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    Berlin Alexanderplatz
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    chrischambers86
    chrischambers86

    11 934 abonnés 12 156 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 décembre 2012
    Monumental, grandiose, colossal, titanesque, c'est peut-être le plus beau film du cinèma allemand à ranger au même niveau que "Nosferatu le vampire" de F.W Murnau, "Loulou" de G.W Pabst et "Au fil du temps" de Wim Wenders! Avec "Berlin Alexanderplatz", R. W. Fassbinder signe son chef d'oeuvre, le film somme de toute une vie qui a fini par prendre une place prèpondèrante dans la vie du cinèaste allemand! Long, très long, très très long (près de 15h30 de projection mais qui n'occulte cependant en rien la puissance dramatique du mètrage) - c'est une oeuvre admirable à voir absolument dans sa continuitè même si cela nècessite une certaine endurance dont on sort rècompensè! Si, pour ceux qui aiment cette vision très sombre des bas-fonds berlinois, "Berlin Alexanderplatz" a tant de force, c'est qu'il sonne toujours vrai et juste! D'abord parce que Fassbinder a su aller à l'essentiel! Ensuite, et surtout, parce qu'il a su obtenir une interprètation sans faille! Que ce soit l'extraordinaire prèsence de Günter Lamprecht ou celle de la lumineuse Hanna Schygulla, fil conducteur dans la vie de Franz Biberkopf (le personnage principal), en passant par les yeux tristes du diabolique Gottfried John (l'un des premiers rôles nègatifs que l'acteur a jouè) et surtout celle de la grande Barbara Sukowa, complètement magique, fraîche et passionnèe, dans le rôle bouleversant de Mieze (sa première apparition à l'ècran - tout comme la dernière - vous donnera le frisson), c'est avec une belle vèritè et beaucoup de naturel que les comèdiens ont mis leurs talents, leurs tripes et leurs sensibilitès au service de ces destins exemplaires! Chacun de ses personnages joue un drame d'un radicalisme très particulier en se dèbarrassant des moyens d'èchange dont il dispose pour vivre une transfiguration quasi mystique! Mise en scène d'une beautè sidèrante, images cadrèes comme des tableaux (toute la partie dans les bois est un grand moment de cinèma), Fassbinder orchestre un drame superbe qui donne le vertige et tire magistralement du roman de Alfred Döblin la description fascinante et effrayante d'un monde dans lequel il est permis aux petites gens d'èprouver de grands sentiments! Treize èpisodes et un èpilogue qui en laissera plus d'un abasourdi et vidè devant cette vision tragique et fassbinderienne auquel s'ajoute une musique lyrique (et belle à tomber) de Peer Raben! Un èlectrochoc cinèmatographique et un tournant dans ma vie de cinèphage! Danke R.W Fassbinder, vous ètiez et vous resterez à tout jamais un très grand monsieur du cinèma comme l’ètaient Stanley Kubrick, Ingmar Bergman ou Michelangelo Antonioni...
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    208 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 octobre 2007
    La Mort et les supplices de la vie, c’est le thème fantomatique qui hante le chef d’œuvre sériel «Berlin Alexanderplatz» (Allemagne, 1980) de Rainer Werner Fassbinder. Dans l’entre-deux guerre du début du XXème siècle, Franz Biberkopf, l’échelon de la persécution humaine, délivré au nouveau monde après une peine de prison, naît au spectateur. Au fil de la ribambelle des épisodes, c’est la vie du lambda Biberkopf qui se creuse dans sa tombe. De fait, le personnage naïf, idéalement interprété par Gunter Laprecht, avance pas à pas vers son sépulcre. Du caveau catatonique auquel le plonge la mort de sa bien-aimée Mieze, somptueuse et magnifique Barbara Sukowa, s’en conclura la renaissance de Biberkopf, non plus l’homme historique, métaphore du Berlin pusillanime et hargneux, mais enfin l’homme individu, particulier fondu dans la masse. Fassbinder, dans cette œuvre somme, use d’une réalisation codée dont l’essentiel tente de sonder chacun des personnages en des gros plans de profil sur les visages. Et les clés d’interprétations semblent se dissimuler dans l’épilogue halluciné, épisode fabuleux tenant lieu indépendamment de la série d’un grand intérêt. C’est aussi l’usage singulier du son dont fait montre Fassbinder qui rend le film digne d’une grande curiosité. Contre point riche des images, le son est l’ingrédient nécessaire au discours algide de «Berlin Alexanderplatz». Notamment les musiques utilisés dans l’épilogue, témoins du cinéma intemporel de Fassbinder de par leurs multitemporalités. Film somme du cinéaste, c’est une relecture de l’Histoire allemande du XXème siècle par la métaphore d’un protagoniste aussi fragile qu’il est attractif. Disposé en d’abondants détails, chaque fait de chaque épisode est nécessaire au gigantisme génial de l’œuvre. C’est d’ailleurs l’immensité temporelle et factuelle du film confiné dans un espace circoncis qui se délivre in fine dans une explosion stupéfiante. Œuvre fassbinderienne par excellence.
    Plume231
    Plume231

    3 468 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2013
    Bon près de 900 minutes fassbinderiennes, on peut redouter les excès de prétention qui ont parfois considérablement pollué le cinéma de ce réalisateur allemand mais d'un autre côté on se dit qu'on est en plein dans sa période du sommet c'est-à-dire la toute fin des années 70-le tout début des années 80.
    Résultat : si, uniquement dans les premières parties à moins que ce soit le spectateur qui s'habitue au style, on a quelques fois quelques excès de ce type, notamment pour ce qui est du domaine de la théâtralité, on a surtout du grand cinéma (même si c'est une série télévisée !!!) comme Fassbinder était capable d'en faire, avec en point d'orgue un épilogue, que n'a pas dû renier un Fellini ou un Russell, où le réalisateur profitant du fait qu'on soit dans l'esprit fou du protagoniste se lâche totalement et se livre un véritable déchaînement scénaristique, visuel, sonore et musical, n'hésitant pas à faire appel pour le meilleur à de la musique moderne, et donne ici ce qui est peut-être le sommet de son oeuvre entière.
    De plus, il parvient subtilement à nous faire comprendre la montée du nazisme (on est loin de la symbolique lourdingue de "Despair" !!!), beaucoup plus aidée par une République de Weimar rendue exsangue par le chômage et le désespoir que par un véritable fanatisme.
    A côté de cela, on ne peut pas oublier l'excellence de l'interprétation surtout trois d'entre-elles, hallucinantes de perfection :
    - Gottfried John, qui exerce autant de fascination sur le spectateur que sur le protagoniste ou les femmes en véritable salaud au débit nasal un brin méphistophélique.
    - Barbara Sukowa, absolument craquante en jeune prostituée amoureuse, dévouée et têtue, qui apporte une véritable bouffée de fraîcheur bienvenue sur les dernières parties, et dont on comprend sans mal l'amour que lui porte le protagoniste.
    - Et bien sûr Günter Lamprech, dans la peau de notre fameux protagoniste, très judicieusement choisi d'abord parce qu'il rappelle les grandes stars masculines de l'époque à laquelle se déroule le film, qui dévoraient l'écran par leur carrure imposante, les Harry Baur, les Heinrich George, et ensuite et surtout parce que le comédien arrive à nous faire comprendre la force et la fragilité de son personnage, ses qualités et ses défauts et à nous le rendre attachant du début jusqu'à la fin.
    A noter que si on excepte "Tous les autres s'appellent Ali", c'est la seule oeuvre du cinéaste à se terminer par une touche d'espoir.
    Mon seul regret dans tout ça : ne pas encore avoir lu le roman d'Alfred Döblin, mais par contre je suis très heureux d'avoir vu ce Fassbinder très grand cru.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    910 abonnés 4 834 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2018
    L’œuvre somme est malgré tout une réflexion philosophique sur l’être humain.
    Biberkopf a tué et en voulant renaître, par une terrible ironie, voit la mort qui le retrouve. Pas la sienne car en vérité ce serait une délivrance nécessaire.
    A-t-il changé pour autant? Vaste question.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 octobre 2011
    A voir, revoir encore et encore...
    Un des chef d'oeuvre du 7ème art....
    C'est bien plus qu'une adaptation très réussi du roman d'Alfred Döblin.
    Nicolas S
    Nicolas S

    38 abonnés 514 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 octobre 2022
    Berlin Alexanderplatz m'a accompagné pendant près de deux semaines. C'est une œuvre difficile, démesurée, tant par sa durée (plus de 15 heures !) que par sa noirceur radicale.
    On y suit Franz Biberkopf, personnage souvent détestable tout juste sorti de prison après avoir battu à mort sa compagne, qui jure à l'envi qu'il va devenir honnête, tout en s'évertuant à faire précisément l'inverse. Franz côtoie toute une galerie de personnages dans le Berlin interlope des années 20, lesquels s'avèrent pour la plupart médiocres et décevants, voire profondément mauvais. Franz, pourtant, place inlassablement sa confiance en eux, et surtout en Reinhold, diable en qui Franz pense voir de la bonté et qui va finalement le précipiter vers le fond du gouffre. Seules une jeune femme innocente, Mieze, et son amie de toujours Eva, dans une moindre mesure, lui restent fidèles jusqu'au bout.
    Au fil des épisodes, on devine donc que le mal qui ronge Franz et, avec lui, Berlin tout entière, c'est la crise économique et le système capitaliste qui l'a engendrée, matrice de tous les vices - y compris, bien sûr, du nazisme. Berlin apparaît comme un enfer sur terre, où les rapports humains sont presque exclusivement de nature transactionnelle (en témoigne la prostitution, omniprésente), et donc susceptibles de se briser à chaque instant. Parallèlement à cette critique appuyée du capitalisme, Fassbinder file aussi une longue métaphore biblique sur la souffrance et la rédemption (les grands mythes réapparaissent en effet, mais sur un mode dégradé : sacrifice d'Isaac ou épreuves de Job, notamment) qui aboutit à l'épilogue, bouquet final halluciné et cauchemardesque saturé de symboles principalement religieux et de réflexions sur la lâcheté et la peur de la mort. La rédemption, toutefois, n'a pas lieu selon les modalités attendues, ce qui permet à Fassbinder d'appuyer sa critique et de concilier ses deux thématiques principales : dans Berlin la capitaliste, la possibilité du salut n'existe tout simplement plus.
    Berlin Alexanderplatz est évidemment inégal car parfois exagérément théâtral, grandiloquent ou juste ennuyeux. Mais il est aussi traversé de moments sublimes, comme ces quelques scènes en forêt ou d'autres, a priori plus anecdotiques, dans les bars ou dans les rues, qui sont d'un naturalisme saisissant. Avec deux derniers épisodes aussi terribles que brillants, cela donne un chef d'œuvre incontestable, somme de toutes les obsessions visuelles (on croit déceler des hommages appuyés au cinéma de Sirk et Demy, mais aussi aux films muets et à la peinture flamande) et thématiques (la culpabilité, le sexe, ou la possibilité du socialisme, donc) de Fassbinder, qui est ici au sommet de son art.
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