Pas de prétention, on ne cherche pas ici à faire du grand cinéma, ni à mettre dès que possible le spectateur dans sa poche par des scènes spectaculaires ou autres. Le personnage principal, par exemple est, certes, un agent du Mossad; mais rien à voir avec un James Bond presque artificiel et invulnérable. Au contraire, notre héros est un humain dont on nous montre essentiellement la personnalité, les sentiments, les émotions, les points de vue, autant de choses surlesquelles on se focalise pour nous en montrer l'évolution au cours du film. Car Eyal, au départ, a des points de vue bornés, des sentiments et émotions qui se limitent à ceux du mâle aigri ténébreux. Il parle peu mais dit ce qu'il pense sans tourner autour du pot, exprime sa vision pessimiste du monde. Il refoule son tourment profond tout en étant très renfermé, sans ouverture, sans une lueur d'optimisme. On s'y attache très vite. Les évènements du film vont le faire changer, positivement(de manière,il est vrai, très idéaliste). L'acteur est vraiment saisissant, il commence à esquisser des sourires qui illuminent le film vers la fin. Vraiment intéressant sur la question de l'idendité du juif israëlien contemporain, vraiment bien décrite ici. Allemands de la jeune générations, femmes, palestiniens ou homosexuels viennent déranger la psychologie arrêtée d'Eyal. Un film vraiment exceptionnel, à voir si on est ouvert !