrouve en France au XIXème siècle sur les traces de Vincent Van Gogh, interprété, en anglais, par ... Martin Scorsese, méconnaissable. Les effets spéciaux intégrant Akira dans les toiles de Van Gogh donnent lieu à des scènes magnifiques. "Le Mont Fuji en rouge" paraît tristement d'actualité avec ses réacteurs nucléaires qui explosent, tandis que "Les démons rugissants", dans la lignée, nous plonge dans un univers post-apocalyptique pas très réjouissant. "Le village des moulins à eau", plus apaisé, propose un retour à un style de vie fondamental, une proposition bien évidemment vaine et utopiste. Kurosawa nous présente ses rêves et ses cauchemars, ce n'est pas un chef d'oeuvre (il en a fait suffisamment dans les années 40 et 50), mais cette oeuvre tardive (1990) d'un grand maître est toujours recommandable.
J'ai vu ce film quand j'étais qu'un enfant. A l'époque je fut marqué par ce chef d'oeuvre. Depuis je l'ai revu plusieurs fois afin de décelé tous les détails de ce grand film que je prends plaisir a regarder
Un très bon Kurosawa. Un voyage au coeur de l'inconscient du réalisateur très agréable avec une succession de 8 rêves n'ayant aucun rapport entre eux. La plupart des rêves sont réussis, hélas quelques uns peinent un peu. Je pense à celui de Vincent Van Gogh qui a subi un choix des langues assez douteux. Cependant certains passages sont justes magnifiques, et le rêve final est une véritable ode à la vie. Très beau film, une réussite.
Akira Kurosawa a rêvé l'histoire du Japon. «Yume» (Japon/USA, 1989) se découpe en huit courts-métrages oniriques qui s'étalent sur toute la vie de Kurosawa et qui, par ce biais, aborde chacune des étapes dans l'histoire nationale du Japon au cours du XXème siècle. De cette traditionnelle maisonnette japonaise où le jeune Akira surprend des renards se mariant au village des moulins, «Yume» se calque sur le modèle de la traversée. Celle-ci ne prend pas des allures épiques, ou si elle en adopte l'air, ce n'est qu'un épique introspectif, ourlé dans les songes du cinéaste. Du conte de départ où règne déjà la mort s'ensuivent des épisodes plus apocalyptiques où le Japon est envahi par la destruction de la Nature des mains de l'homme. Ode à la Nature (ainsi que l'est de façon larvé chacun de ses films), «Yume» l'a confond dans une destruction. Les lumières douces, les arc-en-ciel et les arbres en fleurs des premiers rêves se muent en Fujiyama rouge, en effluves nucléaires et en hommes-démons cornus. Cette métamorphose du rêve en cauchemar, outre de renseigner sur le pessimisme progressif chez son auteur, délivre une image moribonde du Japon. Le cinéma de Kurosawa, forgé sur l'immixtion paradoxale de la culture occidentale dans les habitus japonais, trouve dans «Yume» sa voix de tête. Kurosawa semble y déplorer une déliquescence de la tradition. A aucun instant la faute n'est remise sur les Etats-Unis, principal foyer d'influence, mais elle s'explique par la venue de nouvelles technologies. Cette avancée des techniques et des capacités humaines se retournent contre ses géniteurs. La faute repose sur l'humanité entière. Différentes peurs humaines sont représentés, de la plus puérile à la plus grave, jusqu'à s'achever sur une conclusion enjouée par l'heureuse fatalité de la mort. Les couleurs brûlantes et fortes dans leur teintes, tant qu'elles semblent artificielles, revendiquent, à l'orée de la virtualité du cinéma des années 90, un traditionalisme beau sans archaïsme.
Film à sketches, véritable hommage à la peinture.De très belles images inspirées entre autres de Vincent Van Gogh et Paul Detlefsen.Belle réussite photographique mais inférieur quand même à Dersou Ouzala, Ran ou Kagemusha.