Avis : Espion, lève-toi - Page 5

Le critique Georges Charansol disait d’Yves Boisset qu’il voulait péter plus haut que son c… Il est vrai que les réalisations prétentieuses sur fond d’idéologie gauchiste de ce cinéaste ne plaident pas en sa faveur (Dupont Lajoie, Allons z’enfants, par exemple). Cependant avec « Espion lève toi », il réalise là un des meilleurs films d’espionnage français et même du cinéma tout entier mais loin très, très loin derrière « la mort au trousse d’Hitchcock ». Les atouts de ce film se situent d’abord dans les prises de vue de la ville de Bern qui n’a jamais été aussi bien filmée, dans le rendu de l’atmosphère feutrée de la Suisse qui ne fut pas épargné par les terroristes de tous poils mais qui sut gardé son calme et sa dignité, par un montage astucieux et par un jeu d’acteur irréprochable. Les faiblesses maintenant : en matière d’enchainements des plans, Boisset n’a pas la maitrise d’un Clouzot ni d’un Melville ; le scénario pâlit d’invraisemblances et la fin, un rien mensongère quant à la façon qu’ont les services secrets français de traiter ses serviteurs, laisse un goût amer.

Un thriller à la française captivant, interprété par un Lino Ventura toujours impeccable et des seconds rôles de qualité. Le scénario efficace multiplie les rebondissements sur un rythme soutenu permettant au spectateur de ne pas s'ennuyer une seconde, et la BO d'Ennio Morricone demeure toujours très bonne. Très bon film.

Entre un scénario solide et bien ficelé, et la présence toujours aussi imposante de Lino Ventura, une nouvelle fois impeccable, on aurait pu avoir un excellent film. Mais la réalisation complique de façon excessive toute l’histoire si bien qu’on en arrive à perdre le fil. Les personnages manquent en plus globalement d’âme et d’épaisseur, et la musique est lancinante, voire par moments trop présente. D’autres auraient obtenu un meilleur résultat.

Un bon film d'espionnage des services secrets français, nous montrant ainsi la manipulation, la dissimulation d'un individu. Par moment des zones d'ombres, qui malheureusement ne nous sont pas expliqués. Toutefois l'alchimie Ventura, Piccoli, et Cremer fonctionne

Un thriller à la française captivant, interprété par un Lino Ventura toujours impeccable et des seconds rôles de qualité. Le scénario efficace multiplie les rebondissements sur un rythme soutenu permettant au spectateur de ne pas s'ennuyer une seconde, et la BO d'Ennio Morricone demeure toujours très bonne. Très bon film.

On renonce assez vite à comprendre, tellement tous ces personnages sont dix fois plus intelligents que nous avec leur triple jeu. QUel est le vrai méchant : Chance ou Cremer ? Ou les deux. Impossible de suivre une logique.
L'intérêt est ailleurs : dans la sidération de LIno Ventura par rapport à l'accélération des évènements, dans l'atmosphère de Zürich....
Bref on est dans le même état que Lino Ventura qui se demande en permamnence ( et même jusqu'aprés las scène du bois ) d'où le coup va venir.

Excellent film d'espionnage avec Michel Piccoli et Lino Ventura au sommet de leurs formes. On ne peut pas oublier non plus Bruno Crémer très bon dans son rôle. A voir et a revoir.

Très bon film d'espionnage, une intrigue bien ficelée. Les acteurs sont très bons, surtout Michel Piccoli.

Ce film d'espionnage à la facture extrêmement classique nous livre les aventures d'un espion dormant, joué par le toujours très bon Lino Ventura, qui se trouve mêlé à une histoire qui le dépasse, en compagnie de Bruno Cremer et de Michel Piccoli.

Tout commence au domicile d’un homme d’affaire français (Lino Ventura) qui travaille tranquillement en Suisse. Il reçoit un livre qui comporte une page avec un numéro : 138. Que cela signifie-t-il ? On comprend vite que c’est un code destiné à un agent secret français tapi dans l’ombre d’une société écran. Quel est le rôle de cet agent ? On ne le saura jamais. Mais on s’aperçoit qu’il est l’objet d’une manipulation ourdie par un fonctionnaire suisse haut placé (Michel Piccoli) donc intouchable. Pour qui connait un peu la Suisse, l’atmosphère feutrée du monde des affaires est ici fort bien rendue. Le personnage de Chance se révèle d’une courtoisie toute helvétique. Cependant, de la même manière que ce pays avenant cache des trafics peu recommandables (lire, sur le sujet, les pamphlets un peu excessifs de Jean Ziegler tel : « une Suisse au dessus de tout soupçon »), le film nous montre l’envers d’un décor charmant : la rivalité des services secrets prêts à tous les crimes pour assurer leur hégémonie dans un pays qui voit passer presque toutes les transactions financières occultes du monde (l’épargne des aristocrates russes chassés par la révolution, celle des juifs persécutés par les Nazis, mais aussi les fonds du F.L.N. qui ont servi à financer la guerre d’indépendance, puis ceux du fatah, maintenant ceux d’Al Quaïda ou ceux de la mafia, etc.). Et c’est ce contraste entre un pays où l’on peut mettre à l’abris son épargne de la prédation de dictatures spoliatrices, écouter du Verdi joué dans un kiosque à musique, déguster des sandwichs aux concombres sur une terrasse ombragée, traverser les rues sans se faire écraser ni klaxonner et, en opposition, le combat sans merci livré par des services secrets qui rend le film particulièrement intéressant et réussi. Je laisse aux spécialistes des affaires d’espionnages le soin de détecter les invraisemblances du scénario et aux cinéphiles avertis les failles du montage. Pour ma part, j’ai passé un bon moment et je ne me lasse pas de revoir à la télé ce duo si captivant : Ventura-Piccoli.

Film difficile , car complexe , il faut suivre mais en gros : spoiler: Il n'a qu'une personne sur qui compter , c'est sa femme , les autres sont des traitres.

Les films dYves Boisset sont souvent austères et les histoires un peu compliquées. C'est le cas ici et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un défaut d'attention de ma part. Malgré un climat pesant très bien rendu, on s'ennuie.
Il faut tout de même le voir pour ses excellents acteurs : Ventura, Piccoli, Kremer, Fresson et Heintz Bennent, inoubliable dans Le Dernier Métro.

J'ai trouvé ce film excellent à beaucoup de points de vue. D'abord le côté obscur, puis machiavélique qui relate un monde parallèle que le simple citoyen côtoie sans même en voir l'ombre.
En parlant d'ombre, la photo est superbe. La mise en scène permet de découvrir Zürich et son côté propret, impeccable dont les protagonistes sont tous des hommes élégants, aux bonnes manières... mais avec en filigrane une des plus sales et fétides machinations... le point fort du film en est, je crois, ce contraste.
Les acteurs sont excellents et l'accent allemand prononcé d'Anna ainsi que son apparente innocence de femme amoureuse et dépassée par les évènements la rendent vraiment attachante.
Quelques bémols toutefois, notamment la chronologie du film écrite et dite par Robert Dalban sont quelquefois risibles alors que les horloges dans le plan indiquent une autre heure (scène de la gare par exemple) ; les réflexions des projecteurs dans les vitres ou objets du plan... et aussi quelques faux raccords.
Ce qui altère la crédibilité du film en est la langue. En effet Zürich est germanophone, toutefois presque tout le monde parle Français comme si l'action se passait à Genève... Et ceci même à Munich ! Dommage ! Il aurait été bien vu de conserver l'Allemand en sous-titrant les scènes où des autochtones sont filmés.
Ce qui me plait avant tout est l'ambiance, l'univers aigre-doux dans lequel on est plongé dès le début.
Bravo Mr Boisset.

Film remarquable despionage. Probablement le meilleur de tous les temps car il montre le mécanisme inexorable et sans pitié d'une guerre entre l'est et l'Ouest pendant la guerre froide entre lEurope et les Russes. Et qui pouvait mieux incarner dans le rôle principal Ventura en homme viril qui se rebelle devant le système qui la crée ? Pas une seconde de répit. Une intrigue simple et incompréhensible au départ, mais qui se révèle au fur et a mesure, terrible, comme une mâchoire d'acier qui se referme sur nos deux héros, l'espion réveille et sa femme libertaire. Un sans faute. Du grand art qui ne vieillit pas, comme les films dhitchkock.

J'avais envie d'aimer ce film en voyant le casting.
Mais il est parsemé de trop de défauts pour cela.

D'abord le ton volontairement "réaliste" est plutôt risible. Que l'espion dormant n'ait pas de moyen de communication rapide et sûr pour alerter sa hiérarchie, même en 1983 est un peu énorme. À quoi sert un agent des renseignements 'il ne peut pas renseigner ?

Ensuite, la réalisation est au ras des pâquerettes et je pèse mes mots : le directeur de la photo est complètement absent. On ne compte plus les raccords d'éclairage ratés entre un champ/contre-champ (il y a clairement plusieurs heures écoulées entre les deux angles de caméra, et ce à plusieurs reprises). La scène où Ventura et Piccoli sortent du commissariat est un exemple de ce qu'il ne faut pas faire au cinéma : caméra à l'évidence portée par un cadreur qui peine à reculer dans les escaliers, projecteur de lumière placé derrière la caméra et qui éclaire les protagonistes, envoyant des ombres très marquées sur les murs et les figurants (ce qui trahit le projecteur).

Sans parler de la voix off qui sur-explique ce que l'on voit et lit les encarts de texte. Je m'attendais à "Canne, 9ème jour..." façon La cité de la peur...
Et ces horaires choisis au pif : quasi chaque heure lue est démentie par une horloge visible dans le plan ou par un éclairage incohérent (l'Élysée manifestement de jour à 23h en octobre...).

Le scénario est compliqué artificiellement. On nous brouille les rôles de chacun sans raison. spoiler: Les "gentils" n'ont aucune raison de manipuler Ventura : il est des leurs, qu'ils lui donnent l'ordre de tuer le méchant ! Pourquoi l'y pousser en tuant sa compagne ?


Enfin, la scène de fin est débile. spoiler: Comment un agent, entraîné et ayant clairement vu ses assaillants peut-il se faire tuer de dos en fuyant ? Il aurait au minimum dû échanger quelques coups de feu, voire tirer le premier et descendre un des gars ou se faire prendre à revers par un autre qu'il n'aurait pas vu. Mais non, là il se méfie, sort son arme parce qu'il voit voit 2 gars le courser (et se doute que Cremer n'est pas loin) mais se dit qu'à 60 ans, il peut sans doute les distancer en petite foulée et rejoindre sa voiture... Qu'il n'ait plus la condition physique, OK, c'est l'idée même du film vu qu'il est "dormant" depuis 8 ans. Mais pourquoi ne réfléchit-il pas plus vite ? Qu'il échoue à 3 contre 1, pas de problème. Mais là il ne tire même pas un coup de feu et ne se cache même pas derrière un arbre... en pleine forêt !


Quant à la musique d'Ennio Morricone et aux dialogues d'Audiard, ce n'est pas leur film le plus mémorable. La musique est moyenne et les dialogues oubliables.

Un gros gâchis qui avait pourtant plusieurs points pour lui : le casting, le choix de Zurich plutôt intéressant.