Tout ça…pour ça ? D’accord, la planète est magnifique, au graphisme époustouflant, et à la beauté palpable, délicate, et parfois mortelle, avec une faune aussi colorée que dangereuse ; certes la civilisation Na’vi est intéressante, recherchée, à mi-chemin entre les elfes, les chats, et certains tribus amérindiennes, et en apprendre sur elle est un véritable plaisir, ainsi qu’un dépaysement pur. Mais regardez un documentaire sur la forêt amazonienne procure les mêmes sensations, pour moins cher. La différence ? Ceci est un film. Donc on suppose une histoire. Or, aucunes subtilités ; tout est uniformisé : les Na’vis sont tous gentils et unis, les méchants sont tous…méchants et cruels, sans scrupules, juste animés par l’appât du gain, et de la violence. Bouh les vilains. Les personnages n’ont donc strictement aucune personnalité, aucun réalisme (il aurait été intéressant de voir une nouvelle manière de penser de la part des Na’vis), et les acteurs, le leur rendent bien, puisqu’ils sont au minima de leur art. Je ne me suis jamais attachée, jamais retrouvée dans les tourments (pour ce qu’ils sont nombreux) des protagonistes. L’histoire est d’un cliché inqualifiable (on me l’aurait dit, je n’aurais pas cru ; c’est vraiment Pocahontas) : on devine tout le film passé la moitié (oui, y compris la scène où le colonel sirote son café). La fin, malgré son intensité, reste d’une banalité assez spectaculaire. La Na’vi héroïne (nom incompréhensible) est complètement hystérique la moitié du film. C’aurait été moins gênant si les autres l’étaient aussi. Je n’ai pas compris non plus pourquoi ils font finalement confiance à Jack. Et surtout, ce qui m’a horripilée : ils investissent dans des avatars (qui coûtent individuellement une fortune) ils construisent des écoles, ils apprennent leur langue…et paf, du jour au lendemain, ils décident de détruire l’arbre, quitte à attirer leur colère. Surtout qu’on ne sait même pas concrètement à quoi sert leur caillou (sauf qu’il coûte cher…youhou !)
Donc vu le budget, une histoire un minimum fouillée aurait été la bienvenue. Divertissant, certes, par le graphisme (l’étoile, parce que faut pas pousser), mais loin, très loin, d’être un bon film.