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    L'Arche russe
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    Shinny
    Shinny

    38 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 novembre 2013
    L'idée est bonne, originale à souhait : visiter un musée accompagné d'un guide majestueux, en présence d'autres visiteurs contemporains ou de personnages de l'époque pour se laisser plonger au sein de l'Ermitage dont on ne sortira pas. L'acteur principal est bluffant et s'il se montre au début critique de l'aristocratie qui copie et qui n'a pas son propre style, il montre au fur et à mesure sa mélancolie de son temps passé. Comme si la Russie ne pouvait plus regarder vers l'avenir ? Cependant si le concept est sympa, que le seul plan séquence révèle un travail préparatoire brillant, on rentre difficilement dedans. Il m'a manqué des notions , des repères temporels pour cette période de l'histoire russe que je ne connais. Peut-être à revoir en lisant au préalable l'histoire de l'Empire russe et des influences européennes, des relations qu'ils entretenaient aussi avec l'Orient comme les Perses qui sont présents dans le film mais on ne comprend pas bien la raison, juste un clin d'oeil qui s'adresse aux initiés.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 19 septembre 2017
    Le défi dément proposé par « L’Arche russe » est d’embrasser, au gré des pérégrinations du cinéaste et d’un guide improvisé, quatre siècles d’histoire russe dans le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, en un seul plan-séquence de 93 minutes. Il convient d’avouer que cette gageure est relevée avec une virtuosité technique qui force l’admiration. La direction des milliers de figurants s’effectue sans la moindre anicroche, et nous retrouvons ici ce goût très prononcé du cinéma russe pour les foules, malheureusement sans l’attention particulière portée aux visages dont il témoignait dans les années vingt. Alexandre Sokourov excelle également à insuffler du rythme à son cadre, sans passer par l’artifice du montage. « L’Arche russe » parvient sans ambages à charmer quand le réalisateur s’abandonne à cette vitalité. spoiler: Le petit trot de Catherine II dans l’allée enneigée du Jardin Suspendu, au sortir de la salle du Pavillon, et surtout les courses effrénées d’Anastasia et de ses jolies demoiselles d’honneur en robes bleu et rose pâles, semblables aux légères virevoltes des perdrix Rostov chez Toltstoï, sont incontestablement des images à la fois poétiques et purement cinématographiques.


    Ces moments de grâce sont pourtant trop rares, Sokourov étant sceptique sur l’efficacité de son parti pris initial, comme il le confesse un peu malgré lui dans un entretien : « Dans « L’Arche russe », je voulais aussi m’affranchir des contraintes du cinéma. Je voulais rendre son indépendance au public, ne pas le dominer. Je crois qu’on doit laisser le spectateur libre, qu’on n’a pas le droit de le pressurer. C’est très difficile car, en tant que metteur en scène, on a un rôle très fort et que le cinéma lui-même est un outil puissant pour peser sur l’esprit des gens. » En définitive, la découverte des possibilités offertes par le numérique engendre les mêmes réflexions chez Sokourov que celles qui hantaient naguère Dziga Vertov lorsqu’il réalisa « L’Homme à la caméra », le savoir-faire technique accouchant d’une contradiction : ou il est un moyen (gênant ou pratique) d’asservissement et d’endoctrinement du spectateur, ou il laisse celui-ci totalement libre d’interpréter ce qu’il voit à l’écran. Quand le cinéma de Vertov parvenait à séduire dans ses nombreuses entorses à la théorie du « Ciné-Œil », en narrativisant par mégarde son propos, Alexandre Sokourov réussit tellement bien son défi qu’il sombre dans un entre-deux curieux, laissant son spectateur complètement sur le bas-côté. Car, honnêtement, qui n’avouerait pas, les afféteries esthétiques et la pédanterie oubliées un instant, s’ennuyer souvent ferme à la vision de ce film ? C’est en cela que la figure d’héritier de Tarkovski prêtée à Sokourov s’avère quelque peu galvaudée, car le maître russe fondait son exigence et sa maîtrise technique au sein d’un cinéma de genre plaisant pour le spectateur, la science-fiction par exemple, dans « Solaris » et « Stalker ». Sokourov lui n’en retient qu’un certain élitisme de ton, qui laisse songer aux séquences les plus ronflantes (et pourtant rares) de « Nostalghia » ou du « Sacrifice ».

    Toutes ces réserves pourraient se concentrer ainsi sur le guide improvisé du musée, dont nous comprenons assez tardivement qu’il s’agit d’Astolphe de Custine, un écrivain auteur de « La Russie en 1839 », sorte d’introduction critique de la Russie à l’usage des Occidentaux du XIX° siècle. Ce personnage intéressant et correctement interprété joue un rôle curieux de passeur aussi bien dans l’espace de l’Ermitage que dans les diverses époques, parfois mal à l’aise et ironique quant à certains aléas du mille-feuilles temporel proposé. Les possibilités oniriques offertes par Custine ne sont guère exploitées, mais son utilité dramatique est essentielle au film. En effet, comme il est impossible d’épuiser la totalité du lieu, des coulisses du musée à la sortie sur la Neva, ni d’embrasser quatre siècles d’histoire, c’est lui qui est garant d’une sélection nécessaire.

    Sokourov réussit fort bien à mettre en valeur les choix partiaux du marquis lors de la promenade dans les galeries de peintures. Le regard de l’étranger français autorise ainsi une vision critique au sujet de l’architecture des salles, qui consiste souvent en une simple copie des merveilles occidentales (les Loges du Palais des papes au Vatican peintes par Raphaël, par exemple), ou des collections présentées, petits tableaux de grands maîtres ou grands tableaux de petits maîtres, arrangés de manière parfois arbitraire dans des rapprochements incohérents. Quiconque a déjà visité le musée de l’Ermitage ne saurait faire l’économie de ce constat, d’ailleurs accepté dans un masochisme tout à fait russe par le cinéaste. Cependant, une des réussites de « L’Arche russe » est de proposer grâce au numérique un nouveau regard sur quelques salles et quelques œuvres dans lesquelles le guide effectue des stations, jusqu’à se laisser gagner par la magie des lieux. L’appréhension de « La Vierge aux perdrix » de van Dyck ou du « Festin chez Simon le Pharisien » de Rubens par une visiteuse aveugle (jouée par Alla Ossipenko, une ballerine très célèbre en Russie) à laquelle Custine délègue un court instant le rôle de guide, offre des interprétations nouvelles et ouvre une réflexion sur le regard esthétique passionnante mais seulement esquissée. Par ailleurs, le contact charnel établi par le marquis avec les tableaux ou les sculptures, humant les cadres et la peinture à l’huile, tâtant le relief des « Apôtres saint Pierre et saint Paul » de Le Greco ou « Les Trois Grâces » de Canova, ainsi que son silence contemplatif devant le chef d’œuvre du musée, « Le Retour du fils prodigue » de Rembrandt, attestent des possibilités du cinéma vers une nouvelle réception esthétique. C’est ici que « L’Arche russe » confine aux meilleurs documentaires poétiques, reprenant les expérimentations tentées par Chris Marker et Alain Resnais dans « Les statues meurent aussi ».

    Cependant, le reste du film descend bien vite de ces cimes et se déroule ensuite à l’avenant, perdant le spectateur. D’aucuns ont cru deviner dans les divers moments historiques une profondeur insondable, ésotérique pour le pauvre spectateur occidental, mais Sokourov ne nous propose en définitive qu’une succession d’images d’Epinal sans aspérités. Ah ! Pierre le Grand ! Oh ! Catherine II ! Et que signifie cette réception de l’ambassade perse dans la Grande Salle du Trône Saint-Georges ? Eh bien, à vrai dire par grand-chose, que l’on soit Russe ou Européen. Inutile de chercher beaucoup de sens non plus aux commentaires du marquis ou de la voix off vaporeuse. Des lieux communs sur la servitude volontaire du peuple russe envers ses tyrans sont bien entamés, mais nous finissons bien vite à écouter des divagations sur la prétendue beauté des cheveux chez les écrivains. Que certaines critiques aient pu parler du caractère réactionnaire de Sokourov est tout de même aberrant : nous avons plutôt affaire ici à un nationalisme pantouflard, très vaguement sûr de ses effets, convoquant mollement la Russie éternelle. Le propos s’essouffle donc peu à peu, au fil de la navigation, réduisant derechef « L’Arche russe » à un simple exercice de style, spoiler: achoppant une dizaine de minutes sur une mazurka endiablée de Glinka (on a entendu mieux…) sans réel motif dramatique ou réflexif, et échouant sur une métaphore fumeuse de l’arche comme symbole de la vie et de ses tourmentes, du caractère éphémère et incertain des choses. Bof !


    Au terme de cette visite davantage imposée qu’improvisée, survit la désagréable impression que Sokourov ne désirait justement pas laisser : nous avons manqué d’espace, et quitté les quelques salles intéressantes pour un pur divertissement sans grande conséquence. Ou alors juste un regret et une légère pointe de jalousie : est-ce que, moi aussi, je peux y réaliser un film pour contempler correctement les œuvres de l’Ermitage, sans les hordes de touristes qui les photographient à la va-vite ? Une conclusion certes légère pour un film qui ne l’est pas moins, malgré sa maîtrise technique indéniable.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 767 abonnés 3 953 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 novembre 2011
    Je ne connais pas bien Sokourov, j'avais juste vu Moloch, qui est loin d'être mon film préféré et qui avait pourtant mon adhésion dès le départ à cause de son sujet, l'a très vite perdue. J'avais un peu peur de m'emmerder comme un rat mort devant un exercice de style très vain. Et je dois avouer que ça n'a pas raté. Le souci d'un film c'est que fondamentalement l'idée de retranscrire l'histoire d'un palais, en un plan séquence passant d'une époque à une autre, c'est une très bonne idée, maintenant que la technologie permet de filmer ce genre de plan, il fallait bien que quelqu'un s'y essaie. Seulement voilà, c'est du numérique, l'image est plate, ça n'a pas l'âme d'une bonne pellicule. Alors si pour la majorité des films le numérique ne gène pas le moins du monde, ici, avec ce genre de reconstitution, je trouve ça laid, ça enlève tout relief à l'oeuvre, d'autant que le sujet est au moins tout aussi ambitieux que l'idée de départ de mise en scène. J'aurai adoré que ça aie une photographie semblable à celle de Barry Lyndon, mais là c'est juste froid et sans vie.
    Et le souci c'est la réputation du film qui joue contre lui, c'est à dire, lorsqu'on dit l'arche russe, on pense directement à plan séquence d'une heure trente, même sans avoir vu le film, ça spoile en fait, j'aurai aimé ne pas m'en rendre compte, jouer le jeu en m'immergeant dans l'histoire de la sorte à ce que cette mise en scène s'efface au profit de la narration de l'histoire, qu'on ne remarque pas forcément qu'il n'y a qu'un seul plan.
    Un autre souci du film c'est son sujet, c'est très ambitieux, et il ne favorise pas la création de personnages, d'intrigues, ça ne vient pas donner de la chaire à ce film qui en aurait tellement besoin. De plus la seule prouesse ici est technique et pas scénaristique, je veux dire, il aurait été plus intéressant, d'avoir un intrigue, où la caméra rattrape les personnages où ils disent quelque chose d'intéressant, passe à un autre, etc, histoire de rassembler toutes les pièces d'un puzzle, un peu comme la Corde d'Hitchcock.
    Parce que là, à part se dire, ah ouais, quel beau boulot de coordination, je ne me dis pas grand chose, pour moi c'est peut-être même plus du cinéma, juste de la coordination. D'autant que la mise en scène n'est pas non plus ultra baroque ou je ne sais quoi, ça reste une caméra/vue à la première personne, qui tourne autour des acteurs, il n'y a pas des plans de metteur en scène imposant un point de vue voulant dire quelque chose, là on voit juste ce un mec qui se balade.
    Après pour l'histoire, ou plutôt l'Histoire racontée, elle a du mal à s'imbriquer, se raccorder.
    Pour moi on a vraiment un film qui n'est qu'une coordination de techniciens et d'acteurs, et si on s'intéresse à l'histoire de la Russie il vaut mieux voir le tombeau d'Alexandre de Marker, et si on veut du plan séquence voir La soif du mal ou la Corde (entre autres). L'absence de chaire, de personnages etc nuit totalement au film, sans parler du numérique, un mal malheureusement nécessaire pour tourner ce genre de film.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    122 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 mai 2012
    Une semi-réussite. Si l'on prend uniquement en considération la contrainte du plan-séquence d'1h30, évidemment «L'Arche Russe» est digne de louanges tant Sokurov a su allier richesse des plans (près de 2000 figurants et acteurs à diriger!), virtuosité de la caméra et usage somptueux de la haute définition numérique. La prouesse est réellement spectaculaire tant la tâche s'avérait ambitieuse et ardue. Malheureusement, si formellement Sokurov maîtrise sans conteste son sujet, il n'en va pas de même pour le fond. L'idée de passer en revue presque toute l'histoire de la Russie en 1h30 est originale et à priori loin d'être mauvaise, mais le résultat consiste en un survol très superficiel de cette Russie, dont on ne retiendra au final que les changements de costumes au fil des ans... De plus Sokurov dépeint des scènes se déroulant exclusivement à l'Ermitage, palais dont la vie n'était bien sûr guère représentative de celle du peuple d'alors. Tout compte fait, on suit l'évolution historique d'une cour royale comme une autre : on enchaîne ainsi les séquences de bal, les danses, les cérémonies et autres réceptions officielles pendant une grande partie du long métrage, sans qu'une quelconque réflexion nous soit proposée et sans vraiment en apprendre sur cette fameuse culture russe... Juste quelques remarques, souvent pertinentes tout de même, de notre « guide improvisé » (encore une bonne idée qui n'a pas été assez creusée!) en parcourant les collections de l'Ermitage. «L'Arche Russe» est d'ailleurs comparable à un musée, où l'on est convié à contempler quelques bribes, quelques objets d'une civilisation inconnue sans pour autant parvenir à la comprendre tant les choses qui nous y relient s'avèrent minces. Nombre de passages auraient mérité un véritable approfondissement de la part du cinéaste et l'on reste finalement sur notre faim tellement les belles choses affichées à l'écran s'avèrent inexploitées, et donc vaines. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    nastygobs
    nastygobs

    14 abonnés 785 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juillet 2007
    Plus un défi technique qu'un veritable film.Ici on ne peut parler de véritable oeuvre mais plutot un éssai technique et moraliste dont le théme de la quète d'identité n'est pas très bien abouti,ce qui laisse le spéctateur passer à coté de ce que voulait vraiment l'auteur.
    Plume231
    Plume231

    3 403 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 juillet 2012
    Ce qu'Hitchcock n'était pas parvenu à faire, faute de moyens techniques appropriés, pour "La Corde", Sokurov l'a réussi : faire un film composé en tout et pour tout d'un seul plan, un plan-séquence de 96 minutes. Autant dire que les moyens techniques et humains devaient être énormes ainsi que l'organisation, et comme si cela ne suffisait pas on corse l'ensemble en y mettant plusieurs séquences complexes à tourner avec énormément de figurants ; un seul plateau de tournage : le Musée de l'Ermitage, et une plongée dans plusieurs époques. Rien que par ses aspects, "L'Arche russe" est une oeuvre pleinement originale. On peut reprocher, en particulier dans la première partie, plusieurs coups de mou ou de vides mais certaines scènes comme celle où des émissaires perses présentent des excuses au tsar Nicolas Ier ou le ballet final, impressionnantes, justifient pleinement le détour. A voir absolument pour sa particularité.
    ygor parizel
    ygor parizel

    196 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 janvier 2013
    À travers un long plan-séquence Sokurov voyage dans différentes époques, voyage dans le musée de l'Ermitage de Saint-Petersbourg et les tableaux et sculptures de maîtres (mais tout cela n'est qu'éffleuré au final). Le film ne raconte pas d'histoire, scénario est plat rien n'est approfondit, pourtant l'initiative du réalisateur sort de l'ordinaire.
    oranous
    oranous

    129 abonnés 1 097 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 juin 2008
    Ce qu’il y a de plus extraordinaire dans le film de Sokurov est son aspect technique.
    1000 figurants, un plan-séquence pour 1h30 de film. 1H30 qui nous fait traverser 300 ans a travers le musée de Saint Petersbourg. Ces 300 années ont les ressent, l’heure et demie est bien longue. De plus les toiles de peinture présentées son des œuvres classiques que je ne supporte pas en même temps c’est normal vu que la trame principale se passe au 18ème siècle. Cependant les rares moments de musique sont délectables.
    Certains passages sont intéressants d’un point de vue historique mais c’est au final très ennuyeux. Les costumes sont très jolis. Et dire que cela m’a été conseillé par mon prof d’histoire de l’idée européenne, une déception.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 187 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 22 septembre 2021
    J'aime le grand cinéma qu'il s'agisse de films muets de films parlants, de thrillers, de comédies, de comédies musicales ou de documentaires et le fait que L'Arche russe soit tourné en une seule prise continue m'a beaucoup excité et je l'ai regardé avec un grand intérêt m'attendant à un grand film. J'ai bien peur de l'avoir trouvé extrêmement pauvre en tant qu'histoire. Il est indéniable que le réalisateur a dû surmonter d'incroyables difficultés logistiques pour filmer une seule prise en continu pendant tout un long métrage mais si je ne m'intéressais qu'à la logistique j'étudierais le système de circulation de Londres ou l'ingénierie du tunnel sous la Manche. Pour être un grand film ou même un bon film il faut plus que de la logistique. Même le génie technique consistant à filmer en une seule prise est massivement réduit de nos jours par la technologie numérique. Désormais n'importe qui peut réaliser un film en une seule prise à condition d'éviter de commettre une erreur qui gâcherait cette prise. La seule chose intelligente dans ce film c'est que le réalisateur Sokurov a chorégraphié les mouvements des groupes de personnes et planifié les mouvements de caméra et a réussi à filmer tout cela sans erreur évidente. Mais c'est de la logistique pure et pas du cinéma pur car il n'y a pas de drame, pas de caractérisation, pas d'humour dans ce film pas d'ingéniosité dans la narration cela se déroule comme un documentaire. En plus de cela le scénario et le jeu des acteurs qui apparaissent et la narration sont ineptes et ridicules. Il est parfois censé être drôle mais il est pathétiquement peu drôle et idiot. Son seul avantage est de montrer les magnifiques bâtiments et œuvres d'art et cela pourrait être mieux fait dans un documentaire sans toutes ces absurdités...
    Patjob
    Patjob

    16 abonnés 539 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 octobre 2020
    Ce film unique, constitué d'un seul plan séquence de 96 minutes, est d'abord un exploit. Après quatre ans de préparation, il a été tourné en une journée, le 23 décembre 2001 : une répétition le matin, puis le tournage proprement dit, à la quatrième tentative, des 96 minutes en question sans cut, l'après-midi. Car le tournage a été intégralement réalisé dans le prestigieux musée de l'Ermitage de Saint Pétersbourg, qui n'avait été mis à disposition que pour la journée. Tournage d'autant plus exceptionnel que la caméra va se promener sur plusieurs étages, sur un kilomètre et demi, dans 33 salles différentes, en utilisant près de 2000 figurants. L'expérience d'un film constitué d'un seul plan séquence avait été tentée par Hitchcock avec "La corde" (qui était parait-il un faux plan séquence unique), et a été reprise quelques fois depuis. Mais ce qui fait finalement véritablement la valeur de la chose, c'est qu'elle est ici l'outil de l'impression voulue sur le spectateur. Bien au-delà de la vaine performance réalisée par Inarritu avec "Birdman". Ici la caméra va être une caméra subjective, l'œil du narrateur dont la voix off se demande dans un premier temps où nous nous trouvons, et l'œil du spectateur qui va déambuler avec le narrateur et découvrir tour à tour des moments historiques et des œuvres d'art. Des plans de coupe avec des visions d'un autre point de vue, auraient rompu le charme. Cette déambulation, effectuée avec un diplomate Français du 19ème siècle rencontré dès les premières minutes du film, et avec lequel les échanges vont s'avérer fort riches, va ressembler à un rêve, faisant se succéder ou se côtoyer des personnages sans logique rationnelle. C'est donc au plaisir de se laisser voguer (nous sommes sur une arche) que le spectateur est convié, en alternant la contemplation des merveilles découvertes et la curiosité de ce que va receler et révéler la salle suivante. Dans ces salles, qui sont celles du Musée, mais aussi du Palais d'hiver du Tsar, alternent ainsi des moments où nous sommes en admiration des œuvres exposées et d'autres où nous sommes témoins d'épisodes de l'Histoire Russe s'étant déroulé dans le Palais. Le film respire la vénération de Sokourov (qui est aussi très probablement le narrateur) pour ce Palais - Musée et ses chefs d'œuvres, sa fascination et sa nostalgie de la « Grande Russie", de ses fastes et de sa splendeur (on y donnait les plus beaux bals du monde). Sur ce point, on peut contester le coté réactionnaire du film, qui, s'il déplore par quelques allusions la période Soviétique, ne fait aucune place au peuple Russe, composante essentielle de l'âme du pays. Il n'en demeure pas moins que la déambulation proposée, d'une extrême richesse, est tout autant envoutante qu'époustouflante. Le spectateur qui s'est laissé porter gardera un souvenir ému et durable de cet "Arche Russe", qui désigne le Palais de l'Ermitage, dans lequel sont sauvés et mémorisés tant de chefs d'œuvres artistiques et de souvenirs culturels, mais aussi peut être le film lui-même, auquel Sokourov a voulu attribuer la même fonction.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 avril 2012
    Tout le long du film j'ai été bluffée par les costumes et la mise en scène incroyable, on à vraiment l'impression d'y être, un film tout simplement magnifique qui a dû demander un travail énorme !!
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    60 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 mai 2023
    Un film en un unique plan séquence avec 1000 figurants retraçant l'histoire de la Russie. Sur papier, c'est très existant. Mais au final, c'est loupé. Sans queue ni tête, photo laide et finalement extrêmement barbant, le film a l'étrangeté d'être une grosse production mixée à un film d'auteur austère. Dommage.
    Scorcm83
    Scorcm83

    85 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 janvier 2017
    Plutôt déçu par ce film duquel j'attendais, hormis l'évidente prouesse technique, une plongée dans 400 ans d'Histoire russe. Une sorte de super docu-fiction, boosté par un parti pris esthétique ambitieux. Malheureusement, je ne garde de ce film qu'une amère sensation de pub déguisée pour le musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, magnifique visuellement et sonorement, orchestrée à la manière d'un ballet et proposant quelques séquences véritablement grandioses. Seulement, l'artifice ne suffit pas à faire passer la pilule et je dois dire que j'ai été très déçu que le film ne propose finalement qu'une poignée de séquences en costumes, le tout dans une chronologie assez floue et décousue. Le principal reproche que j'ai à lui faire, c'est que le film ne m'a finalement pas appris grand chose sur la Russie, et pour une oeuvre avec un nom pareil, c'est plus que dommage.

    A voir néanmoins pour le parti pris et la réalisation, mais assez frustrant sur le plan "scénaristique".
    stebbins
    stebbins

    452 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 octobre 2007
    Par où commencer ? C'est avec beaucoup d'appréhension que j'écris la critique de l'un des plus grand films de tous les temps. J'ai du mal à me remettre de ce choc esthétique, et j'ai des difficultés à exprimer mes impressions premières. Un chef d'oeuvre ? C'est évident, et ce terme n'est pour ainsi dire pas du tout galvaudé. C'est bouleversant, gracieux, unique, poétique, imposant, incroyable, extraordinaire, ambitieux, sublime, passionnant, drôle, perturbant...et surtout hantant ( si mes films préférés me laissent une trace indélébile, alors L'Arche Russe en fait partie ). L'un des plus beaux happenning de l'histoire du cinéma, une prouesse technique sans précédent, millimétrée et magistrale. Alexandre Sokourov, digne héritier de Andreï Tarkovski, a su comprendre l'essence même du rythme au cinéma : à l'instar de son père spirituel, il pense le rythme dans le plan lui-même ( et non dans le montage ). Son plan-séquence respire, vit et devient en quelque sorte du temps scellé. Une direction d'acteurs au delà de toute espérance, une musique bouleversante, une reconstitution de L'Ermitage de Saint Petersbourg monumentale...Un film qui frise la perfection, un voyage au pays des rêves, une visite guidée indispensable. L'arche du triomphe tient en un seul plan, peut-être le plus beau du septième Art. L'un de mes films préférés avec Orange Mécanique, Elephant ou encore Eraserhead. Incontournable !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 27 avril 2010
    Un pur voyage evanescent, illusoire, fictif, historique, cinématographique, technique... On se laisse porter par la mise en scène majestueuse, fluide et archi chorégraphié de Sokourov. C'est un spectacle grandiose, qui peut parfois effrayer par la complexité et la densité d'un scénario qui demanderait au spectateur de connaître parfaitement l'histoire de la russie pour en saisir l'essence.
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