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    Comme un torrent
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    34 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 février 2018
    Comme un long fleuve… plus ou moins tranquille. Les drames réalisés par Vincente Minnelli semble posséder les mêmes qualités et souffrir des mêmes défauts. Tout comme dans Home from the Hill, les personnages de Some Came Running ont des enjeux existentiels profonds et entretiennent des relations troubles; cela suffit à chaque fois à donner de la matière et de l’intérêt au film. Le principal point d’achoppement se situe dans la construction dramatique. Certaines scènes s’étirent sans raison et cela brise le rythme. Dans ce genre de cinéma, les longueurs atténuent les tensions et risquent de faire basculer momentanément le film dans une facture téléromanesque. Une fois de plus, les actrices sont celles qui tirent le mieux leurs épingles du jeu. Shirley MacLaine offre une performance spectaculaire en prostituée romantique. Même si elle frise le cabotinage par moments, cela se perd dans l’exubérance sentie du personnage. Sa scène de confidences amoureuses avec la comédienne Martha Hyer interprétant sa rivale est le plus beau morceau du film. Elle incarne l’authenticité et l’espoir de s’en sortir au milieu des forces du mal. Entre les fêtards qui s’enlisent dans la bêtise et les bourgeois qui s’embourbent dans leurs préjugés et supposées bonnes mœurs, il y a Ginnie qui brille comme une perle. L’écrivain personnifié par Frank Sinatra le réalise et force son cœur à s’ouvrir afin de la cueillir. Mais il se la fera faucher par une autre part du démon, les exploiteurs de gens vulnérables prêts à tuer pour dominer. Cela l’incitera peut-être à se remettre à l’écriture…
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 968 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2009
    L'un des grands chefs d'oeuvre du cinèma amèricain des annèes 50 où il est difficile de voir "Some Came Running" sans y verser une petite larme! Frank Sinatra ètait un artiste hors du commun! D'abord grande vedette de la chanson, celui que l'on surnommait "The Voice" a tout fait naturellement ses dèbuts à Hollywood dans des comèdies musicales! Mais le crooner veut jouer les losers et, à partir de 1953, il enchaîne les emplois dramatiques! il trouve ainsi en 1958 l'un de ses meilleurs rôles dans ce film mythique de Vincente Minnelli, où il incarne un ècrivain ratè entraînant Shirley MacLaine, prostituèe pathètique au grand coeur, dans une incroyable danse macabre! Brillante interprètation ègalement de Dean Martin dans le rôle du bon pote qui n'enlève jamais son chapeau! Trois individualistes convaincus dans ce brouillard d'hommes issus d'une middle class amèricaine lènifiante! C’est en pensant aux couleurs èclatantes d’un juke-box que le cinèaste de "Home from the Hill" dit avoir imaginè la tonalité des paysages de Parkman, Illinois, petite ville inoubliable et sans histoires qu’il voulait clinquante avec ses nèons et son murmure perpètuel avec ses marginaux errant la nuit dans les cabarets ou occupant les bars louches dans les arrières salles desquelles sont combinèes des parties de cartes illègales! Puis le film passe et l'on se rend vite compte que c'est l'un des plus beaux films de l'histoire du cinèma, constamment lyrique et passionnè, nous donnant au final une perle du 7ème art avec la superbe musique Elmer Bernstein...
    bobmorane63
    bobmorane63

    153 abonnés 1 898 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 octobre 2015
    Un mélodrame très bien construit en tout point de vue qui est l'un des meilleurs films du génial Vincente Minnelli !! Un film mélancolique et romanesque qui suit un homme militaire qui arrive dans son patelin d'enfance après 16 ans d'absence. Il revoit son frère , quelques connaissances et fait des rencontres soit dans un bar au milieu de tables de pokers clandestines ou il trouve un ami fidèle soit avec une professeur dont il tombe sous le charme qu'elle repousse et succombe mais lui conseille de trouver un éditorialiste car elle trouve ses écritures brillantes.. J'ai adoré ce film qui possède un scénario habile construit ayant comme thème l'amour et la déchirure très bien transposé par le cinéaste. La mise en scène est superbe aussi avec de magnifiques plans nocturnes de bars ou de fètes et quelques moments bien monté comme le baiser de Sinatra et l'institutrice dans le noir. Frank Sinatra justement est exceptionnel dans la peau de l'interprète principal entourés par de bons comédiens comme le sympathique Dean Martin ou la femme paumée joué par Shirley Mc Laine. Un très beau film de Vincente Minnelli qui vaut le statut de chef d'œuvre.
    SYNEPHIL
    SYNEPHIL

    39 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2016
    ok y a des jolies filles,des cigarettes ,du whisky ,du poker donc rien que du classique surtout qu'on assiste toujours a des histoires d'amour compliquées mais c'est bien réalisé et une jolie musique accompagne des acteurs magnifiques notamment une Shirley Mac Laine époustouflante dans le rôle d'une traînée qui éclipse presque le talentueux duo Sinatra/Dean ,ca reste du bon ciné carré sans réelles surprises mais tellement bien joué
    Estonius
    Estonius

    2 480 abonnés 5 227 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 mai 2016
    Une direction d'acteurs sans fautes, (on oublie souvent le rôle magistral de Martha Hyer), une réalisation efficace (l'avant dernière scène spoiler: dans la fête foraine
    est assez fabuleuse) Là où ça va beaucoup moins bien, c'est au niveau du scénario, très faible et non maîtrisé, qu'est-ce qu'on a voulu nous montrer, que la vie de province aux Etats-Unis c'est pas la joie ? Tu parles d'un sujet (par ailleurs plutôt bien traité dans "Les plaisirs de l'enfer" de Mark Robson) . Si tout gravite autour du personnage de Sinatra, le reste va dans tous les sens sans jamais aboutir, et certaines situations manquent de crédibilité. Et puis il y a ce côté moral qui est traité de façon agaçante, spoiler: Sinatra jouant les gros redresseurs de tort avec sa nièce qu'il ne connait à peine, c'est tout simplement ridicule, et quand il va chez son frère lui reprocher son adultère c'est n'importe quoi. Trop de questions restent sans réponses : (le changement d'attitude de la femme de Kennedy au début, l'évolution de la santé de Martin…)
    . Le personnage de Shirley McLaine (très bien interprétée) avait-il besoin d'être à ce point caricatural (comme si une fille de mœurs légères se devait d'être forcément idiote ?). Les rapports entre Sinatra et Martha Hyer sont en revanche plutôt bien vus. On ne le dira jamais assez un scénario médiocre ou moyen ne peut aboutir à un bon film quel que soit la savoir faire des acteurs et du réalisateur.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 juin 2008
    Comme je lisais sur une critique, on se demande pendant un certain temps où le film veut en venir. C'est une question complètement bête et que l'on ne doit pas se poser si l'on fait preuve de jugeotte, mais je ne pouvais m'en empêcher: là où "Les 4 cavaliers de l'apocalypse" montre dès le début des enjeux clairement identifiés, "Comme un torrent" se laisse d'abord couler, avec surtout une question que je me posais "Mais que diable souhaite le personnage de Sinatra? Où veut-il en venir?" Et ça n'a pas louper, la grandiose force du film est bien sûr de ne pas nous le dévoiler tout cuit dans le bec, même de ne pas le dévoiler du tout, ou enfin nous le dévoiler mais d'une façon non explicative, aux plus proche des sentiments, le perso de Sinatra étant un être complexe, et comme souvent avec les très grands films, les scènes archi-prenantes arrivent sans aucun signe annonciateur. Paf! Tu t'y attends pas et boum! dans les dents. Car "Comme un torrent", c'est le littéraire confronté à son propre univers. C'est cette professeur de littérature, très à l'aise dans les livres, mais qui va se retrouver totalement déconcertée en se trouvant mêler malgré elle à tout un univers d'écrivain, univers dans lequel Sinatra puise son inspiration: femmes à fleurs de peau, ami à vif, une plume trempée tour à tour dans l'alcool, le lait et le café, et qui permettera à une prude société de goûter au plaisir d'exacerber ses émotions. Le film le plus fascinant de Minnelli.
    Caine78
    Caine78

    6 015 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    C'est surement l'un des films qui m'aura le plus marqué durant ma vie. Ce film est tout simplement bouleversant, pour moi le chef d'oeuvre de Vincente Minnelli. Tout est absolument superbe, que ce soit la musique d'Elmer Bernstein, la profondeur des personnages ou l'extraordinaire prestation des uns et des autres. Un film vraiment unique, dont on ne ressort pas indemne, surtout après avoir vu l'inoubliable fin. Trois acteurs sont ici rentrés dans la légende : Frank Sinatra, Dean Martin et Shirley MCLaine.
    loulou451
    loulou451

    105 abonnés 1 503 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 décembre 2006
    Encore un chef d'oeuvre de Minnelli. Cmme un torrent, c'est beau comme un roman d'Hemingway. Sans conteste, le film le plus litterraire du réalisateur. Comme Hemingway, il n'y a pas vraiment d'histoire, on ne sait jamais où veut nous mener Minnelli, et cependant, on ne se lasse jamais, on reste scotché aux personnages, à leur évolution psychologique, à ce grand jeu cruel qu'est l'humanité. Bref, une fois encore, à l'instar des Quatre cavaliers, on ne ressort pas indemne de ce film. L'interprétation de Shirley Mc Lane, bouleversante en ingénue, et celle de Dean Martin, exceptionnel en joueur épicurien, apporte au film une incroyable plus value. Magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 janvier 2014
    Film surprenant au bon sens du surtout un film qui surprend par ses très nombreuses qualités.
    Film à tiroirs é mise en scène est rigoureuse et les acteurs (casting à premiére vue inprobable) bluffant.
    Sinatra à contre emploi Dean Martin toujours trés bon et une Shirley Mac laine toute jeune (23 ans lors du tournage) qui sait jouer sur tous les registres de la comédie au plus scène ou elle mange avec sinatra est extraordinaire.
    La photographie du film est superbes,les dialogues d une rare intelligence tout a contribué à faire de ce film un des chef d oeuvre du cinéma hollywoodien
    Jrk N
    Jrk N

    33 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mai 2017
    Le plus beau film de tous les temps à mon avis : avec Frank Sinatra -excellent acteur; Shirley McLaine -qui va parfaitement avec la direction ferme de Minnelli alors qu'elle peut parfois être brouillonne. Dean Martin -la bride a sur le cou également, ce qui lui convient parfaitement. Martha Hyers est comme toujours impériale. Arthur Kennedy parfait dans son fameux rôle du bourgeois américain de province. Nancy Gates toujours sublime. Excusez du peu. C'est une intrigue passinnante et passionnée d'après un roman du grand écrivain James Jones -inconnu en France, mais c'est presque un signe de qualité. La belle et discrète musique d'Elmer Bernstein et photo de William Daniels : c'est à dire grosso modo les deux meilleurs de l'histoire du cinéma. C'est le film préféré de Godard, le diamant qui contredit tout ce qu'on dit d'habitude sur Hollywood et la MGM; le romanesque fait film; juste le moment où le cinéma dépasse l'opéra
    Jean-Sébastien T.
    Jean-Sébastien T.

    21 abonnés 95 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mai 2017
    Bonne réalisation, bons acteurs, jolis couleurs. Le problème c'est que le scénario part dans tous les sens, en enfilant les clichés comme d'autres enfilent des perles. Le moralisme qu'il diffuse en est exaspérant. On a l'impression que le film n'a rien à dire. Quant on sait par ailleurs que la conclusion du film a été imposé par Sinatra, est-ce sérieux de parler de film d'auteur ?
    Eselce
    Eselce

    1 201 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 janvier 2017
    Très long et lourd à regarder. De vieilles romances impossibles avec des hésitations dans tous les sens et un alcoolique qui insiste lourdement pour que la femme qu'il aime l'épouse. Mais il est anciennement alcoolique et a courtisé de nombreuses femmes. Le scénario part parfois dans tous les sens, il n'y a pas de rythme et l'alcool est presque omniprésent dans les discussions, très lourdingue ! La manie de Dave à poser la question "Veux-tu m'épouser" est plus qu'agaçante et beaucoup de personnages sont niais, c'est insupportable, deux heures de souffrances !
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 008 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2016
    Les années cinquante sont la période féconde de Vincente Minnelli. Il y a réalisera ses plus célèbres comédies musicales ("Un américain à Paris", "Tous en scène", "Gigi") et ses meilleurs mélodrames ("Les ensorcelés", "La vie passionnée de Vincent Van Gogh", "Comme un torrent"). Il est donc à ce moment précis où les choses commencent à être remises en cause au sein des studios, considéré comme le réalisateur porte bonheur de la MGM. Le dernier roman de James Jones, auteur de "Tant qu'il y aura des hommes" adapté au cinéma par Fred Zinneman, qui avait raflé huit oscars en 1954 a été immédiatement acheté par la MGM pour riposter à ce formidable succès de la Columbia qui avait marqué le retour en grâce de Frank Sinatra avec un Oscar du second rôle à la clef. C'est donc naturellement à Minnelli que le producteur Sol C. Siegel pense pour le porter à l'écran. Le roman de plus de 1200 pages est retravaillé par John Patrick et Arthur Sheekman pour fluidifier le récit et bien mettre en avant les tourments qui minent Dave Hirsch (Frank Sinatra), écrivain rentrant dans sa petite ville natale après s'être illustré comme soldat pendant le dernier conflit mondial et qui ne sait plus très bien où se trouve son avenir. S'insérer définitivement dans un statut de bourgeois à l'image de son frère aîné banquier (Arthur Kennedy) installé ou continuer la vie en marge qui est la sienne depuis qu'il est adulte sera le dilemme autour duquel s'articulera tout le film. Le scénario oppose sans doute de manière un peu manichéenne deux faces de la société qui cohabitent au sein de la petite ville de Parkman (qui est en réalité Madison en Illinois qui avait été désignée en 1941 par le Bureau de l'Information de la Guerre comme la commune la plus typique des Etats-Unis et avait à ce sujet fait l’objet d’un documentaire de Joseph Von Sternberg en 1944, "The Town"), mais le personnage ambivalent de Dave Hirsch équilibre le propos en montrant qu'en chacun de nous cohabitent des extrêmes qui entrent parfois en conflit irréconciliable. L'alcool que consomme Dave en grande quantité semble bien être le substitut à ce conflit également distribué dans le scénario entre deux couples de personnages masculins et féminins. D'un côté, spoiler: Frank (Arthur Kennedy) le grand frère marié à une riche héritière, modèle de conformisme moral et bourgeois dont les certitudes vont s'étioler et Gwen French (Martha Hyer) jeune professeure de littérature, admiratrice de l'écrivain et prisonnière de ses principes qui l'empêchent de se livrer sans retenue à l'amour que lui présente Dave avec ses manières un peu triviales. De l'autre Bama Dillert (Dean Martin) joueur invétéré, noceur notoire, alcoolique et machiste en diable qui symbolise la vie sans horizon préconçu ou limites à sa recherche de plaisir et Ginnie Moorehead (Shirley Mac Laine) prostituée au grand cœur, naïve et inculte, amoureuse éperdue de Dave qu'elle voit comme le prince charmant capable de la sortir de sa condition
    . Dave navigue entre ces deux pôles bien définis aux allures quelquefois caricaturales comme souvent chez un Minnelli à la recherche jamais réellement contrôlée d'un lyrisme échevelé. La valse hésitation de Dave, spoiler: notamment vis-à-vis de Gwen, présage dès le départ comme le laisse entendre la très belle partition musicale d'Elmer Bernstein, d'une fin tragique qui sera bien au rendez-vous mais différente de celle du roman
    . Frank Sinatra magnanime avait en effet souhaité mettre en avant la toute jeune Shirley Mac Laine qui avait rejoint le fameux Rat Pack dont il venait de prendre le leadership à la suite d'Humphrey Bogart tout récemment décédé (le 14 janvier 1957). En dépit de ses quelques défauts de réalisme qui datent forcément le film, "Comme un torrent" distille de très belles scènes où Minnelli montre sa sensibilité et son sens du rythme notamment lors d'un finale très attendu qui ne déçoit pas, repris en grande partie et étiré par Brian De Palma en conclusion de "Blow out" (1981). Frank Sinatra et Dean Martin complices dans la vie sont bien sûr très à l'aise dans leurs rôles respectifs qui sont tout sauf de composition, notamment celui de Bama, le plus cohérent du film, assumant toutes les conséquences de son choix de vie notamment face à la maladie. Mais c'est bien, Shirley Mac Laine encore débutante, remarquée trois ans avant chez Hitchcock dans ""Mais qui a tué Harry ?" qui malgré un rôle assez succinct crève l'écran en quelques scènes par le mélange délicat de détresse et de naïveté mutine qu'elle imprime à son personnage. Excellent tour de chauffe pour son rôle phare deux ans plus tard dans "la garçonnière" de Billy Wilder. Une très belle réussite donc à porter au crédit de Vincente Minnelli qui a su malgré son penchant à l'emphase exprimer les fêlures intimes de chacun de ses personnages.
    NicoMyers
    NicoMyers

    50 abonnés 302 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 juin 2009
    Réalisé en 1959 par Vincente Minnelli, Comme un torrent est un pur mélodrame qui nous prend aux tripes. Il décrit d’une part les affres des sentiments amoureux, et peint d’autre part la société du point détaché d’un artiste/écrivain, le personnage joué par Frank Sinatra. On reconnaît la patte de Minnelli dans sa mise en scène colorée, théâtrale, surfaite mais magnifique ; ce qui, paradoxalement, n’empêche pas du tout le talent des trois comédiens en tête d’affiche, Sinatra, Dean Martin et Shirley McLaine, d’exploser. Un grand classique qui, bien qu’il semble être mélodramatique au possible, passe comme du gâteau – serait-ce le cas de tous les Minnelli, en comédie comme en mélodrame ?
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    208 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2010
    «Some Came Running» (USA, 1958) de Vincente Minnelli est une inclination vers le drame et vers la mort. Tous les éléments, au rythme du quotidien, avec la plus innocente des «banalités du Mal», convergent vers une issue tragique. Et pourtant, il ressort du film des éclats, des matières qui gravent l’esprit. En premier lieu, la musique d’Elmer Bernstein, presque aussi inspirée que dans «The Man with the Golden Arm». Ensuite les acteurs : Frank Sinatra, dont le dualisme du personnage est incarné avec aisance ; Dean Martin, fascinant dans son mystère et par l’alcoolisme impassible de son personnage ; Shirley McLaine, Arthur Kennedy… La troupe d’acteurs chez Minnelli compose rarement avec autant de cohérence et de génie une tribu de personnages charismatiques. S’impose ensuite la photographie de William H. Daniels qui donne sciemment à la ville un aspect carte postale. Les jeux de lumière témoignent d’un profond goût du visible, notamment lorsque l’écrivain Dave Hirsch (Sinatra) enlace dans la cabane l’enseignante en lettre (Martha Hyer), que les visages sont reclus dans l’ombre et que ne restent perceptibles que les lèvres qui s’embrassent. De même dans la pénultième séquence, lors de la fête foraine, les lumières des jeux d’attraction, virevoltant dans l’espace noir de la ville, prêtent au lieu un sentiment ad hoc d’angoisse. Tout cela, mené par Minnelli, converge à donner corps à un scénario où un ancien GI, Dave Hirsch, écrivain peu confiant, est pris entre un amour d’esprit avec une enseignante et un amour de dépit avec une prostituée. Structure type du mélodrame. La bienheureuse délicatesse de Minnelli consiste à ne pas appuyer ce conflit, si bien que paradoxalement le film réussit à traduire le rythme d’une ville provinciale. Ce que Sirk n’a jamais réussi sans jamais vraiment le tenter (cf. «All that Heaven allows») -traduire la véritable oppression d’une communauté régionale-, Minnelli l’accomplit à merveille.
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