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Valentin B
12 abonnés
76 critiques
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5,0
Publiée le 24 mars 2019
The Servant fait partie des rares films de l’histoire du cinéma à faire preuve d’une exemplarité esthétique si irréprochable. Joseph Losey a su mettre en scène un maître déchu et son valet aux moeurs décadentes, en faisant des décors une métaphore grandiose du théâtre élisabéthain de William Shakespeare. Les plans sont soignés, Dirk Bogarde est impressionnant. Du grand art, le 7e art porté à son paroxysme. Il n’y a qu’un pas entre le théâtre et le cinéma. Ce tableau d’une bourgeoisie conservatrice déchue est complexe, pointilliste, novateur.
De l'influence perverse d'un domestique sur son maître... Sur un excellent scénario d'Harold Pinter (c'est le début de la collaboration Losey-Pinter), le réalisateur signe un film plein d'ambiguïté, de subtilité retorse et de machiavélisme feutré. Il explore la dialectique maître/esclave en inversant insidieusement les rapports de domination et de soumission. Visuellement, cela se traduit par une alternance de plongées et de contre-plongées, des effets d'ombres et de lumières, des jeux de miroirs. On note également un souci des détails qui font sens et une exploitation de plans-séquences élégants mais qui distillent quelque chose de vénéneux. La droiture et la diligence du serviteur, associées à une forme d'insolence déconcertante, prennent un tour de plus en plus troublant et malsain au fil du film. Et la réaction de l'aristocrate n'en est pas moins étrange. Masochisme, homosexualité latente se devinent en filigrane. Jusqu'à la décadence finale, sombre et assez monstrueuse. Dirk Bogarde est fascinant.
Un film d’auteur. Noir et blanc, musique, cadrages : on est tout de suite troublé par l’étrangeté malsaine de l’ascendant psychologique pris par le serviteur sur son maître, allant jusqu’à une emprise totale…
Un long métrage fascinant et intense, formellement impressionnant, surtout quand on sait que pour une partie du film Losey, malade, dictait par téléphone à Dirk Bogarde ses instructions pour qu'il puisse tourner à sa place. «The Servant» est une accumulation de talents, le tout formant une oeuvre inoubliable, véritable sommet du cinéma britannique. Le scénario est brillant, très ambigu, bourré de non-dits sur cette relation qui se noue entre le maître et son serviteur, tout en offrant une critique acerbe des différentes classes de la société ainsi que des rapports entre ces membres, qu'ils soient issus ou non de la même classe. Sans parler de cette sexualité latente, cette homosexualité même, illustrée assez explicitement chez des personnages secondaires, mais jamais avouée chez les deux principaux protagonistes. La mise en scène est quant à elle magistrale : l'influence de Welles et de l'expressionnisme se font sentir, mais Losey développe son propre style avec sa caméra sans cesse en mouvement, sublimant l'espace et imparable quand il s'agit de créer une atmosphère oppressante et malsaine uniquement à l'aide de la composition du plan. Et ensuite les acteurs. Le novice James Fox est excellent, tout comme la jeune Sarah Miles. Mais c'est surtout Dirk Bogarde que l'on retiendra, absolument époustouflant dans son rôle de domestique manipulateur. Il porte véritablement le film sur ses épaules, lui conférent une violence et une complexité remarquables : très charismatique, son personnage ne laisse pas indifférent tant il trouble et repousse à la fois. «The Servant» est un film en état de grâce du début à la fin. Un chef-d'oeuvre mémorable. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Fascination, domination, perversion sont au programme de ce huis clos subtilement mis en scène par Losey qui signait ici l'un de ses meilleurs films. Dirk Bogarde, acteur fétiche du cinéaste anglais, trouvait ici un rôle ambigu qui lui convenait parfaitement. Incontestablement, la grande réussite commune de ces 2 grands artistes.
Londres, un jeune aristocrate embauche un domestique qui fait venir sa soi-disant soeur qui séduit le maître....les rebondissements sont étonnants, l'ambiance délétère, atmosphère glauque de manipulation. Le domestique va se révéler peu à peu et Dirk Bogarde de jouer ce rôle avec une grande subtilité. Le tout est servi par une mise en scène fouillée, détails soignés, acteurs impeccables, dialogues itou. En résumé: un chef d'oeuvre incontournable.
The Servant est certainement l'un des films les plus pervers qui aient jamais été réalisés. L'interprétation magistrale de Dirk Bogarde et le jeu de lumières subtil rendent l'atmosphère étouffante et certains éléments du décor tendent à devenir obsédants à l'instar du miroir bombé et d'un escalier qui semble mener au paradis du vice incarné en les personnes spoiler: du couple domestique maléfique. Le metteur en scène parvient à transformer un jeu en une traque terriblement angoissante lors d'une scène de cache-cache entre le maître et le domestique. On peut le répéter: le mal a rarement été aussi bien filmé que dans ce chef-d'oeuvre à (re)découvrir absolument.
Tout dans ce film est plus qu'excellent : le jeu des acteursest à couper le souffle, la musique est parfaitement adptée à chaqe scène, le scénario original et surprenant, et surtout, la mise en scène,les jeux d'images et de caméra tiennent tout simplement du génie. Bref, un chef d'oeuvre, duquel Lynch s'est d'ailleurs fortement inspiré dans toute son oeuvre.
Film déroutant par son ambiance et par son intrigue. Ce huit clos nous plaque par sa maîtrise au niveau de la réalisation et du cadre. Les acteurs y sont excellents et le noir et blanc renforce cette détérioration du maître qui ne maîtrise plus rien qui se fait manipuler par son domestique, c'est un film qui traite trés bien l'archétype du personnage issu d'un statut social assez aisé et de l'autre un domestique qui travaille pour vivre. On voit ce fossé et ce décalage dans notre société qui montre que ces deux mondes ont dû mal à se parler et à se respecter. Film à découvrir absolument .
Une intrigue de troisième choix pour un résultat peu satisfaisante, même après le visionage de ce film je ne parvient à comprendre comment c'est passée l'inversion des rôles qui semble plus magique que probable, le maître n'a ni amour propres ni rien, un être plus faible qu'un mollusque en casserole.
Film d'une heure cinquante qui m'a paru durer le double.
Beaucoup à été écrit sur ce joyaux du cinéma : le scénario diabolique d'Harold Pinter, la caméra virtuose de Joseph Losey, l'usage des miroirs et des tableaux, le jeu tendu des acteurs... En revanche, à ma connaissance, rien n'a été dit sur la mini jupe. Elle est revêtue dans l'intrigue par la fausse "sœur", personnage central qui incarne la figure éternelle de la tentatrice. Cette banale jupe qui laisse à peine entrevoir le genoux, introduit le trouble qui fissurera le héros et provoquera sa chute. Symbole majeur de la liberté sexuelle des années 60, ce vêtement iconique inventé par Mary Quant, tient ici un rôle subtile mais central : une allégorie de la puissance féminine et en miroir, de la vulnérabilité qu'elle entraîne chez les hommes. Et Pinter et Losey montrent avec délectation, la chute de cet homme faible.
Un chez d' œuvre tout simplement! Les images sont magnifiques, la mise en scène virtuose et époustouflante , les acteurs extraordinaires, le scénario passionnant et d' une grande subtilité . Tout est dans les détails, les non dits et le climat est pesant et malsain, l'atmosphère ambigüe et quelquefois a la limite du fantastique . Un chez d' œuvre de plus pour Losey.
Le film change de tonalité d'intensité au fur et à mesure, cette évolution est bien retranscrite par le bon jeu des acteurs, mais le film est parfois un peu longuet et les choix du personnage principale manque de crédibilité.
Je n'avais jamais vu ce film mais je savais que c'est un grand classique.. Quelle déception ! Les personnages n'ont aucune épaisseur... Les chassés-croisés libidineux n'apportent pas grand chose à ce qui aurait pu être très intéressant : le rapport qui s'inverse subtilement entre le maître et l'esclave, l'homosexualité refoulée (?)... Un parti pris esthétisant affecté qui ressemble à des "effets de manches"... A mon avis, pas du grand Losey... Même pas une peinture subtile de cette bourgeoisie anglaise qui s'ennuie et distille l'ennui.