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    L'Impératrice Yang Kwei-Fei
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    26 critiques spectateurs

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    Uncertainregard
    Uncertainregard

    93 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 janvier 2014
    Une histoire d’amour toute bête qui apparemment historiquement s’avère vraie mais quelle interprétation et quelle mise en scène de Mizoguchi !! Une merveille, des plans d’une beauté, des travellings d’une précision et une direction d’acteur hors pair. Voilà un grand metteur en scène que je ne connaissais pas et qui est largement de la trempe d’un Kurosawa. Beaucoup de similitude entre eux d’ailleurs dans la façon de cadrer et de placer leurs personnages suivant le décor. Les costumes sont également somptueux et bien qu’on reste confiné en studio tout du long, les éclairages illuminent le tout comme par magie. Quelques scènes font un peu carton-pâte mais on passera aisément l’éponge jusqu’à la scène finale de ce film assez court mais où le sacrifice de cette impératrice prend tout son sens…
    Kiwi98
    Kiwi98

    241 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 mai 2015
    En obtenant un Loin d’Argent à la Mostra de Venise en 1955, « L’impératrice Yang Kwei-Fei » sonne également le passage à la couleur de Kenji Mizoguchi, grand cinéaste japonais dont la mise en scène reflète souvent une poésie sidérante et un sens de la douceur peu commun.

    Et pourtant, contrairement à plusieurs de ses collègues comme notamment Akira Kurosawa, le passage à la couleur ne va pas vraiment réussir à celui qui aura livré « Les Amants Crucifiés ». Car malgré une immense grandeur, une réflexion très bienvenue sur le pouvoir et la vanité et une violence sombre et dissimulé, l’esthétique du film subit les dommages du temps, entre la photographie pâteuse et les décors en cartons qui laissent un contraste très peu recommandable avec le style du réalisateur, harmonieux et élégant qui épouse les formes des acteurs et les dissimule à travers les visages dévastés par la solitude.

    À la fois convenable et désagréable, on ne résiste pas à l’appel du potentiel sous estimé, ce qui aurait pu être un sublime mélodrame et un simple drame, qui bizarrement ne s’élève jamais, ne semblant pas non plus très ambitieux. Comme si Mizoguchi se retenait, qu’il n’était pas passionné. Faisant de la musique un remède à tout, comme si il était complexé par son teint pâlichon.

    Finalement, si il s’avère bien emballé, « L’Impératrice Yang Kwei-Fei » est un cadeau bien simple, un peu vieux, beau, subtil, mais est aussi un essai décevant. Car finalement, pour émouvoir, un peu de passion, et de noir et blanc fond l’affaire.
    Extremagic
    Extremagic

    54 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mai 2016
    C'est le premier Mizoguchi que je vois et je dois dire être sorti assez mitigé. J'ai apprécier de voir un film comme ça parce qu'on voit du coup d'où vient un film comme Assassin de HHH par exemple, et puis c'est une autre manière de filmer du coup quand on a une plongée et un gros plan dans le film bah ça se remarque, ça choquerait presque tellement c'est inattendu. Et puis cette lenteur tout ça empreint du théâtre. J'aimerais dire que c'est également beau visuellement mais ça a pas mal vieillit, les décors et costumes font carton-pâte même si ça a de la gueule et certains plans avec l'éclairage approprié en jettent pas mal. L'intrigue est somme toute très sommaire, je suis d'ailleurs assez déçu de voir que le film s'y attache beaucoup parce qu'on la connait déjà, le film a à peine commencé depuis 5 minutes que je savais comment ça se terminerait. Après c'est bien, il n'y a pas à dire mais ça ne casse pas des briques non plus, je m'attendais à ce qu'il en ressorte une autre dimension mais je dirais que j'ai déjà vu la même chose en mieux. J'espère que les autres Mizoguchi ont quand même plus de corps parce qu'il y a moyen que ce soit vraiment bien.
    ferdinand
    ferdinand

    12 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 juin 2015
    Film admirable, qui s'est bonifié avec le temps et une restauration superbe. Vu autrefois dans une copie obscurcie et délabrée, ce film m'avait déçu, mais là, avec ses couleurs splendides, cette histoire crépusculaire est bouleversante, probablement le testament de Mizoguchi, bien que ce ne soit pas vraiment son dernier film. noter que le titre français(?) du film est inexact, Kwei Fei n'étant jamais impératrice, seulement favorite..
    Plume231
    Plume231

    3 463 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 mai 2015
    Contrairement à nombre de ses compatriotes et collègues, Kenji Mizoguchi les deux seules fois où il a utilisé la couleur s'est pas franchement montré un as. Sa photographie est franchement pâlichonne et pâteuse. Et du pâlichon pour un sujet de mélodrame passionné, ça le fait pas... On aurait dû avoir au contraire une photo flamboyante, qui brille de mille feux façon Douglas Sirk.
    Autre problème : le ton du film. il est difficile à comprendre pourquoi Kenji Mizoguchi a traité une histoire au potentiel "mélodrame passionné" formidable comme un simple drame. Le réalisateur se retient et c'est fortement regrettable, ça ne demandait qu'à exploser. Dommage car ça vient du cinéaste qui a donné le passionné "Les Amants crucifiés".
    Doublement dommage car le début et la fin, j'ai même été à deux doigts de verser une larmichette lors de cette dernière autant pour la scène elle-même que pour le potentiel gâché, sont excellents dans l'intensité et l'inspiré et auraient mérité entre les deux quelque chose de mieux. Il y a quand même quelques belles séquences où le réalisateur sort de sa torpeur comme la sortie incognito de l'empereur et de sa concubine ou encore l'exécution de cette dernière.
    Et pour finir dans le dommage, il y a trop d'ellipses ce qui empêche un peu d'approfondir les protagonistes et les sentiments qui les lient.
    Bref pour moi, Mizoguchi était bien meilleur quand il tournait en noir et blanc et qui ne s'autorisait pratiquement aucune retenue sur le ton.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    127 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 août 2019
    Une fois de plus Kenji Mizoguchi réalise avec « L'Impératrice Yang Kwei-Fei » un long métrage impressionnant de maîtrise, porté par la subtile interprétation de Machiko Kyô, de Masayuki Mori et, chose nouvelle, une pellicule en couleurs. Esthétiquement parlant, on retrouve ainsi la rigueur de la composition du plan commune à tous les films du japonais, et l'on peut découvrir en plus son talent à harmoniser les teintes, nuancées à l'infini. Pour ce qui est de ses qualités visuelles « L'Impératrice Yang Kwei-Fei » vaut donc largement le détour.

    Mais il est tout aussi intéressant quant à son intrigue et aux thèmes qui le traversent. Si Mizoguchi s'est singulièrement éloigné de la vérité de l'histoire de l'empereur Xuan Zong et de Yang Guifei (en réalité bien moins héroïque que dans le film), il en a fait une tragédie remarquable, à l'image de ses « Amants Crucifiés », s'achevant avec la même mélancolie, étrangement sereine malgré une issue des plus funestes.

    Là encore il est question d'amour impossible, de féminité asservie, de rites étouffants ou encore de dilemme entre vie publique et privée. Mais ce qui frappe davantage, c'est cette figure de l'artiste incarnée par l'empereur, profondément ambigüe : il est peut-être l'homme qui doit le plus avoir les pieds sur terre, au vu des immenses responsabilités qui lui incombent, et pourtant il ne rêve que d'ailleurs, d'art et de beau. Ce paradoxe matérialisé par son caractère indécis va peu à peu l'isoler de tout, et de la politique et de la beauté qui lui donnait la force de vivre, et ce aux dépens de son entourage, surtout de sa bien-aimée.

    Le tableau que peint Mizoguchi de cette Chine féodale et de cet idéal artistique est donc particulièrement pessimiste, mais pour autant ne verse jamais dans le pathos, préférant une retenue des sentiments bien plus troublante qu'une tristesse exacerbée et non équivoque. « Les Contes de la Lune Vague après la Pluie » ne sont pas très loin, et « Yang Kwei-Fei » apparaît comme un parfait condensé de l’œuvre de Mizoguchi. Il ne s'agit certes pas de son long métrage le plus fort, mais de l'un des plus harmonieux et des plus maîtrisés. Un film magnifique.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    661 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2011
    Pour son premier film en couleur, Kenji Mizoguchi nous propose une magnifique fresque historique mais qui est doté surtout d'une histoire profondément dramatique et tragique, et qui est rendu particulièrement touchante grâce à ces deux comédiens principaux que sont : la magnifique Machiko Kyo, qui interprète avec grande sensibilité le rôle de l'impératrice Yang, ainsi que Masayuki Mori, qui est magistral dans celui d'un l'empereur plein de solitude, mais aussi rempli de sincérité. Le réalisateur japonais filme cette oeuvre comme un véritable poème d'amour, avec une grande élégance et une grande justesse, ce qui fait que l'on suit l'ensemble avec une grande passion. A noter également, la présence d'une très belle photographie, de somptueux décors et d'une musique totalement relaxante, et le tout fait que l'on se trouve en présence d'un grand film asiatique qui obtiendra le Lion d'argent au festival de Venise en 1955.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2020
    "L'impératrice Yang kwei-Fei" est l'un des films de Mizoguchi dont l'esprit est le plus semblable à certains chefs-d’œuvre de Kurosawa. La tragédie intime est intégrée dans un contexte politique complexe - la fureur et la révolte des soldats qui se sentent humiliés par la dynastie Yang -, à tel point qu'il est impossible de savoir lequel de deux principaux personnages est le plus désespéré : l'Empereur Huan Tsung, promis à une solitude éternelle, comme condamné à voir ses épouses lui échapper, ou la nouvelle impératrice, qui accède à une classe sociale élevée sans l'avoir voulu et qui devra en conséquence accepter son destin en devant se sacrifier. Mizoguchi ne laisse planer aucun doute sur le drame avec une structure en flashbacks accordée à l'horizon morbide du film et un rythme indolent dans lequel s'infiltre une mélancolie émouvante. Peu de scènes sont joyeuses dans "L'impératrice Yang kwei-Fei", hormis celle où la jeune femme fait découvrir à l'Empereur les fêtes populaires du Nouvel An, moment curieux à travers lequel le pouvoir descend dans le rue pour y constater un réel épanouissement. Mais cette séquence n'est qu'une parenthèse et, malgré la grande bienveillance dont fait preuve l'Empereur, le piège va se refermer petit à petit dans un dernier mouvement sanglant puis déchirant : spoiler: après une série de mises à mort, l’exécution de l'Impératrice est d'une douceur paradoxale, la mise en scène de Mizoguchi faisant un choix suggestif en s'attardant sur les vêtements et bijoux qui tombent au fur et à mesure que la femme avance vers sa mort.
    Ce n'est que dans l'autre monde qu'un bonheur est possible, l'apaisement ne se concrétisant que dans un beau final fantomatique.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mai 2007
    Si Mizoguchi est Dieu, comme le soutient Skorecki, alors "l'Impétratrice Yang Kwei Fei" doit être la meilleure manière de contempler son essence divine. Je n'avais vu de ce film jusqu'alors qu'une version pitoyablement dégradée, et pouvoir contempler les couleurs originales d'une oeuvre qui fut le "premier" travail d'un grand maitre japonais sur pellicule couleur, ajoute un incroyable choc esthétique au choc émotionnel "habituel" de cette sublime histoire d'amour (doublée d'une réflexion politique accablante). La complexité émotionnelle de la moindre scène, la sensibilité de l'interprétation, la parfaite construction de chaque plan autour d'un éblouissant assemblage de couleurs subtiles, l'intelligence de chaque mouvement de caméra (on pense évidemment ici à la scène fulgurante de la pendaison de l'impératrice) font naitre finalement une nostalgie poignante pour la beauté de ce qui est presque un Art perdu...
    max6m
    max6m

    61 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 août 2009
    "L’impératrice Yang Kwei Fei" est une merveille d’une splendeur absolue, une incarnation du Beau au cinéma, à l’instar d’autres films du cinéaste, comme "Les contes de la lune vague après la pluie", "Contes des chrysanthèmes tardifs", et tant d’autres… "Kwei Fei" est l’une des dernières œuvres de Mizoguchi, et l’on peut y voir un condensé de nombre des thématiques chères au cinéaste. Le film est d’abord l’histoire d’un amour, un amour pur construit sur la sincérité et la vérité, et qui ne peut de ce fait que rentrer en confrontation avec le monde de pouvoirs, d’ambitions, de mensonges, et de manipulations politiques dans lequel il éclot. Cette pureté est, comme toujours chez Mizoguchi, portée par le personnage d’une femme, incarnation des valeurs essentielles de la vie. Le sacrifice de celle-ci souligne toute l’absurdité de cette société rigide, prisonnière de ses propres codes, en même tant qu’il révèle toute la grandeur d’âme de l'impératrice, la hissant en une véritable figure légendaire. Cela donne lieu au passage à une scène proprement splendide, d'une beauté à en pleurer, qui se passe de commentaires: contentez-vous simplement d’admirer cette nouvelle illustration de l’art si raffiné de la mise en scène de Mizoguchi. Le cinéaste assène une nouvelle charge féroce à la vanité du pouvoir et des richesses qui ne procurent qu’une satisfaction éphémère et un bonheur paradoxal. Ce n’est que dans sa condition modeste que l’homme peut accéder à la liberté, dans sa faculté et sa capacité à jouir des plaisirs les plus simples de la vie, comme la contemplation de pruniers en fleurs, ou dans la création artistique (ici la musique), et bien sûr dans l’amour, ainsi que dans la relation non marchande avec les autres. "Kwei Fei" est par ailleurs un chef d’œuvre visuel de chaque instant, indiscutablement l’un des plus beaux films en couleurs de toute l’histoire du cinéma, porté par un travail musical remarquable. Mizoguchi atteint ici, une fois de plus, la perfection.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    908 abonnés 4 829 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 décembre 2017
    Kurosawa introduit au palais la beauté, l’amour, la poésie et le sacrifice; celui d’une femme qui n’est pas à sa place et qui empêche le bonheur suprême, incompatible évidemment avec le pouvoir. Mais il introduit à la toute fin le rire sublime, la joie et l’amour éternel.
    C’est superbe, si beau et si émouvant.
    Hotinhere
    Hotinhere

    410 abonnés 4 728 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 janvier 2022
    Le destin funeste d’une jeune servante qui deviendra impératrice.
    Un mélodrame tragique sur fond d’intrigues de jeux de pouvoir, à la mise en scène épurée, mais qui manque de souffle en raison d’un récit trop elliptique qui ne captive pas plus que ça.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 004 abonnés 4 087 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 décembre 2016
    "L'impératrice Yang Kwei Fei", antépénultième film de Mizoguchi, est le premier en couleur du réalisateur, qui se sachant condamné par la maladie met alors les bouchées doubles. C'est aussi un de ses films les plus ouvertement politiques où comme toujours chez Mizoguchi, le destin tourmenté des êtres s'imbrique dans la grande histoire. Celle-ci se déroule en Chine à l’apogée de la dynastie des Tang. Au VIIIème siècle, l’Empereur Hsuan Tsung cherche de nouvelles occupations suite à la perte de son épouse. Il s’écarte des charges de l’Etat et consacre tout son temps à la pratique de la musique. Ses proches sont prêts à tout pour lui remonter le moral. Ses amis lui présentent les plus jolies filles du pays. Cependant, rien ne fonctionne jusqu’à présent, la douleur du deuil étant la plus forte. En coulisse, cette soudaine vacance de fait du pouvoir attise les convoitises, notamment celle de la famille Yang qui tente de dénicher la future impératrice en son sein pour mieux tirer les ficelles par la suite. Le général An-Lu-Shan (So Yamamura), proche des Yang, remarque par hasard une des jeunes cousines de la famille utilisée comme servante et dont la ressemblance avec l'impératrice défunte est frappante. Contre son gré la jeune Yang Kwei-Fei (Machikô Yo) est présentée à l'empereur qui est rapidement conquis. Comme prévu, la famille Yang profite pleinement de l'ascension de la jeune Yang Kwei-Fei. D'autant plus que l'empereur tout à son nouvel amour ne semble pas reprendre goût au pouvoir. Les luttes d'influence reprennent donc de plus belle, menant jusqu' à la rébellion du peuple et au sacrifice de la nouvelle impératrice qui n'aura été qu'un jouet entre les mains d'intrigants sans scrupule. Mizoguchi aidé de son fidèle scénariste Yoshikata Yoda s'interroge sur la fragilité de l'exercice du pouvoir par un seul homme qui peut devenir rapidement une marionnette quand son équilibre personnel est fragilisé. Comme dans "L'intendant Sansho" (1954), il semble évident pour Mizoguchi qu'humanisme et pouvoir ne font pas bon ménage. Encore une fois ce sont la femme et le peuple qui sont sacrifiés en premier lieu selon un thème récurrent de l'œuvre de Mizoguchi qui presqu'à la fin de son parcours terrestre n'a toujours pas trouvé de réponse à son malaise existentiel qui touche à la condition humaine. Le style visuel à certes évolué, le maitre n'hésitant pas à recourir aux gros plans pour magnifier la beauté gracile de la jeune Machikô Yo, mais derrière les couleurs chamarrées des étoffes, le ton est toujours aussi désespéré comme dans la scène sublime de beauté où le parcours de l'impératrice Yang Kwei-Fei jusqu'à la potence dédiée à son exécution est suggéré par la chute délicate de ses chaussons et de ses vêtements sur le sol. Malgré une mise en image somptueuse et une mise en scène toujours aussi caressante, "L'impératrice Yang Kwei-Fei", n'a pas la puissance évocatrice des "Contes de la lune vague après la pluie" ou de "L'intendant Sansho" dans lesquels Mizoguchi convoquait les fantômes et les puissances divinatoires. La fabuleuse décennie qui s'achève, parsemée de chefs d'œuvre, concrétisée par une reconnaissance internationale tardive pour Mizoguchi dans le sillage de Kurosawa, n'aura donc pas laissé au grand réalisateur le temps de renouveler ses thématiques, faute d'une santé suffisante pour profiter pleinement des moyens nouveaux qui lui étaient désormais alloués
    soulman
    soulman

    67 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juin 2023
    Reconstitution minutieuse du Moyen-âge au Japon, cette ouvre en couleurs de Mizoguchi vaut essentiellement par la subtilité de l'interprétation de Machiko Kyō et Masayuki Mori. L'attachement de l'Empereur et sa faiblesse face au peuple sont particulièrement bien mis en scène, tous comme les adieux, déchirants, à l'Impératrice, et par son souverain et par ses serviteurs.
    Nonobstant, l'utilisation de la couleur surcharge quelque peu le propos, le carton-pâte des décors créant une ambiance peu réaliste.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 mars 2012
    Une fois n'est pas coutume, l'action de ce premier film de Mizoguchi en couleurs (et quelles couleurs !) se situe en Chine, au VIIIème siècle, sous l'empereur Xuanzong, plus artiste que véritable chef d'Etat. Si le film prend de grandes libertés avec l'Histoire, il n'en garde pas moins les éléments de base, parfaits pour une tragédie digne de ce nom : un amour impossible, le pouvoir, la guerre. De ce matériau ultra-classique rabâché depuis la nuit des temps, Mizoguchi en tire un film magnifique qui vous en apprend plus sur le cinéma que tout ce que vous pouvez voir aujourd'hui. Il est toujours fascinant de contempler le déplacement des personnages dans le cadre dans un film de Mizoguchi : on pourrait presque comprendre toute l'histoire sans sous-titres rien qu'en voyant un personnage dominé par un autre avant de reprendre le dessus ou bien encore deux personnages séparés par un obstacle ou un grand vide. Dans l'absolu, tout cinéaste devrait être capable de raconter une histoire uniquement par ses images : mais c'est un art, et Mizoguchi est probablement un des plus rigoureux du 7ème.
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