Dans « Flandres », lhistoire, très classique, est traitée de manière hyper simpliste : deux hommes, amoureux dune même femme, lun amant, lautre ami. Ils sen vont en guerre et la femme attend. A la fois victimes (ils frôlent la mort à chaque instant, à mon avis, le seul moment intéressant du film) et bourreaux : on retrouve les gros clichés de la barbarie : on tue lenfant, le vieillard, on viole la femme, on saccage les maisons. Epilogue : lamant meurt, lami survit, rentre à la maison et récupère son amour de toujours.
Ce traitement presque méprisant tellement il est schématique, est certainement une volonté de Bruno Dumont, mais dans quel but ? Dépouiller lhistoire, les scènes, les personnages pour ne garder que lessentiel ? Mais quoi ? A force de dépouiller, que reste-t-il ? Le vide, lennui, et quelques bribes de sentiments...
Cest donc ça le message à retenir ? Les choses de la vie sont superflues, cest du décor, lessentiel de lexistence, cest son vide. Si cest ce quil faut retenir de ce film, je trouve que cest fait de manière très maladroite, on passe complètement à coté. Cest trop facile de faire un film « vide » sous prétexte quil est censé représenter ce « vide » de lexistence. Cest très loin de ce quA. Camus nous communique puissamment dans ses écrits sur labsurdité de la vie.
Bruno Dumont, dans une interview, disait : « Si je ne déformais pas (la réalité), le spectateur verrait la réalité telle qu'elle est mais cette réalité ne lui apprendrait rien ». Ah
parce que Bruno Dumont à la prétention de nous apprendre des choses ? Et ce film est censé y répondre ?
Il y a infiniment plus de choses à apprendre de « Striptease » par exemple, qui na aucune prétention de la sorte.