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    maxime ...
    maxime ...

    196 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 août 2018
    Akira Kurosawa innove toujours dans sa méthode tout en conservant son empathie envers les personnages filmés. Le long métrage est diviser en deux, une première sur Monsieur Watanabe ( immense Takashi Shimura ) et la maladie qui va le transfigurer, la seconde sur le jour de ses obsèques avec collègues de travail, familles et toutes personnes ayant croisés la route de cette homme fantastique. C'est très éprouvant émotionnellement, la mélancolie insufflé à travers Vivre déborde de partout et rend l'atmosphère bucolique mais pèsent aussi au vue du final qui se veux inévitable ... La souffrance de cette homme dans la première moitié ramène à la rencontre qu'il fait dans la salle d'attente au début du film, la conversation avec celui qui lui confiera que les médecins qu'il s’apprête à voir mentent aux patients en leurs donnant de faux pronostics. Une scène à méditer, difficile à expliquer en soit ... La seconde partit est très triste aussi mais l'ébriété général de l'assemblé amène un peu d'humour et m'a redonné le sourire. L'injustice se mêle à Vivre dans tout le film mais est bien plus accentué dans les prémices du second axe avec l'apparition de ce politicien qui en plus d’être désagréable se révèle ignoble et méprisant ... La fin est entre deux eaux, entre optimisme et résignation, un étrange paradoxe ! Le film le plus dure d'Akira Kurosawa selon moi, enfin parmi les sept que j'ai vu.
    cylon86
    cylon86

    2 256 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mai 2016
    "Vivre" (titre aussi simple qu'évocateur) fait partie des grands films humanistes d'Akira Kurosawa. Il conte l'histoire simple de Kanji Watanabe, employé de bureau qui n'a rien fait de sa vie depuis 25 ans et qui se découvre un cancer incurable. Un cancer subtilement annoncé par les médecins comme étant un ulcère au pauvre Watanabe. Or, un patient de l'hôpital lui avait clairement dit dans la salle d'attente que lorsque les médecins annoncent un ulcère au patient, celui-ci a moins d'un an à vivre... Watanabe, surnommé ''la momie'' par ses collègues de travail et peu apprécié par son fils qui profiterait bien de la retraite de son père, a donc un électrochoc. Mourant, il va donc réapprendre à vivre. Kurosawa lui-même se disait malheureux à l'idée de ne pas vivre assez et c'est cette idée qu'il transmet dans son film, portrait humaniste d'un homme qui se réveille brusquement d'une vie ensommeillée passée dans les bureaux d'une administration incapable de faire bouger les choses. Dès le début, Kurosawa ne se prive pas de critiquer vivement les fonctionnaires, qu'il juge aussi impitoyablement que les yakuzas. La bureaucratie est, selon le cinéaste, un fléau du Japon d'après-guerre. Mais ce n'est pas son pays qui intéresse le plus le réalisateur ici, c'est Watanabe. Explorant les tréfonds de l'être humain, "Vivre" nous montre comment son héros accepte la mort et décide de tout lâcher lors d'une soirée bien arrosée avant de se rendre compte qu'il veut faire quelque chose de bien dans sa vie au contact d'une jeune femme qui était l'une de ses collègues. Le voilà donc décidé à transformer un terrain vague en terrain de jeu pour les enfants, où les balançoires pourront enfin remplacer la gadoue. spoiler: Et puis brutalement, à l'annonce de cette décision, le film commence sa deuxième partie et fait une ellipse. Nous voilà aux funérailles de Watanabe. Celui-ci est mort et le parc pour les enfants est construit. Après la cérémonie, ses collègues tentent de comprendre ce qui a pu le pousser à avoir une telle détermination pour mener à bien son projet. C'est l'occasion pour eux de se souvenir de brefs moments passés avec lui afin de mettre en lumière la personnalité complexe d'un homme condamné par la maladie et dont ils ne savaient pas grand chose.
    Portrait complexe de l'être humain dont les mécanismes nous sont encore inconnus, "Vivre" est un drame émouvant dans lequel Kurosawa démontre tout son humanisme tandis que Takashi Shimura offre une composition particulièrement touchante. Sans jamais en faire trop dans la mise en scène, le réalisateur parvient à faire naître l'émotion d'un rien (une balançoire lancée dans le vide peut nous faire monter une petite larme) et nous bouleverse car un Watanabe sommeille en chacun de nous. Pas de doute, "Vivre" porte bien son nom.
    Alolfer
    Alolfer

    86 abonnés 875 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2023
    Un film adapté d'un livre. Kurosawa nous montre par sa réalisation, l importance de la vie ! Grâce à sa mise en scène et la performance incroyable de l acteur principal, le personnage Watanabe nous est montré triste mélancolique et seul. Ce point là est très réussi ; on a de la peine au fur et à mesure du film. Cependant, j ai trouvé que la fin du film s eternisait... le film est quand même long sur sa fin et c est dommage car sans cette fin rallongé, j aurai pu augmenté ma note !

    Néanmoins, c est un film très réussi dans son ensemble ! Beau film !
    Barry.L
    Barry.L

    20 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2019
    Il n’y a pas de mauvais film d’Akira Kurosawa. Ce dernier a réalisé au choix des bons films, des grands films et des chefs-d’oeuvre. Et deux ans avant le chef-d’oeuvre ‘’Les sept samourais’’, Kurosawa réalisait un grand film avec ‘’Vivre’’. Si l’éclectisme de Kurosawa n’est plus à démontrer, un fil rouge lie l’ensemble de sa carrière : en dépit d’un certain pessimisme envers l’espèce humaine, l’oeuvre de Kurosawa est teintée d’humanisme. Car l’’héroïsme peut naître dans n’importe quel homme à n’importe quel moment de sa vie, comme le montre ‘’Vivre’’, sorti en 1952.

    Kanji Watanabe est un employé de la mairie de Tokyo depuis plus de trente ans. Passant sa vie derrière un bureau à répéter les mêmes gestes, Watanabe apprend un jour qu’il est atteint d’un cancer de l’estomac. Il prend alors conscience de la vacuité de son existence et décide de consacrer le reste de sa vie à quelque chose d’utile en créant un parc pour des enfants.

    L’une des plus grandes forces du cinéma de Kurosawa réside dans sa galerie de personnages. Sans renier la noirceur de ses personnages, Kurosawa aime scruté chez eux la moindre trace d’humanité, quitte parfois à mettre de côté l’intrigue de ses films pendant une certaine durée. ‘’Vivre’’ ne fait pas exception : le film suit le parcours de Watanabe qui prend enfin conscience de l’importance de la vie le jour ou il apprend que sa mort est proche. Sa réaction est au coeur du film qui présentent deux parties aux forces scénaristiques et esthétiques différentes. Vient tout d’abord la réaction immédiate du héros. Dans une longue première partie, le film présente la déambulation poétique et nocturne du héros. Ce premier moment plus lent et contemplatif pourrait sembler superflu, voire inutile par rapport à ce qui l’entoure. Il se révèle au contraire inutile : Watanabe s’offre (ou du moins essaie) une seconde jeunesse accompagné d’un romancier faisant office de Méphistophélès. Le cheminement de Watanabe vers son humanité pleinement acquise débute ici, quand Watanabe tente vainement d’oublier sa mort prochaine. Mais cette fuite est évidemment illusoire. Dans une scène bouleversante, Watanabe demande à un pianiste qui vient de jouer des airs entraînant et joyeux de jouer une chanson triste au titre significative : ‘’La vie est brève’’. Ce n’est pas comme cela que le héros pourra mourir apaisé. L’idée d’un homme qui se découvre un cancer et décide de se remettre profondément en question permet à Kurosawa de s’interroger sur l’homme et son but sur Terre. Sommes nous ici juste pour satisfaire nos besoins comme de simples animaux ? Non, l’homme est capable de bien plus. Kurosawa montre que l’homme est ainsi capable de faire preuve de bonté, sentiment le plus à même de nous laver l’esprit. Watanabe connaîtra une tristesse qu’aucun plaisir ne pourra effacer tant qu’il n’aura pas fait quelque chose d’utile dans sa vie. Dès lors, peu importe l’importance du ‘’combat’’ (si tenté qu’on puisse appeler ça un combat) mené par Watanabe dans la seconde partie du film, c’est la trace qu’il laissera à la postérité, fut-elle dérisoire qui comptent vraiment. Une trace qui se traduit en l’occurrence par la joie ressentie par plusieurs enfants.

    Mais il est possible que dans leur quête d’humanisme et d’héroïsme, de nombreux obstacles se dressent sur la route des hommes. L’une des qualités du cinéma de Kurosawa réside dans sa vision du monde extrêmement lucide. S’attaquant à la bureaucratie qui étoufferait l’humain (au sens propre comme au figuré : la chaleur de ces bureaux remplis de paperasse étouffe les hommes et les déshumanise), Kurosawa ne se berce pas non plus d’illusion. Le cinéaste ne faisait pas partie de ces moralistes idéalistes qui croient qu’il s’agit de changer le système pour que la face du monde aille mieux. La beauté de Watanabe, c’est son absence totale de haine ou de mépris envers tout ceux (et ils sont nombreux) qui l’entravent dans son projet. Parler de combat est par conséquent maladroit : la fin du film assez cynique montre les raisons peu reluisantes qui ont poussé le maire-adjoint a accepté le projet du héros. Kurosawa fait preuve d’un grand pragmatisme : pour lui, le système n’est pas à changer, ceux sont les hommes qui doivent se métamorphoser. C’est ce que montre ‘’Vivre’’ : Watanabe est un exemple sans jamais, avoir critiqué autre chose que lui-même : il ne s’en prend jamais aux infernales institutions (superbement présentées en début de film via une succession de plans très brefs, conclus par les fameux volets et qui, à n’en pas douter, a dû inspirer Goscinny pour la maison qui rend fou des ‘’12 travaux d’Astérix’’). c’est à l’homme de se remettre profondément en question sans invoquer l’excuse facile du système. Et le bilan dressé dans ‘’Vivre’’ fait franchement froid dans le dos. spoiler: A la fin du film, les collègues de Watanabe promettent de suivre l’exemple de Watanabe sans tenir parole
    . Cependant, l’humble héros n’a lui rien à se reprocher : sans chercher à vouloir tout chambouler, sans jamais se vanter de faire ce qu’il fait, il aura accompli une bonne action. Ce genre de révolution intérieure, Kurosawa en est favorable et ne croit pas au changement de système comme solution. A l’instar d’un Barberousse (autre futur héros magnifique de Kurosawa), Watanabe aura voulu avec toute sa modestie aider les gens, dans la mesure du possible. Dans les Cahiers du cinéma en 66, Kurosawa dira d’ailleurs : ‘’Même si le régime changeait, je doute vraiment que les hommes puissent être heureux. Voyez ce qu’il en est en URSS. Le régime bureaucratique a permis aux bureaucrates d’étendre leurs tentacules sur le pouvoir. Les hommes sont faibles, il ne reste qu’à envisager que nous puissions changer les hommes. Il faut absolument que chacun pense plus sérieusement à remettre en question le statut même de l’humanité avant de chanter les louanges d’une politique meilleure’’. Finalement, Kurosawa est à l’image de ses héros : sans se faire d’illusion sur la noirceur humaine, Kurosawa apporte sa sagesse à une humanité qu’il est peut-être encore temps de sauver. Un humaniste désabusé, en quelques sortes. Pourtant, chaque victoire, fut elle dérisoire est fondamentale.

    Mais Kurosawa est un réalisateur avant d’être humaniste. Il n’est pas un des plus grands réalisateurs de tous les temps pour rien. Aussi sait-il créer des films dits ‘’sociaux’’ à la force de frappe cinématographique considérable. ‘’Vivre’’ au-delà de ses qualités liées au propos convainc aussi par le soin apporté à la réalisation et au scénario. Comme souvent avec le cinéma japonais, le rythme du film pourra paraître surprenant et étrange, surtout pour un occidental qui ne connaîtrait pas ce cinéma. Kurosawa adopte deux approches, très différentes pour chacune des deux parties. Dans un premier temps, Kurosawa filme la réaction immédiate de Watanabe : comme si le temps s’était suspendu, le cinéaste filme l’état de sidération du héros à travers ce voyage au bout de la nuit, qui n’est pas sans rappeler un certain cinéma néoréaliste, alors très en vogue dans un pays éloigné du Japon. Cette partie est dénuée de nœuds dramatiques ce qui renforce le choc ressenti par le personnage principal et nous fait bien comprendre l’état physique et psychologique du personnage en question. Le rythme du film change dans la dernière heure du film qui n’est pas sans faire penser à la construction scénaristique de ‘’Rashomon’’ (1950), le film qui a révélé Akira Kurosawa à l’international. Après une première partie faussement poussive et avare en mouvement, Kurosawa démontre sa virtuosité narrative dans cette dernière partie en alternant de courts flashbacks et de courtes scènes dans le présent. Et comme dans ‘’Rashomon’’, une interrogation naît : pourquoi Watanabe voulait-il tant ce parc ? Le mérite lui revient-il entièrement ? Kurosawa multiplie les points de vue et change la visée de son film, qui n’est alors plus intimiste comme pouvait l’être la première partie. Et comme dans ‘’Rashomon’’, les réponses au mystère importent peu. Dans le cas de ‘’Rashomon’’, on ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé. Tandis que dans ‘’Vivre’’, le spectateur a un tant d’avance sur tous les protagonistes qui se posent des questions sur le comportement de Watanabe. Le but de multiplier les points de vue est toujours lié à l’étude du comportement humain effectué par Monsieur Kurosawa. Lequel trouve de la noirceur, certes, mais aussi, chez certaines personnes , quelques traces d’humanité.

    Les bons sentiments ne font pas de bons films. En revanche, les beaux sentiments, quand ils sont maniés par des maîtres peuvent délivrer de grands films. Surtout quand ces beaux sentiments humanistes sont aussi accompagnés d’une lucidité sur la crasse qu’on peut trouver dans l’esprit des hommes. Car, il ne faut pas oublier que, si Kurosawa (à l’instar d’un Chaplin et d’un John Ford) est un humaniste, il ne se leurre pas non plus sur les vicissitudes bonnes ou mauvaises de l’âme humaine (comme il avait si bien su le faire dans son ‘’Chien enragé’’, sorti en 1949). Si Kurosawa est si grand, c’est que son cinéma, à la fois si japonais et si universel est empreint d’une sagesse qu’aucun autre cinéma (et encore moins le cinéma pseudo-intellectuel) n’avait, n’a et n’atteindra jamais.
    JoeyTai
    JoeyTai

    17 abonnés 428 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 décembre 2023
    Film poignant. Un fonctionnaire âgé dont on découvre un cancer de l'estomac prend soudainement conscience que sa vie a été bâtie sur des renoncements. Faut-il accepter son sort ? Est-il encore temps de faire quelque chose ? Les interprétations sont toutes excellentes, même si le réalisateur s'est un peu trop appuyé selon moi sur les grands yeux expressifs de Takashi Shimura. La longueur du film et son rythme lent ne sont pas pleinement justifiés et peuvent rebuter. Mais ces quelques critiques n'ont pas gâché l'intérêt que j'ai éprouvé en suivant le parcours de ce fonctionnaire au soir de sa vie. Le réalisateur profite de cette trame pour questionner les spectateurs sur des sujets essentiels. Qu'est-ce qui est vraiment important dans la vie ? Toucher un salaire et être bien noté par ses supérieurs suffit-il pour s'accomplir ?
    L'administration japonaise n'est pas épargnée. Mais quand on sait que le Japon de l'ère Meiji a pris pour modèle l'administration française, il faut se garder de se moquer ! Les scènes où l'on voit les fonctionnaires réunis suite au décès de Mr Watanabe sont irrésistibles. D'abord fidèles au maire adjoint jusqu'à la caricature, ils deviennent, l'alcool aidant, révolutionnaires d'un soir après avoir reconnu le rôle essentiel de Mr Watanabe dans la naissance du parc pour enfants. Kurosawa fait de son pessimisme sur la nature humaine des scènes hilarantes où le malaise n'est pas absent. Quel talent !
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Je sors sans jeu de mots « estomaqué » de film de Akira Kurosawa … tourné en 1952.
    C’est l’histoire de Kenji Watanabe (interprété magistralement par Takashi Shimura, un des acteurs fétiches de ce réalisateur), sous-chef de la mairie de Tokyo apprend par hasard qu’il a un cancer de l’estomac (« un petit ulcère qu’il est inutile de traiter par les médicaments » (sic)) et va déployer toute l‘énergie qui lui reste pour créer un parc pour les enfants dans un endroit au préalable insalubre car « c’est devant la misère que l’homme se révèle ». Lui qui a sacrifié 30 ans de sa vie après le décès de son épouse, pour élever seul son fils et qui s’est laissé enlisé dans la bureaucratie et la paperasserie (« il a occupé et perdu son temps à apposer des sceaux sur des formulaires ») va petit à petit comprendre que la vie n’a de sens qu’à travers ce qu’on a fait ! Lui qui s’était « momifié » (c’est le surnom que lui donne en cachette ses collègues de bureau) va à force de persévérance et contre de nombreux obstacles arriver à faire réaliser son projet … sans en avoir la moindre reconnaissance. A cette histoire se mêle l’hypocrisie des médecins de l’époque face au cancer, la relation avec le fils tant aimé mais qui ne sait pas communiquer avec son père (petit clin d’œil au passage au film de Xavier Dolan « Juste la fin du monde » que je n’avais pas su apprécier lors de la projection), la vision kafkaïenne du « riz de l’administration » malgré la légendaire politesse nipponne …
    Bref un film très riche avec une réalisation époustouflante pour l’époque en termes de gros plans, de cadrages subtils jouant sur le noir et le blanc, de regards et de non-dits … le tout avec un montage audacieux là encore pour l’époque avec de nombreux flash-backs qui permettent de mieux cerner toute la richesse et la tragédie de cette histoire. Si la séquence de la ballade nocturne avec un Méphistophélès de passage pour essayer d’oublier dans l’alcool pourrait être supprimée mais la scène de la veillée funèbre – 6 mois après le décès - avec les parents et les chefs et sous-chefs est mémorable … surtout lorsque le saké dénoue les langues !
    C’est dans le cadre d’un cycle consacré à Akira Kurosawa que j’ai eu la chance de découvrir ce très très grand film ! S’il passe chez vous ou même à 100 km, courrez vite le voir car c’est pour moi un véritable bijou.
    Benjamin A
    Benjamin A

    648 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 décembre 2015
    Chef dans une administration publique, Kanji Watanabe découvre qu'il est atteint d'un cancer et qu'il ne lui reste plus que trois mois à vivre. C'est à ce moment-là qu'il prendra conscience de ce qu'il a fait de sa vie et ce qu'il peut encore faire jusqu'à sa mort.

    Avec Vivre, son quatorzième film, Akira Kurosawa met son protagoniste face à une mort aussi inévitable qu'inattendue. Il force Kanji à se poser les bonnes question et regarder ce qu'il a fait de sa vie, les regrets qu'il peut en avoir et le sentiment d'avoir été une momie (surnom que ses collègues lui ont donné) pendant 30 ans de bureaucratie inutile. Kurosawa étudie l'humain face à la mort, la prise de conscience de ce qu'est la vie et ce qu'on peut en faire. En mettant en scène les derniers mois de la vie de Kanji, il étudie la rédemption d'un homme pathétique qui va peu à peu, découvrir qui il était vraiment et ce qu'il peut faire, en peu de temps, pour, enfin, vivre.

    Interrogeant sur plusieurs sujets, Vivre bénéficie d'une très grande qualité d'écriture, d'abord dans ses thématiques et leurs traitements, mais surtout dans les personnages et l'histoire. Kurosawa dresse un passionnant et surtout très riche et consistant tableau humain et d'une conscience qui ne va se réveiller que trop tard. Autour de Kanji, la galerie de personnages est là aussi bien traitée, que ce soit son fils, l'écrivain qu'il rencontrera ou cette jeune fille qui donnera un nouveau sens au peu qui lui reste à vivre. C'est aussi via ses dialogues et surtout le déroulement de l'intrigue que Vivre brille, Kurosawa coupant son récit en deux parties distinctes, l'une où l'on est au côté de Kanji lors de ces derniers jours et l'autre où on le découvre à travers ses collègues lors des funérailles. Toujours d'une grande justesse, il fait passer Kanji par plusieurs sentiments et péripéties suite à la découverte de sa maladie, avec comme arrière-plan le portrait de la société japonaise d'alors, qu'il ne manque pas de critiquer, que ce soit par la façon dont elle va s'occuper des plus démunis ou sa bureaucratie qui empêche de vraiment pouvoir faire avancer les choses.

    Cette qualité d'écriture est sublimée par la mise en scène sobre de Kurosawa, sachant faire ressortir toute l'émotion et l'humanisme de son récit, que ce soit les moments les plus graves ou lorsque Kanji se retrouve face à son passé et destin. D'une incroyable justesse, il met en avant la complexité des sentiments humains et les capte à merveille. Malgré la noirceur du récit et le pessimisme qui plane tout le long dessus, quelques moments de légèretés et même d'espoir arrivent à en ressortir, tout comme quelques séquences lyriques de toutes beautées et marquantes. Il orchestre très bien son récit, notamment dans sa gestion des ellipses et bénéficie d'une belle photographie en noir et blanc. Devant la caméra, Takashi Shimura est remarquable, sachant faire ressortir toute la complexité de son personnage pour finalement, nous faire passer par tout un panel d'émotion.

    Juste avant qu'il ne réalise Les Sept Samouraïs, Akira Kurosawa met en scène Vivre, où un homme se retrouve face à la mort, son passé, son destin et la vie. D'une justesse et intelligence incroyable, tant dans la mise en scène que dans l'écriture, il arrive à nous faire passer par toutes sortes de sentiments et se faire bouleversant comme peu de films ont pu l'être.
    rogerwaters
    rogerwaters

    126 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2016
    En pleine possession de ses moyens, Akira Kurosawa signe l’un de ses plus beaux films en 1952 avec ce Vivre qui marche sur les traces du néo-réalisme sans pour autant singer ce cinéma à vocation sociale. On admirera par exemple la construction narrative audacieuse avec cette dernière heure entièrement constituée de flashbacks. Toutefois, cette astuce scénaristique éloigne un peu le spectateur du destin pourtant bouleversant de ce personnage pathétique qui s’aperçoit un peu tardivement que sa vie n’a servi à rien ni à personne. On adore la philosophie humaniste qui en ressort et la puissance de jeu de Takashi Shimura vient emporter le spectateur vers des sommets d’émotion à plusieurs reprises. Certes, on peut reprocher au réalisateur une durée excessive et une tendance à enfoncer le clou de manière un peu trop insistante, mais Vivre n’en demeure pas moins une œuvre touchante et magnifique, à revisiter souvent.
    BlindTheseus
    BlindTheseus

    249 abonnés 2 566 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 juillet 2009
    La bonne critique sociale de ce film en fait une oeuvre implantée dans la réalité et surtout l'histoire du Japon ; avec l'histoire de ces gens déçus à qui l'on avait promis un futur sûr en dépit de quelques moments inégaux.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    158 abonnés 2 421 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2017
    Vivre est un magnifique film d'Akira Kurosawa.
    L'histoire est prenante. On suit avec beaucoup d'émotions le personnage principal dans sa quête « de la vie ». Et malgré la thématique abordé par le film, il évite tout pessimisme ou candeur, et surtout il n'est pas pompeux et masturbatoire comme la quasi-totalité des films pseudo-philosophiques qui traitent de la vie et de la mort.
    La description de l'administration et la bureaucratie japonaise, qui font passer les citoyens d'un bureau à un autre pour revenir au point de départ quelques heures plus tard est très drôle.
    Takashi Shimura (fréquent collaborateur du réalisateur) excelle dans le rôle principal, rôle sublime au passage.
    Sans hésitation, un des meilleurs Kurosawa et sans doute le plus beau.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2017
    De tous ses films, «Vivre» était celui que préférait Akira Kurosawa. C'était aussi son plus personnel. Il y exposa la question qui l'obsédait le plus : comment vivre? Comment se défaire de la routine, comment surmonter la misère sociale et affective, comment se dépasser, comment croire en l'avenir quand on connaît la finitude de l'homme et ses nombreux défauts, comment garder l'espoir, comment vaincre la maladie et la mort, comment donner un sens à sa vie? D'innombrables interrogations qui émaillèrent toute son oeuvre et dont il serait présomptueux de prétendre pouvoir y répondre avec exactitude. Mais Kurosawa n'était pas homme à se laisser abattre et il essaya avec «Vivre» d'avancer des pistes de réflexion. Et la principale peut se résumer à peu de choses près comme ceci : la vie n'a d'intérêt que si elle est mise au service d'autrui. C'est tout du moins ce que découvrit le fonctionnaire Kenji Watanabe après avoir surmonté la douloureuse annonce de son cancer en phase terminale. La révélation de sa fin prochaine lui a fait l'effet d'un électrochoc, comme s'il se rendait enfin compte de l'importance des choses qui l'entourent en devant les quitter. La vie laborieuse et triste (il est veuf) qui fut la sienne l'avait plongé dans une apathie comateuse, il est devenu subitement d'autant plus décidé à faire le bien qu'il sentit la mort approcher. Incontestablement, «Vivre» est l'une des grandes réussites d'Akira Kurosawa, porté par une narration inventive, une mise en scène comme toujours exemplaire et un Takashi Shimura au sommet. Plus que la simple chronique d'un modeste homme parmi tant d'autres, il s'agit d'une véritable exhortation qui nous est adressée pour vivre avec bonté et espoir. Et au final, Kurosawa livre bien plus qu'une histoire touchante et magistralement interprétée, il a réalisé un de ces (rares) films qui marquent à jamais par leur profondeur et leur capacité à changer la vie des spectateurs. Un chef-d’oeuvre bouleversant. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    Kymani Alger
    Kymani Alger

    12 abonnés 496 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 juillet 2023
    C'est pas que ce film est mauvais car Objectivement Vivre est un Chef d'œuvre mais personnellement je n'ai pas beaucoup apprécié oui le film est beau mais sa première partie est beaucoup trop lente avec un personnage qui pleure beaucoup trop et s'acharne sur son sort la deuxième partie est bien plus intéressante mais elle reste quand même lente et parfois ennuyeuse.
    jean-paul K.
    jean-paul K.

    7 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2017
    J'ai trouvé le film très bon avec un acteur excellent, M. Watanabe dans le film, et des cadrages de visages notamment impressionnants. Par contre, je ne mets pas plus car la dernière demi-heure est vraiment très longue, très répétitive et trop caricaturale. On a bien compris le propos de Kurosawa et je ne pense pas qu'un trop plein de saké change fondamentalement les choses et le système. Dommage..
    Teardrop
    Teardrop

    3 abonnés 59 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 août 2012
    La construction narrative du film est très bien pensée. Il débute avec le portrait d'un homme dressé par un narrateur peu scrupuleux, qui entre tout de suite dans le vif du sujet pour annoncer la maladie du protagoniste, et poser la grande question du film : comment ne pas seulement vivre comme une momie, en étant déjà mort ? Comment dépasser cette vie qui n'en est pas une ?
    Le film montre ensuite la façon dont le protagoniste essaie de profiter de ces derniers mois à vivre, les divertissements auxquels il participe afin de ne pas penser à sa mort prochaine. C'est le moment le plus important de sa vie, spoiler: son dévouement aux autres à travers une action ciblée et altruiste réalisée par le biais de son travail, qui sera conté en ellipses à la fin du film, en alternance avec les souvenirs et réactions de ses collègues réunis pour son enterrement.
    Fameuse scène de fin qui, malgré sa longueur, est réellement savoureuse : on découvre toute la nature humaine à travers ses bureaucrates soumis à la hiérarchie, ayant peur de perdre leurs privilèges, prêts à acculer le mort pour se laver de toute ressemblance, puis, en de multiples volte-faces, prêts également à s'identifier à lui afin de profiter indirectement de sa fraîche reconnaissance. La satire de la bureaucratie, de son immobilisme, est franchement drôle.
    Même si presque tous les personnages sont égoïstes, décevants ou ingrats, il reste beaucoup de joie et de goût pour la simplicité dans ce film qui fait l'apologie de l'altruisme, finalement le seul comportement qui semble vraiment apaiser le personnage principal et lui donner l'impression d'avoir, si ce n'est réussi sa vie, au moins vécu.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 décembre 2012
    Veritable chef d oeuvre de kukosawa qui m a marque considerablement,d une simplicite et d une profondeur magnifique!
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