88 Minutes : les secrets du tournage

Alicia Witt, qui incarne Kim Cummings, la très séduisante adjointe du Dr Jack Gramm, confie : "Le facteur temps a été un défi pour les acteurs. Les personnages n'ont pas le temps de réfléchir calmement à ce qui leur arrive. Kim n'a pas la possibilité de prendre du recul avant de prendre une décision qui va peut-être lui sauver la vie. Tout va trop vite. Chaque personnage traverse trop de choses à chaque instant. Cela rend les choses plus réalistes, on n'a pas à se demander comment se sent tel ou tel personnage parce que tout est instantané !"

Alicia Witt poursuit : "En l'espace de deux heures, la garde-robe, la coiffure et le maquillage restent pratiquement les mêmes. C'est finalement très difficile de faire un film qui se déroule presque uniquement sur une même journée."

Pour mieux entrer dans la peau de son personnage, Alicia Witt a effectué des recherches sur sa profession : "Kim a été étudiante dans le cours de Jack, et à présent elle est son assistante pour l'enseignement. Elle sait que la criminalistique n'est pas un choix de carrière facile. C'est un univers sombre, plein de suspicion, où on ne peut faire confiance à personne, et où l'on doit affronter des personnes mauvaises. Pour devenir un profileur comme Jack Gramm, il lui faut étudier et acquérir les connaissances nécessaires pour établir le profil psychologique de personnes complètement psychotiques. Elle doit analyser le caractère et essayer d'établir le facteur risque afin de dire si quelqu'un doit aller en prison pour sa vie entière ou s'il peut être réhabilité. Enormément de variables entrent en ligne de compte. J'ai mené des recherches poussées, j'ai lu énormément de livres sur le sujet et j'ai essayé de comprendre l'esprit de ces tueurs. C'est une science passionnante !"

Pour Alicia Witt, le réalisateur Jon Avnet "a le don d'ajouter des choses qui ne figurent pas dans le scénario. Il est extrêmement réceptif aux idées et à la participation de ses collaborateurs. Il écoute, et il prend simplement l'idée qui sert au mieux le film. Il a un vrai talent d'observation, il sait comment indiquer à ses acteurs ce qu'il veut sans faire sentir qu'il juge ou désapprouve. Cela permet d'établir des relations de confiance, et on donne le meilleur... Quand il dit “Action !”, vous savez qu'il n'arrêtera pas avant d'avoir obtenu ce qu'il cherche."

A l'origine, c'est James Foley - qui a déjà eu l'occasion de diriger Al Pacino dans Glengarry et Instant de bonheur - qui était pressenti pour réaliser 88 Minutes.

Travailler avec Al Pacino a été une source d'inspiration pour tous, et une épreuve intimidante pour certains. Benjamin McKenzie raconte : "Il y a quatre ans, j'ai étudié les films d'Al Pacino et son jeu d'acteur à l'université. J'ai toujours été en admiration devant sa manière de plonger aux racines mêmes d'un personnage, d'en sortir littéralement les tripes... A présent, je suis à deux pas de lui dans une scène, et il me crie dessus ! J'ai eu drôlement du mal à rester dans mon personnage ! Il a fallu me rappeler que j'étais quelqu'un d'autre et lui aussi, et qu'on faisait un film... Al a été très amical et d'un grand soutien. C'est un immense acteur."

William Forsythe, qui joue l'agent spécial Frank Parks, vieil ami et collègue de Jack Gramm, avait déjà fait équipe avec Al Pacino sur Dick Tracy en 1990. "Cela faisait quinze ans que j'avais envie de tourner à nouveau avec Al, je n'ai pas hésité une seconde à signer !", confie-t-il.