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    Close-Up
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    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2017
    Extraordinaire! Abbas Kiarostami rejoue «Rashômon» près d'un demi-siècle plus tard, et le résultat est vraiment à la hauteur du chef-d'oeuvre de Kurosawa, bien qu'étant en un sens totalement différent : plus sobre, plus simple (en apparence), mais peut-être plus complexe et plus riche encore! Ici Kiarostami cherche à retranscrire la vérité intérieure d'une personne en particulier, mais on peut s'en douter, la tâche n'est pas plus aisée que dans le film de Kurosawa. «Close-up» pose la question du masque derrière lequel on se cache, du rôle que l'on joue dans la société, de l'image qu'on cherche à se donner, qu'il s'agisse de tromper l'autre ou soi-même, et des raisons qui peuvent mener à cette usurpation d'identité. L'enjeu est de connaître les motivations réelles de l'accusé, un certain Hossain Sabzian, qui s'est fait passer pour le cinéaste Mohsen Makhmalbaf. Nous sommes donc témoins de la situation, et pouvons juger de la véracité (ou du moins essayer) de l'avis des plaignants et de Sabzian lui-même (par un habile montage Kiarostami éclate temporellement la narration en nous faisant alternativement revenir avant, pendant ou après le procès, au gré de son enquête). Qui a raison? Difficile, et même impossible à dire! D'ailleurs Sabzian a-t-il lui-même la réponse? Il semble qu'il sache l'expliquer par des mots, mais ne nous trompe-t-il pas? Est-il si innocent qu'il le prétend? Tout cela est-il vrai? N'est-ce pas Kiarostami qui lui dicte son texte? Le 7e art peut-il prétendre à la vérité (Kiarostami profite de l'occasion pour effectuer une incroyable mise en abyme du cinéma)? Qu'il s'agisse de l'atteindre ou même de s'en approcher? Voyez comment Kiarostami nous mène très loin avec une économie de moyens remarquable. Sans parler de la sensibilité qu'il laisse entrevoir : la sienne ou même celle du pauvre Hossain Sabzian, cinéphile obsessionnel recherchant dans le 7e art un moyen d'exprimer ses souffrances. Un long métrage d'une grande subtilité, d'une richesse peu commune, tout en restant d'une évidence et d'une simplicité désarmantes. À voir absolument! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    Parkko
    Parkko

    134 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 octobre 2011
    Kiarostami arrive à faire un film sur un fait divers qui n'était, au final, pas des plus passionnant. J'ai bien aimé la narration, j'ai bien aimé la réflexion sur le cinéma. Après le fait divers qui sert de base au film ne m'intéresse pas particulièrement mais je reconnais que sous la caméra de Kiarostami ça l'est bien plus, surtout la façon dont il a de traiter et de montrer ce fait divers. Malgré les différents atouts du film je n'ai pas été spécialement embarqué mais je lui reconnais ses qualités.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2010
    Cinéma : vérité ou mensonge ? C'est peut-être l'un des enjeux les plus importants instaurés par la filmographie d'Abbas Kiarostami, notamment avec ce passionnant Close Up. Film hybride - puisqu'il emprunte à la forme documentaire mais qu'il reconstitue l'évènement par le biais d'artifices fictionnels dans le même mouvement - Close Up propose un vrai regard de cinéaste en même temps qu'une authentique réflexion sur le pouvoir et la reconnaissance. Totalement vampirisé par sa raison d'être - celle d'un cinéphile tiraillé entre sa condition sociale et ses idéaux culturels - le héros du film parvient à se décharger de ses frustrations sous l'oeil bienveillant de Kiarostami, au détour d'un faux procès réitérant l'original. Sorte de copie conforme - mais anticonformisme - d'une réalité douloureuse pour son protagoniste, Close Up rend effectivement compte de l'omnipotence du cinéma sur le spectateur. Là où le film devient pratiquement vertigineux, c'est donc dans son rapport au réel. Kiarostami attend, Kiarostami laisse couler, Kiarostami capte enfin... Bref, il apprivoise le réel sans manières pour se concentrer sur l'essentiel : un mensonge rigoureux et authentique. Une petite leçon de cinéma : tel est Close Up.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 28 juin 2012
    Voilà un très grand film signé Kiarostami. "Close up" est un film ambitieux, émouvant et intelligent, que demander de plus ? Il entame une réflexion très intéressante sur l'artiste : qu'est ce qu'un artiste? Comment imiter l'artiste? Mais également, quels sont les priviléges de la vie d'un artiste? Ou encore, Qu'elle est la différence entre la réalité et la fiction? Tout le film converge vers l'idée que cet homme s'est laissé emporter par la fiction au détriement de la réalité et va ainsi devoir payer pour cela. Morale bien simpliste et bien cruelle que la fin vient du film vient renverser entièrement avec une grande subtilité. Le personnage principal devient ami avec Sabzian et au final celui ci a tout gagné : le respect, des amis, et quelques instants de bonheur. "Close up" apparait également comme une critique subtile de la situation actuelle en Iran. La censure est évoquée de manière intelligente mais également le chomage, le manque de respect pour la population... Ce film apparait donc incontestablement comme très complet. La mise en scène est de grande qualité. Les plans sont esthétiquement très aboutis, la gestion du mouvement est plus que satisfaisante et même originale. Mention spéciale au jeu d'acteur, particulièrement abouti dans un domaine artistique. Kiarostami est donc très inspiré par cette histoire et cela se ressent tout au long du film. Pas une scène de trop, aucun faux pas du début à la fin. Une qualité artistique inestimable. Excellent film, à voir absolument.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    120 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 octobre 2011
    Une belle surprise que ce Close-up ! J’avais beaucoup aimé Le goût de la Cerise et là il en va de même pour cette œuvre atypique qui révèle un réel talent de cinéaste.
    Kiarostami nous emmène et nous abandonne là, quelque part entre fiction et documentaire, entre l’illusion et la réalité, où sommes-nous exactement ? Chose d’autant plus troublante que le film se base sur des faits réels et a pour interprètes les véritables protagonistes. J’ai trouvé ça juste brillant. C’est un choix de mise en scène très intéressant, comme si on assistait à une reconstitution de crime tout en traitant au passage certains thèmes passionnants comme le problème identitaire dans une société pas si différente de la nôtre au fond où la notoriété, même si basée sur un mensonge, prime en fin de compte sur l’authenticité. On a de plus le droit à une réflexion sur la considération de l’Art comme moyen d’expression mais aussi de salut culturel et socio-intellectuel et sur la justice sociale, d’ailleurs assez étrange en Iran.
    Les acteurs sont troublants de vérité, la mise en abîme contribue à faire de ce film un docu-fiction atypique. De plus Kiarostami n’oublie jamais de contenter l’œil de son spectateur avec des plans de grande beauté.
    Un film juste, sincère, terriblement sobre et rempli de pistes de réflexion. Une œuvre intelligente qui place son spectateur au rang de témoin face à cet affrontement entre deux vérités : celle intérieure au personnage principale et celle visible de tous. Un film en fin de compte vraiment très riche et qui m’a vivement intéressé du début à la fin.
    Shawn777
    Shawn777

    459 abonnés 3 327 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 octobre 2018
    Ce film réalisé par Abbas Kiarostami et sorti en 1990 n'est pas mal mais sans plus. C'est l'histoire d'un homme qui se fait passer pour un réalisateur et s'intègre dans une famille en leur promettant un film à la clef. Bon, le synopsis m'emballait vraiment surtout que c'est tiré d'une histoire et que les acteurs jouent leur propre rôle, ce qui est d'autant plus passionnant ! Malheureusement, je n'ai pas vraiment accroché à ce mode de narration qui alterne entre scènes de procès dans un tribunal et scènes clefs de l'affaire s'étant passé avant. En quelque sorte, le film relate cette histoire mais elle est entre-coupées des scènes de procès se passant dans le présent de l'histoire, ce qui est, je trouve, un peu dommage car on ne peut jamais vraiment rentrer à fond dans le film. Je n'ai donc pas été vraiment réceptif au film en lui-même mais je reconnais bien-sûr qu'il a des qualités notamment en apportant des raisonnements intéressants sur le cinéma mais ce n'est juste pas mon truc. Je ne me suis pas ennuyé pour autant car l'affaire reste intéressante à suivre même si nous avons quelques fois, quelques scènes un peu molles et pas bien passionnantes. La réalisation est très bonne puisqu'on a l'impression d'avoir vraiment affaire à un reportage tout simple. "Close-up" est donc un bon film mais qui ne me correspond pas spécialement.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 6 juillet 2011
    Ce film est chiant. Mais vraiment. C'est mou, les dialogues se répètent sans cesse et sont la plupart inintéressant (et il n'y a que ça, des dialogues). Côté réalisation il n'y a rien à dire. De tout façon il n'y a pas grand chose à filmer, que des acteurs qui ont appris leur texte. Le scénario aurait pu être sympa, mais il est mal exploité. Rien ne nous donne envie de continuer à voir le film, on ne veut pas savoir ce qui va se passer, on n'a qu'une hâte, que ça finisse. Le film est réaliste, quand même, et joué par les personnes qui ont réellement été touchés (c'est une histoire vrais).
    Dora M.
    Dora M.

    48 abonnés 479 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 octobre 2022
    Le film relate un fait divers : Hossein Sabzian a réussi à s’introduire chez une famille bourgeoise iranienne en se faisant passer pour le cinéaste Mohsen Makhmalbaf. Le réalisateur Abbas Kiarostami décide de suivre le procès (vraies images du procès), tout en proposant une reconstitution des faits. On a donc les différents points de vue sur une même histoire (de la famille, du coupable, du journaliste qui a suivi l’affaire, de la police et finalement du cinéaste lui-même qui apporte sa vision). Le mobile avancé par le coupable est assez inattendu et permet une réflexion sur l’art et la reconnaissance par la société.
    Le film est assez intéressant mais malgré tout un peu répétitif car chaque personne raconte sa version et l’histoire est reconstituée sous différents points de vue.
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juillet 2021
    J ai découvert le cinéma d'Abbas Kiarostami en 1991 avec " la vie continue " et j'ai suivi son parcours jusqu'à son dernier film. Kiarostami est sans nul doute le cinéaste Iranien le plus connu à l'étranger et le plus titré. Il a notamment reçu la palme d'or à Cannes pour "le goût de la crise" .
    Pourtant il n'est pas le seul cinéaste Iranien intéressant,
    au contraire. Ainsi Makmalbaff qui occupe une place importante dans "close up". J'ai " rattrapé " le film "Close up" (gros plan) plusieurs années après sa sortie en salles . Notons au passage que la traduction littérale du titre Persan serait "un regard attentif ". Depuis je l'ai revu trois ou quatre fois et je dois reconnaître que la première vision de ce film fût la plus forte. C'est l'histoire, tiré d'un fait réel, d'un homme qui se prend pour un réalisateur de cinéma célèbre en Iran ( Makmalbaff) et qu'on prend aussi pour ce réalisateur en raison d'une vague ressemblance. Cinéphile et amateur des opus de ce cinéaste, il est invité par une famille aisée, dont un des fils veut être artiste. Ces derniers se rendent compte qu'il n'est pas celui qu'il prêtant être et le font arrêter, pensant qu'il souhaitait faire des repérages de leur domicile, afin de les cambrioler. Film qui traite plusieurs thèmes, dont celui de la tristesse de la vie d'un homme ordinaire qui se réfugie dans l'intérêt pour l'art cinématographique afin de s'évader du réel. La qualité d'esthète qui peut toucher tout le monde, indépendamment de son milieu. La fascination de l'esthète pour l'artiste qui peut aller jusqu'à susciter une frustration. C'est aussi pour nous occidentaux un voyage dans une culture différente de la nôtre. On y relèvera ainsi les notions de respect, la politesse, l'honneur qui prévaut dans les relations intersubjectives en Iran. Mais on sent aussi le poids des lourdeurs sociales qui produisent des comportements plus rigides que sous nos latitudes. "Close up" est un film exigeant, ou les dialogues sont quasiment ininterrompus pendant 1h10 d'un film de 1h30. A titre personnel les 20 dernières minutes me semblent les plus fortes et chargées en émotion. "Close up" est généralement moins cité que d'autres films de Kiarostami ; c'est à tort. Il a tout à fait sa place au côté des grandes oeuvres de son auteur, qui cherchera et réussira à donner un accent de vérité à chaque de ses films. A tel point que le spectateur se demande fréquemment, s'il visionne un documentaire ou un film de fiction. Les amateurs de cinéma d'auteur ne le manqueront pas.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 29 novembre 2015
    Une daube monumentale! Rempli de plans longs et ridicules, d'acteurs bidons, de clichés: les méchants sont des latinos, les parents (beaucoup) trop sévères envers leur gamin... Passer votre chemin.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 mars 2016
    Une belle surprise que ce Close-up ! J’avais beaucoup aimé Le goût de la Cerise et là il en va de même pour cette œuvre atypique qui révèle un réel talent de cinéaste. Kiarostami nous emmène et nous abandonne là, quelque part entre fiction et documentaire, entre l’illusion et la réalité, où sommes-nous exactement ? Chose d’autant plus troublante que le film se base sur des faits réels et a pour interprètes les véritables protagonistes. J’ai trouvé ça juste brillant. C’est un choix de mise en scène très intéressant, comme si on assistait à une reconstitution de crime tout en traitant au passage certains thèmes passionnants comme le problème identitaire dans une société pas si différente de la nôtre au fond où la notoriété, même si basée sur un mensonge, prime en fin de compte sur l’authenticité. On a de plus le droit à une réflexion sur la considération de l’Art comme moyen d’expression mais aussi de salut culturel et socio-intellectuel et sur la justice sociale, d’ailleurs assez étrange en Iran. Les acteurs sont troublants de vérité, la mise en abîme contribue à faire de ce film un docu-fiction atypique. De plus Kiarostami n’oublie jamais de contenter l’œil de son spectateur avec des plans de grande beauté. Un film juste, sincère, terriblement sobre et rempli de pistes de réflexion. Une œuvre intelligente qui place son spectateur au rang de témoin face à cet affrontement entre deux vérités : celle intérieure au personnage principale et celle visible de tous. Un film en fin de compte vraiment très riche et qui m’a vivement intéressé du début à la fin.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 février 2016
    Un illustre inconnu, Hossain Sabzian, entre chez des particuliers en se faisant passer pour le cinéaste Mohsen Makhmalbaf (un des réalisateurs iraniens les plus connus). Il est arrêté et traduit devant la justice. Kiarostami va filmer le procès et reconstituer certaines scènes. Quand il fait ce film étrange et déroutant, le cinéaste iranien est dans sa meilleure période : la fin des années 80 et les années 90, où il enchaîne Où est la maison de mon ami ?, Et la vie continue, Au-travers des oliviers, Le vent nous portera, Le Goût de la cerise (dans le désordre). Des années où il s'impose sur le plan international et devient un des réalisateurs les plus appréciés des milieux intellectuels, par son sens du cadrage, l'intelligence de ses scénarios et de ses mises en abîmes sur le cinéma. Ce film est un de mes préférés chez Kiarostami (avec Et la vie continue). On y retrouve toutes les qualités du cinéaste : une réalisation qui n'a l'air de rien mais qui est très travaillée ; un profond humanisme, une grande empathie avec les personnages, qui donne un film très émouvant. Tout au long du film, je me suis demandé pourquoi cette imposture. Et la réponse n'est pas évidente. L'accusation prétend que Sabzian prétendait être Makhmalbaf pour pouvoir entrer chez des particuliers et préparer un cambriolage. Mais quand on voit l'air pitoyable du personnage, j'ai du mal à l'imaginer en terrible criminel. Sabzian, lui, prétend plutôt vouloir changer d'identité, devenir quelqu'un, sortir de l'anonymat. L'ambiguïté du personnage est au cœur du film, illustrant la difficulté du travail de la justice pour établir la vérité. La vérité. Un mot qui est au centre du film. Vérité sur la culpabilité de Sabzian, d'où une réflexion sur la justice. Mais vérité aussi des images. Parodiant une fameuse citation de Godard, Brian De Palma a dit un jour : "Le cinéma, c'est le mensonge 24 fois par seconde". Ce film est idéal pour illustrer ce propos. Film sur une imposture, Close Up pourrait bien être lui-même une imposture. Kiarostami s'acharne à nous montrer qu'il fait un documentaire sur le procès, puis arrivent la reconstitution des scènes par le cinéaste, et d'un coup l'illusion s'écroule. Et le spectateur est dans la pire des situations : il ne peut décider s'il est face à un reportage ou de la fiction ? Vérité ou mensonge ? Close Up atteint ainsi une profondeur vertigineuse. Une fois de plus, sans avoir l'air de rien, le film se révèle impressionnant. Réflexions sur le cinéma, sur l'illusion, sur le sens et l'interprétation des images... C'est si rare de trouver un cinéaste qui force çà la réflexion en mettant son spectateur dans une situation d'indécision (là où, au contraire, trop de réalisateurs cherchent à tout expliquer), toute l'ambiguïté du film est résumée par la séquence finale, où les deux Makhmalbaf (le vrai et le faux) sont réunis sur une moto. Réalité et fiction. Vérité et mensonge.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 mars 2016
    Entre manipulation la plus vertigineuse et le réalisme le plus bouleversant, Kiarostami ne choisit pas : "Close Up" - son meilleur film à date - qui ose faire revivre à un incurable fan de cinéma son imposture, à savoir se faire passer pour le réalisateur Makhmalbaf - proclame une foi lucide et sensible dans le Cinéma. Formellement, il est extraordinaire de voir Kiarostami utiliser le "documentaire" non dans son habituel rôle de représentation d'une réalité sociale (ce que les Ayatollah le payent pour faire, d'ailleurs, tout en lui refusant le droit de montrer la vérité d'un pays muselé), mais comme générateur de fiction : en jouant de l'un des éléments de distanciation les plus forts, soit le film dans le film (il est écrit au tout début du film que les acteurs interprètent tous eux-mêmes leur propre personnage), Kiarostami nous confère le recul nécessaire pour que nous allions nous-même chercher la profonde réalité des êtres humains derrière le spectaculaire du fait-divers.
    Phantom
    Phantom

    4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 octobre 2021
    Lors de mon visionnage , ne connaissant rien du background de ce film, je ne pouvais qu'être surprise par toute l'humanité qui en jaillissait. Ma gorge se resserrait à chaque seconde, j'assistais au spectacle de la vie, à ce qu'il y a de plus humain dans l'humain, mais surtout à un hommage, le plus honnête qu'il soit, au cinéma. Ici, j'aimerais rendre grace non au fabuleux réalisateur Abbas Kiarostami, mais à Hossain Sabzian. Pour beaucoup le cinéma est plus que des images défilants sur un écran, mais un ilot d'espoir, un refuge. Le cinéma appartient aux spectateurs, à ceux qui y trouvent une raison de vivre. Tout véritable cinéphile pourra se retrouver dans Sabzian et l'admirer pour sa sincérité, pour la justesse poétique avec laquelle il traduit son amour pour le cinéma.
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