Avis sur Romanzo criminale

Un impressionnant thriller politique doublé d’une profonde réflexion sur la nature humaine avec, en prime, une interprétation exceptionnelle et une réalisation sans failles de Michele Placido. Rarement un film italien ne m'aura autant percuté au cinéma. Une page brûlante de l'histoire italienne à redécouvrir...

Ce film ressemble d'une certaine manière à la renaissance du cinéma italien. Mise en scène brutale et brillante de Michele Placido qui nous emporte au beau milieu d'un groupe de tueurs particulièrement violents, lors des années 80 ou l'Italie connaissait une grande instabilité politique. Sans fioriture, sans pathos, ce film est impeccble de bout en bout, avec des personnages froids et assez ambigus pour être tout à fait intéréssants. Quelques scènes sont d'un réalisme saisissant et l'interprétation est homogène et bonne, à l'image du charismatique Kim Rossi Stuart, et de l'excellent Stefano Accorsi, vu notamment dans Les Brigades du tigre. On peut seulement regretter un scénario un peu trop alambiqué, nous laissant parfois un peu sur place pour savoir qui a fait quoi et pourquoi décide t'il de lui régler son compte. A part cela, Romanzo criminale s'avère être un fort bon film, donnant un sérieux coup d'accélérateur au cinéma italien, en perte de vitesse depuis désormais des années. A voir.

Mes sentiments sont pour le moins mitigés devant ce film de M. Placido, le meilleur soit-disant. La violence y est stylisée, les acteurs excellents avec le toujours très charismatique Kim Rossi Stewart. Le scénario est plutôt bien ficelé, l'ensemble bien rythmé, mais tout cela a des airs de déjà vu. L'idée des enfants caïds qui deviennent des truands, l'histoire des surnoms ridicules, et les dialogues hyper mécaniques, on l'a déjà vu trois cents fois au cinéma. De plus, les images d'archives insérées pour donner un côté politique sont d'une lourdeur assommante. En bref, un film qui se veut original mais qui ne l'est pas vraiment.

Impressionnante fresque sur fond de gangstérisme, ce polar italien, dense, est porté d'abord par des acteurs qui incarnent leurs personnages avec une certaine fièvre. Cette génération dorée, qui fait depuis les beaux jours de la production transalpine et que l'on retrouve régulièrement dans les films les plus réussis de la Botte, est ici bien dirigée par un M. Placido inspiré, qui donne du rythme et du souffle à un film qui marche pourtant au sein d'un cadre ultra-balisé. Pas vraiment de surprises dans le scénario, juste du solide, une belle application formelle, des acteurs convaincants et une histoire qui tient en haleine, revisitant les années de plomb italiennes.

Michele Placido (Le Rêve Italien - 2010) adapte le roman éponyme de Giancarlo de Cataldo et nous replonge en plein cœur de l’Italie des années 70, en pleine période sombre, violente & sanglante, avec les gangs qui faisaient régner leurs lois et imposaient leur business via le terrorisme, les enlèvements et sans compter la corruption au plus haut niveau politique.
Reconstitution minutieuse, mise en scène étape par étape et ce, en laissant bien le temps au film de nous imprégner au cœur de l’intrigue (d’où les 230 minutes nécessaires).
Un film de gangsters parfaitement réussi et très réaliste, où s’alternent amour et trahison, au gré d’un superbe (le mot est faible) casting, où l’on retrouve dans les rôles principaux : Kim Rossi Stuart, Anna Mouglalis, Pierfrancesco Favino, Riccardo Scamarcio & Jasmine Trinca. Une distribution sensationnelle, où l’émotion se fait ressentir sans la moindre difficulté.

Michele Placido balance du costaud avec un groupe de malfaiteurs qui domina Rome de 1977 à 1992 . Un de mes films préférés, le casting aussi est tout bonnement exceptionnel de qualité, avec notamment le charismatique personnage Favino le Libanais jouer par Pierfrancesco Favino. Drogue, corruption, terrorisme et enlèvements est au programme. Ne rater pas ce film d'une force rare.

Une saga criminelle de haute qualité,qui redonna ses lettres de noblesse au cinéma italien,surtout dans sa veine policière et politique."Romanzo Criminale" suit une bande de gangsters romains de 1977 à 1992,d'équipées sauvages en trahisons fraternelles,de pétaradantes poursuites avec la police,en actes d'honneur.Michele Placido adopte le point de vue des 3 principaux malfrats,en y apportant nuance,souffle et aussi un peu d'humour noir.Pierfrancesco Favino est magistral,tout comme la sculpturale Anna Mouglalis en femme fatale objet de tous les désirs.Le film dans une sorte de réalisme théorique,certes un peu sec,mais redoutablement précis et efficace.Le scénario,très solide,fait aboutir la plupart de ses pistes et donne un instantané intéressante de l'Italie des années 70 et 80.Le découpage,dynamique,permet aussi de renouveler l'intérêt pour ces affaires de vol,de corruption,d'enlèvements et de contestations politiques.A voir d'urgence.

Tout commence à Rome, à la fin des années soixante. Cinq adolescents volent un voiture, force un barrage de police, et sont rattrapés par les carabiniers. Un meurt, et les quatre autres vont en prison. A leur sortie, devenus adultes, ils enlèvent et exécutent un aristocrate. Mais au lieu de se partager la rançon, ils se rallient à la proposition du Libanais : mettre l'argent en commun pour s'attaquer à la domination sur le milieu romain. En liquidant les "vieux" parrains (des quadras !), ils contrôlent rapidement la prostitution et le trafic de drogue. Le commissaire Sciajola se met sur leur piste, et pendant quinze ans, il va tenter de démanteler la bande qui s'est alliée avec la mafia sicilienne. Quand le Libanais est balancé, il sort vite de prison, sur l'intervention d'un mystérieux personnage au bras long...
L'ascension et la chute d'un gang, c'est un thème classique du cinéma : des "Affranchis" à "Scarface", en passant par "Le Parrain" et "Il était une fois l'Amérique". Sauf qu'ici, nous sommes en Italie, et en plein au milieu des années de plomb. Et l'action se déroule en même temps que ces événemets qui ont ensanglanté la péninsule, et dont les personnages d'abord témoins vont devenir les protagonistes : l'assassinat d'Aldo Moro, l'attentat de la gare de Bologne, le scandale de la loge P2.
Le cinéma italien, à la recherche d'un renouveau depuis trois décennies, a été capable de produire récemment deux films portant sur cette période : "Buongiorno, Notte" de Marco Bellochio, qui retraçait en 2004 l'enlèvement, le "procès" et l'exécution d'Aldo Moro, et "Romanzo Criminale". Ici, nous n'avons pas affaire à des Brigadistes, mais à des petites frappes qui s'imposent au milieu romain en appliquant des méthodes plus radicales. Sans conscience politique autre que la recherche du profit maximum (donc une conscience égale à celle de Berlusconi...), ils se font rattraper par l'actualité en devenant les exécutants des services secrets pour éliminer le poseur de bombe de la gare de Bologne (85 morts en 1980). Et ce n'est pas un hasard si l'histoire s'achève en 1989 avec la chute du Mur de Berlin : le "combat" des barbouzes peut s'arrêter avec la mise au rencart de la génération politique de l'après-guerre.
Le scénario a été écrit à partir du livre éponyme du juge Giancarlo De Cataldo, et malgré les nécessaires aménagements dramatiques, on ressent bien ce qu'ont pu être ces années noires pour l'Italie. Les pantalons pat'd'éph, les coiffures à la Cerrone, les Vespa, les Fiat 600 et l'omniprésence de la musique disco ainsi qu'une photographie dans les dominantes froides participent de cette évoaction des années 70/80.
Les acteurs sont assez convaincants : Kim Rossi-Stuart, tout en crispations de mâchoire, Pierfrancesco Favino, avec une énergie animale, et la trop rare Anna Mouglalis. Il y a bien quelques longueurs (près de 2 h 30 pour résumer vingt années), mais le rythme est nerveux, même si le recours à l'ellipse et à l'implicite peut rendre la narration parfois un peu touffue, particulièrement pour un public non italien. Certaines situations ne sont pas crédibles, comme la relation entre la pute et le commissaire ; certains flash-backs au ralenti semblent exhumés d'un autre âge. Mais l'ensemble réussit à s'imposer malgré tous ces petits défauts, à la fois par le respect du genre et par son renouvellement grâce à son inscription dans un contexte historique aussi particulier.
http://www.critiquesclunysiennes.com/

Un saga épique et crépusculaire. Un moment de l'histoire de l'Italie, celle des années de plomb, noire et dure. Un film parfaitement maîtrisé, une distribution superbe et convaincante. Un scénario en béton, où images de fiction et d'actualités rappellent des faits encore frais dans les mémoires. Sur une vingtaine d'année on suit avec intérêt et émotion le trajet de cette bande de copains aux rêves et aux destins tragiques. Une histoire d'amitié, deux histoires d'amour impossibles. Un très grand film italien ! Du grand cinéma.

Difficile de résister à ce style digne des grands films de gangsters même si, à bien y réfléchir, il n'y a pas grand chose de neuf dans cette "romance criminelle". Néanmoins, le cadre inhabituel de cette Italie des années de plomb et la réalisation de très grande qualité sont deux éléments essentiels qui dote indéniablement ce film d'un charme bien propre à lui. En somme, bien qu'il ne soit pas révolutionnaire, ce "Romanzo Crimainale" parvient néanmoins à emporter l'adhésion.

mon dieu que c'est interminable même si le réalisme est bien présent

Le film a du mal à parvenir à la hauteur des ambitions qu'il affiche clairement : montrer la collision du pouvoir avec une partie du grand banditisme. Quand la seule accroche du film semble être de savoir comment vont finir les membres de cette bande de frappadingues, c'est qu'il y a un problème. Les couleurs sont hideuses, les acteurs très moyens à l'exception d'Anna Mouglalis. Certaines scènes sont pénibles voire ridicules (la visite de l'église) et l'insertion de bandes d'actualités est peu judicieuse. La troisième partie est la pire, encombrée de règlements de comptes auxquels on ne comprend plus rien.

Film italien nous replongeant dans les années 70 au temps des brigades rouges et de l’enlèvement du premier ministre Aldo Moro. Nous suivons l’ascension d’une bande de jeunes délinquants qui montent à Rome suite à un premier enlèvement sanglant pour prendre d’assaut la capitale et la mettre sous son joug grâce à ses méthodes radicales. Le film nous dépeint fort bien l’imbrication forte des milieux terroristes, mafieux et politiques ; chacun se servant de l’autre selon les circonstances et les intérêts en jeu. La bande une fois arrivée au sommet et la mort de son chef survenue se déchirera au gré des trahisons. Film brutal et sans concession qui redonne du souffle au film engagé italien. Placido se montre ici un digne successeur de Francesco Rosi.

"Romanzo Criminale" est un bon film de gangsters. L'intrigue suit un schéma assez classique pour le genre ( spoiler: ascension et chute d'un gang avec ce qu'il faut de règlements de comptes, de trahisons et compagnie
) et ne comporte pas de grandes surprises. La seule originalité vient du lieu et de l'époque dans lesquels se déroule l'action du film à savoir la Rome des années de plomb. Ce qui fait défaut à "Romanzo criminale" c'est l'absence d'éclats de génie dans tous ses aspects. Tout y est convenu que cela soit la mise en scène, les acteurs, le scénario, les personnages,... Rien qui ne permet de transcender un minimum cette histoire réchauffée. Cela dit, le résultat n'est pas mauvais et même plutôt efficace avec un rythme soutenu qui fait oublier durée relativement longue de ce long métrage italien.

Que dire du renouveau du cinéma Italien? Qu'il ressemble a une nouvelle vague ou à un nouvel hollywood et que ce film ci représente l'apogée de ce mouvement!