Trop. Tel est le mot qui nous revient sans cesse à l'esprit après le visionnage de ce troisième opus. Trop d'effets spéciaux, trop de méchants, trop d'action, trop de sous-intrigues... Véritable transfiguration filmique de la folie d'Hollywood, Spider-Man 3 va trop loin dans sa volonté d'en faire toujours plus. Le film continue donc ce qu'il a commencé dans les deux précédents opus et boucle la boucle concernant le sort de Harry souhaitant se venger de Spidey. Le scénario propose également un nouveau villain en rapport direct avec le premier film, à savoir L'Homme-Sable, réel responsable de la mort de l'Oncle Ben, un ennemi d'autant plus lié à la création de Spider-Man. Hélas, sous la pression de son producteur Avi Arad, Sam Raimi s'est vu contraint d'ajouter un troisième méchant à une histoire au préalable riche en péripéties : Venom. Ce cultissime ennemi, véritable alter-égo maléfique de l'Araignée, se retrouve ici sans raison valable, placé avec opportunisme dans le scénario. Un choix sans conteste de trop, le personnage étant à la fois raté (pas de langue pendante, un physique extrêmement maigre) mais aussi un véritable boulet quant à l'intrigue déjà bien chargée. Certes, les scènes d'action sont nombreuses et visuellement époustouflantes mais à force de trop en faire, Raimi n'arrive qu'à éreinter le spectateur. Ainsi, tout tombe quasiment à plat à force de mièvrerie inutile et de facilités. On se lasse vite de cet épisode des « Feux de l'Amour » testostéroné où le ridicule l'emporte trop souvent sur l'émotion (la scène de danse de Peter notamment, du burlesque 100% Sam Raimi hélas ici très inapproprié...). Ainsi, contrairement à son prédécesseur, Spider-Man 3 devient presque un produit raté, un produit made in Hollywood, avec un surplus sur chaque élément (la présence de Gwen Stacy était-elle vraiment nécessaire ? Si oui, pourquoi autant bâcler le personnage ?). Restent des scènes d'action mémorables et des effets visuels tout simplement ahurissant, en particulier l'Homme-Sable, graphiquement saisissant mais dans l'ensemble, ce chapitre final s'avère très décevant.