Sous des apparences moins ambitieuses (peut-être la faute à un succès populaire moins conséquent que My Left Foot ou Au Nom du Père), The Field semble être la plus grande réussite de Jim Sheridan, ainsi que son long-métrage le plus pessimiste. Démarrant comme un portrait de la campagne irlandaise, au fil du film il se met à explorer divers thèmes (les liens de la famille, la religion, la culpabilité, l'attachement à la terre, l'émancipation de l'adolescent, ...) avec sérieux, entamant une réflexion profonde et ouverte. D'ailleurs, le film dessine de nombreux points communs avec la tragédie grecque, suivant la chute d'un homme rattrapé par son funeste destin. Le casting est remarquable : Richard Harris, John Hurt et Brenda Fricker, consacrée par My Left Foot, oui, mais aussi Sean Bean tout jeune
qui, comme dans Black Death, Le Seigneur des Anneaux ou Game of Thrones, suivra la règle selon laquelle il ne traversera pas le film vivant.
La musique sans faute, les paysages magnifiques, et les dialogues aussi convaincants dans le pathos que dans les rapports plus intimes. Très bien!