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AMCHI
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3,5
Publiée le 30 mai 2020
Troisième mise en scène d'Yves Boisset et c'est avec Le Saut de l'ange qu'il commence à politiser ses films en dénonçant une magouille politique lors des municipales de Marseille qui va se régler à coup de sulfateuse. Même si cela s'apprécie avant tout comme un polar, une histoire de vendetta sombre et violente (le sang gicle pas mal pour un polar français de 1971, si son côté violent a moins d'impact sur le spectateur actuel par contre ce polar me semble plus violent que les autres productions françaises de l'époque) avec un casting international (des Américains, une belle Autrichienne et bien sur des Français), l'ensemble est bien mené et sans temps mort. Du bon polar à la française avec un début rappelant par son style le cinéma italien, Boisset signe un film efficace au ton amer. Une partie du film sensée se passer en Thaïlande a été tournée dans la bambouseraie d'Anduze (comme pour le Salaire de la peur).
Pas vraiment le meilleur Boisset, ou tout du moins le meilleur de Boisset scénariste. D'abord Jean Yanne n'est pas un personnage plausiblement violent, "à la Giovanni", ensuite la distribution hétéroclite (Franco-Italo-Austro-Américaine) avec force post-synchronisations n'aide pas trop au naturel du film. Enfin les rebondissements hésitent trop entre puéril et irréaliste (les cinq dernières minutes, ou bien un sniper en Corse pendant un enterrement !), burlesque (le duo thailandais de Dupont-Dupond bridés), et anar (la dénonciation de la police aux ordres du capital, la SAC, etc) pour donner un film homogène. Quelques scènes valent néanmoins le détour, autour du tueur de la mafia Gordon Mitchell, une "gueule" très peu connue en France, et dont l'habit de clergyman a pu inspirer plus tard les auteurs de la BD Soda? 1/5 pour le scénario, 3/5 pour la réalisation, moyenne : 2
Un polar nerveux et extrêmement violent, à l'intrigue classique, où les scènes d'actions, nombreuses, prennent finalement le pas sur la réflexion idéologique et la dénonciation politique. La mise en scène de Boisset, comme souvent, est brillante et efficace.