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Un visiteur
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Pour ceux qui ont oubliés qu'ils avaient été enfant un jour, ce film est pour vous. Nicolas Philibert aura suivi le temps d'une année scolaire une classe d'un village, la classe de M. Lopez. M. Lopez le visage même du maître d'école, celui des romans d'école, celui qui réussi à faire la part des choses, l'incarnation même du modèle adulte si important pour les enfants.
C'est un film pour enfants. Pour les enfants que nous sommes tous. Lorsque l'on voit ces scènes d'école que chacun de nous aura déjà vécu à sa façon, on se replonge dans ces cours de récréation, dans ces salles de classe si familières. Plus que la pédagogie de l'apprentissage, on apprend au travers de ces enfants une leçon de vie, la découverte de la vie en communauté. Pour eux, l'école demeure le premier pas vers la société, incarnée et surveillée par l'icône de l'autorité que représente le maître, M. Lopez. A l'école tout s'oublie, c'est un monde à part, un monde à soi, un monde par et pour les enfants. Lorsque l'on assiste à cette scène magique où le petit Jojo affiche ce qui restera comme ses éternelles mains tâchées, on repense à ce qu'avait écrit Kundera, l'écrivain tchèque : "Les enfants sont sans passé et c'est tout le mystère de l'innocence magique de leur sourire".
Etre et avoir, c'est retrouver une innocence qui avait été occulté et mise en jachère depuis que l'on a quitté l'enfance. Etre et Avoir c'est un peu comme Les Yeux Dans Les Bleus, sauf que la victoire au bout pour les protagonistes est plus belle...
Le risque d'un documentaire de ce type est de se concentrer sur des images "mignonnes" et "gentillettes" qui touchent le public mais n'ont pas ou peu de portées informatives. Ou, de tomber dans l'excès inverse et d'expliquer en long et en large des scènes qui se passe de commentaires. Philibert réussit à conserver une certaine neutralité de ton mais il lui arrive de tomber un peu dans la première facilité, sans gravité ce qui permet au film de ne pas tomber dans la miévrerie. Le film gagne surtout sur les questions posées à l'instituteur et l'intérêt porté sur les difficultés rencontrées par les élèves.
Un documentaire sympatoche reflétant une certaine image de la France et d'une école en voie de disparition, c'est très bien filmé malgré que ça reste très docu-gaucho-intello avec des immanquables plans inspirés sur des champs de blés frissonants au vent entre deux scènes qui sont de véritables tableau.
Moi qui n'aime pas les nains, ceux-là ont réussi un peu à m'émouvoir, l'instit est un modèle de patience et de sagesse.
M'enfin malgré tout ces points positifs, on oublie vite ce doc' après visionnage, il est un peu chiant, mais plein de gens plus intelligents que moi lui trouveront plein de qualités supplémentaires.