Avis sur Le Cardinal

Ambiguïtès et grandeurs de l'èglise catholique! En 1963, Otto Preminger tourne "The Cardinal", ènorme fresque historique à caractère psychologique, dont le personnage central est un jeune prêtre tèmoin de plusieurs drames individuels plus ou moins directement reliès au contexte mondial d'entre les deux guerres! Le cinèaste adapte intelligemment un best-seller amèricain de Henry Morton Robinson qui raconte donc la vie de Stephen Fermoyle, ordonnè prêtre en 1917 et nommè cardinal en 1939! Dans le rôle titre, Tom Tryon fait une remarquable crèation dont la complexitè de son personnage est fort bien rendue à l’ècran! A ses côtès, la belle Romy Schneider (d'origine autrichienne comme Preminger) incarne Anne-Marie Ledebur, jeune ètudiante que le futur prèlat va rencontrer à Vienne et dont il tombera amoureux - au point d'envisager de quitter l'èglise (on peut comprendre). Grosse production, le film est bien accueilli par la critique, mais il n'aura pas pour autant le grand succès public escomptè! Ne nous arrêtons pas à cela, "The Cardinal" est une formidable rèussite du genre, un fresque somptueuse qui vous ouvre ses portes vers un Scope d’excellente tenue...

Une fresque magnifique s’étendant de 1917 à 1939, c’est le trajet individuel exceptionnel d’un prêtre américain tant à l’intérieur de l’église qu’à l’extérieur . Elle se divise en 6 parties bien distinctes qui permettent de comprendre le cheminement de Stephen Fermoyle trés bien interprété par Tom Tryon qui joua le frère manchot de Charlton Heston dans ‘’terre sans pardon’’. Chacune est filmée de façon différente qui montrent le talent de Preminger, tantôt très proche tantôt plus distant, chaque spectateur aura ses préférences. Pour moi, le premier épisode de Vienne est le plus beau cinématographiquement parlant, Romy Schneider y étant en plus éclatante de charme. Le plus enrichissant par l’apport intellectuel demeurant l’épisode final, Josef Meinrad jouant le cardinal Innitzer d’une façon extra-ordinaire. Quiconque voit se film en sort plus intelligent et moins naïf car Preminger ne prend jamais partie, il se contente seulement de mettre en avant les valeurs qui font avancer le monde dans le sens de la paix. Anecdotiquement, il faut voir John Huston faire son numéro, c’est de loin son plus beau rôle. Le cardinal est un film majeur pour son apport culturel autant sur la vie dans son ensemble que sur l’église catholique qui apparaît dans sa complexité. Elle donne d'ailleurs plutôt une bonne image d’elle puisque le père Halley (Burgess Meredith) est un saint à tel point que le cardinal Glennon l’envie, le cardinal Giacobbi étant lui bien plus intelligent que généreux. Il semble que malgré sa terrible hiérarchie le Vatican n'empêche pas la liberté individuelle de chacun de ses membres. C’est un film à revoir tous les 10 ans pour repenser aux problèmes posés, tant personnels (choix fait par chaque prêtre pour les autres) que collectifs (rôle de l’église dans le nazisme), il remet chaque spectateur, pour un temps du moins, dans un état d’esprit positif.

Film interessant mais un peu long pour son style qui manque de dynamisme. On retiendra essentiellement cette histoire assez hors du commun, moulé dans des décors et costumes superbes, et une image colorée. De ce fait, et sans que ce soit une monument, vaut le détour!

Vingt ans de la vie d'un cardinal américain, de quoi s'attirer les foudres du très réac Cardinal Spellman dont le film s'inspire en partie de sa vie et de quoi s'attirer la bénédiction du Vatican pour Otto Preminger qui parvient à montrer subtilement les limites de la religion catholique quand elle est confrontée à la réalité tout en évitant tout anticléricalisme primaire, par l'intermédiaire du portrait d'un homme avec ses qualités et ses défauts, ses certitudes et ses doutes...
On peut regretter que pendant ces trois heures qui filent assez vite où n'en sache pas plus sur certains personnages comme la nièce que le protagoniste a sauvée dans des circonstances atroces. Mais ce reproche mis de côté, ce film vaut incontestablement le coup d'être vu.
On voit, de 1917 à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, notre personnage avoir un comportement religieusement "compréhensible" mais humainement écœurant à propos de sa sœur, chose dont il est pleinement conscient puisqu'il va avoir une période de remords et de doutes pendant laquelle il va être soumis à la tentation (entre la superbe Romy et Dieu il faut choisir, moi personnellement j'aurais pas fait du tout le même choix que le protagoniste !!!), puis il va aussi combattre le racisme aux Etats-Unis avant d'essayer de tout faire pour éviter que l'Eglise autrichienne ne se fasse corrompre par le Nazisme.
Pas de quoi s'ennuyer avec un scénario qui conjugue avec talent intimisme et grande histoire. L'interprétation sobre mais qui évite tout monolithisme de Tom Tryon, dans le rôle de sa vie, et les cadres dans lesquels l'ensemble a été tourné achèvent de rendre la vision de ce film sinon indispensable du moins très recommandable.

Film de grande classe à l'épaisseur certaine qui nous montre les coulisses du pouvoir catholique à travers plusieurs de ses représentants. On y découvre en filigramme le gout du pouvoir personnel de ses personnages et ce qui en découle en positif ou négatif, malheureusement le film reste bien timide sur le négatif, époque oblige. L'autre reproche que je fais au film c'est son coté rigide et systématique qui ne laisse pas beaucoup filtrer les émotions.

Ce film est un cheminement passionant à travers les difficultés, les embûches de la vie d'un prêtre américain sur fond d'entre deux guerres, une considération sur l'humilité, la tolérance, le doute et la foi dans une histoire bien charpentée qu'on suit avec plaisir. Du grand Otto Preminger.

Récit très prenant, malgré la longueur du film (presque 3 heures) sur la vie d'un ecclésiastique américain sur une trentaine d'années (1915-1945), avec ses doutes, ses batailles, ses épreuves, son évolution dans la hiérarchie cléricale, le tout dans un environnement historique superbement reconstitué et avec la présence de la regrettée Romy Schneider. Indiscutablement la patte de ce grand réalisateur est là.

L'ascension d'un prêtre au sein de l'église catholique au travers de la grande histoire entre 1917 et 1939. Film de trois heures, absolument pas ennuyeux. Pourtant Otto Preminger n'est pas à son meilleur. Quelques scènes ratées, un angélisme envers la position de l'église face au nazisme et un manque d'émotion tout au long du film. Pourtant, on suit le film jusqu'à la fin grâce au talent du réalisateur.

Alors que le tournant des années 50/60 a plutôt marqué le crépuscule des cinéastes de l'Age d'or Hollywoodien, Preminger comme Hitchcock à la même époque , signe surement ses films les plus aboutis en tout cas les plus amples et les plus ambitieux, tant sur le propos que sur la durée. Avec une poignée d'acteurs peu connus et au prix d'une mise en scène virtuose, le réalisateur de Laura parvient à nous tenir en haleine pendant près de 3 heures.

Une grande fresque comme Hollywood savait les produire, brassant la première guerre mondiale, la seconde et le ku klux klan, entre autres. Un peu trop bien pensant pour convaincre entièrement, finalement les aspects négatifs d'un clergé sclérosé dans ses manifestations est évoqué mais comme en passant, Le Cardinal est malgré tout un splendide spectacle.

O. Preminger, quitta l'Autriche en 1935 pour venir travailler aux usa, alors que son pays et bientôt l'Europe toute entière allait bientot connaître la tragédie.

Cineaste Hollywoodien et metteur en scène de théâtre de première importance, il est connu pour son immense talent et son caractère parfois difficile sur les plateaux de tournage.

Ses films les plus reussis "autopsie d'un meurtre", " Laura", " un si doux visage" voire " tempête à Washington " occultent parfois certaines de ses réalisations de qualité qui n'ont pas reçu un accueil enthousiaste du public.

C'est ainsi le cas de " le cardinal " (1963), tiré d'un livre à succès de Henry Morton écrit une décennie plus tôt.

A travers de l'histoire d'un jeune Bostonien entré dans les Ordres et qui gravira les échelons de la hiérarchie catholique, c'est un panorama historique qui s'étale d'avant la première guerre mondiale jusqu'au tout début de la seconde.

C'est aussi celui d'un homme de foi, confronté à l'expérience du monde (au sein de l'Église, de sa famille puis confrontation avec la situation des noirs dans les états du sud des usa, l'amour féminin, la répression des catholiques après l'entrée des Nazis en Autriche...)

Si la première demi-heure manque un peu de saveur, peu à peu le film se déploie avant d'atteindre ses moments de bravoure - passage en Géorgie et confrontation avec le Klu Klux Klan - puis la dernière heure ( sans doute la plus accomplie) avec le voyage en Autriche et la répression contre les catholiques et son clergé( 1938).

On regrettera toutefois certains moments du scénario trop elliptique, d'un film de 170 minutes qui monte graduellement en intensité et dont la photo et les décors ne sont pas très reussis dans toute la première partie.

Ce n'est pas un des tous meilleurs films de son auteur mais un opus marquant, injustement oublié d'un des cinéastes parmi les plus ambitieux et talentueux de l'âge d'or d'Hollywood.

On relèvera parmi la distribution Romy Schneider dans un second rôle ou elle excelle ainsi que celui du cinéaste John Huston formidable dans son rôle d'évêque américain.

L'acteur principal ne fera pas une grande carrière cinématographique après ce film et se tournera avec succès vers l'écriture de roman d'épouvante. Il est ainsi connu pour être l'auteur de " l'autre" que Robert Mulligan adaptera avec talent au cinéma.

La rigidité de la narration marque le destin de ce film confus et par moments c'est tout simplement insupportable. La rigidité de bois de Tom Tryon rend les choses encore plus difficiles à supporter il est peu convaincant serait la façon polie de le dire. Preminger a l'œil pour la partie voyage mais il est totalement indifférent au sujet traité et n'a aucune sensibilité pour son histoire. Par moments ont a l'impression que tous les acteurs se comportent comme des créatures d'une autre planète et rien de ce qu'ils disent ou font ne semble crédible. Le Cardinal lui même est peut-être le plus daté. Carol Linley passe de sainte sœur à danseuse exotique en un seul instant et Romy Schneider a un moment bref et calculé. Si je devais sauver quelque chose ce serait la scène dans laquelle John Huston va rendre visite à son ami mourant Burgess Meredith. Mais ce genre de moments est rare et pour une raison que je n'ai pas réussi à comprendre il y a le long numéro musical de Robert Morse. Mais aussi absurde soit-il il est venu comme un changement bienvenu au rythme angoissant que l'on subit à travers la longueur de ce film interminable...

Fresque de plus de trois heures retraçant la destinée d’un cardinal américain originaire de Boston. Comme à son habitude, Preminger privilégie l’attention aux personnages, aux dialogues profonds, sur l’action pure. Ce traitement fait ici merveille. Les dilemmes moraux qui tiraillent le personnage principal sont rendus avec justesse. Le drame subi par la sœur du protagoniste est poignant. John Huston compose un cardinal de Boston très convaincant. Les séquences traitant de la ségrégation et de l’Anschluss (avec l’embryon de résistance chrétienne qui s’organise) sont très prenantes.

Les affres, les doutes et les espoirs d'un jeune prêtre face à sa foi. Otto Preminger peint le tableau passionnant de la carrière d'un jeune eccclesiaste brillant et remarqué au Vatican dans la première moitié du 20ème siècle.
Seul bémol, l'angélisme d'Otto Preminger lorqu'il décrit la position du Vatican face au nazisme. Cependant, ce film reste captivant.

Un merveilleux film d'Otto Preminger. Ce film d'une estétique exceptionnelle m'a etonnée et ravie, les presque trois heures de film sont passées d'une rapidité surprenante et le jeu des acteurs est tout simplement formidable. Un grand film.