Bien déçu par cette première réalisation de Kurosawa. Et pourtant, la petite histoire du film, censuré sous la guerre, est passionnante. Surtout quand on sait que les Américains, vainqueurs du conflit mondial, interdiront la pratique du judo au Japon. Bref, revenons-en à l'intrigue. Elle est, disons-le franchement, merdique. Linéaire, ultra-prévisible, elle ne peut que décevoir. A moins d'être un grand naïf, et de croire encore au père Noël, ou à la possible victoire des communistes un jour aux présidentielles, on connaît le dénouement de tous les combats du film. Second point justement, la chorégraphie martiale. Excusez-moi, mais c'est à mourir de rire. On a l'impression de voir des petits primaires se battre dans la cour de l'école. Les luttes virent même parfois au tango (cf l'avant dernier combat). Et que dire de ces projections d'adversaires sur dix voire vingt mètres ? Avec les petits moyens techniques de l'époque, c'est risible. Autre défaut majeur, le rythme du film. Ultra lent. Quand on sait qu'il dure à peine 1h15, ça fait peur. On a presque envie de remercier le censeur de l'époque qui a bazardé 600 m de pellicule. Enfin, pour le fun, évoquons un peu les personnages majeurs du film. Le vilain pas beau du début par exemple, celui qui fait de sales grimaces. En plus, il se bat comme un plouc. Vous vous souvenez du pugilat entre deux coureurs du tour de France qui avait été filmé il y a une bonne douzaine d'années ? Eh bien c'est encore plus drôle. Autre mec du film que j'aime bien, le héros. Feu follet dans la première demi-heure, puis loutre décervelée le reste du film. Les femmes ? Des faire-valoir bien sûr. Le grand sec à moustache est pas mal non plus dans son genre. Enfin voilà, un film à voir c'est sûr, mais pour sa culture personnelle uniquement.