Avis : L.627 - Page 2

Excellent film d'une vérité extraordinaire, et surtout une vision multiple du métier de policier. Presque un documentaire superbement joué et authentique

Avec cette plongée aussi passionnante que réaliste au cœur de la police des Stups de Paris, Tarvernier réalise un chef-d'œuvre ni plus ni moins. Les acteurs sont d'une vérité et d'une justesse impressionnantes. Les situations filmées le sont tout autant, et l'on comprend (un peu) mieux le difficile quotidien de ses hommes et de ses femmes aux conditions de travail si précaire. Entre manque de moyens et règlement aberrant le réalisateur touche à tout les sujets. Un petit bijou en somme, ponctué d'excellents dialogues. Merci.

Un vieux film qui n'a pas pris une ride! Passionnant de bout en bout, on dirait un documentaire tellement ça sonne vrai! Quel réalisme! Même s'il ne se passe grand chose niveau action, j'ai été captivé par cette immersion au sein de cette brigade où l'on découvre les absurdités de ce service qui fait ce qu'il peut avec ce qu'on lui donne, c'est à dire pas grand chose. J'ai aussi beaucoup aimé la différence de point de vue de leur métier de tous les protagonistes entre les idéalistes et les résignés.... Captivant!
A voir.....

On avait été bluffé par le réalisme du film de Maurice Pialat (Police - 1985), cette fois-ci Bertrand Tavernier surpasse son confrère en nous plongeant dans la rude réalité social d'un commissariat, auprès de la brigade des stupéfiants.
L.627 (1992) dépeint avec énormément de réalisme les durs conditions de travail des policiers au début des années 90. Peu de moyen, tant au niveau logistique que financier, Bertrand Tavernier a privilégié l'économie d'action au profit des dialogues, en surnombre, ce qui risque d'en dérouter plus d'un, à défaut d'avoir un polar énergique ou violent. 140 minutes au coeur d'une brigade des "stups" où les rapports humains sont amplifiés, grâce à une mise en scène axé sur le côté documentaire, à la manière d'un Raymond Depardon, si bien que malgré la durée excessive du film, on fini rapidement par s'attacher aux personnages et a être pris dans la spirale du film au point d'y rester jusqu'au générique de fin.
Pour la petite anecdote, le film fut nommé à quatre reprises aux Césars (Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario & Meilleur Espoir féminin).

Les flics chez Bertrand Tavernier ne sont pas des super-héros mais des fonctionnaires de police ordinaires. Ils essaient de faire leur travail le mieux possible avec les moyens du bord. Le réalisateur pointe le manque de moyens matériels et les lourdeurs administratives (les policiers installés dans des « préfabriqués », le faible nombre de véhicules de police, la paperasserie etc.). Dans ces conditions, il n’est pas facile pour la brigade des stupéfiants de remplir sa mission. Durant leurs interventions, ces policiers en civil sont souvent confrontés à la misère et à la violence. Leur engagement dépasse le cadre du travail, souvent au détriment de leur vie de famille. A travers ces tranches de vies, le film montre à quel point il est difficile de sortir indemne d’un métier aussi prenant et difficile. Quelques moments de détente entre collègues viennent ponctuer leur quotidien stressant. J’ai trouvé le film réaliste notamment grâce aux acteurs très « humains ». Evidemment, c’est un film qui ne fait pas rêver…

Ceux qui veulent postuler pour une carrière chez les flics devraient regarder ce film ! Puis se renseigner auprès de véritables policiers sur leur métier ! Je suis persuadé que bien peu resterait pour tenter le concours d'entrée ! Car ce récit a au moins le courage de montrer au quotidien leurs vies professionnelle guère réjouissantes qui laissent peu de place à la famille, et bien d'autres choses, bref à leur épanouissement personnel. Encore faut-il se replacer dans le contexte de 1992 où les juges ne relâchaient pas aussitôt les malfrats faute de place dans les prisons. Et n'avaient pas une étrange propension à mettre en doute la bonne foi des forces de l'ordre à avoir fait état de la légitime défense ! Ou encore à être accusés d'avoir poursuivi des fuyards n'ayant pas obtempéré. Charles Pasqua ex-ministre de l'intérieur commentait du reste en 2015 :" il faudrait commencer par mettre des cartouches dans les armes des patrouilles que l'on voit pour qu'elles puissent au moins se défendre face aux terroristes, c'est simple!" Citation faite à l'occasion du massacre de "Charlie Hebdo" Enfin en 1992, on n'avait pas encore détérioré les conditions de salaires et de retraites des policiers et bien d'autres choses ! Il est curieux que ce film n'ait pas atteint le million de spectateurs : il est vrai que le quotidien vécu passionne moins que la fiction. Ce n'est pas une surprise si ce film a déplu au ministre de l'Intérieur de l'époque dont les services lésinaient sur les moyens en fournitures et imprimés divers !
J'ai bien aimé Charlotte Kady, seule femme flic égarée parmi tous ces hommes mais qui s'est bien intégrée, et Laura Guiaro qui de plus nous dévoile un corps superbe. Dommage qu'elle n'ait pas persévéré au cinéma et fait une carrière en demi-teinte. Côté masculin, Didier Bezace nous fait aussi un numéro superbe mais, avec sa moustache et sa drôle de coiffure, je ne l'avais pas reconnu au premier abord !
willycopresto!

D'un grand réalisme, comme toujours avec B Tavernier. Les flics sont des gens quasi normaux travaillanr dans des conditions parfois précaires loin des clichés des séries policières, des scènes du quotidien banales,dures, Une idée aussi que les institutions sont en vrac, que notre société est malade, dans ce cas précis, la police y ajoute du sparadrad faute de mieux !

Un grand film français ciselé avec des dialogues très bien écrits....des acteurs peu connus mais talentueux (D.BEZACE, J.P.COMART, C.KADY, J.R.MILO)....Très réaliste et qui passe vite malgré sa durée.....Moins connu que le film de MARCHAL mais cent fois plus crédible et passionnant....Une perle rare dans le cinéma français.

Ouais, bof... Beaucoup de mal avec les acteurs principaux qui semblent tout droit sortie des années 80 alors que le film date de 1992, et une absence totale d'intrigue. L'intéret réside dans le réalisme du quotidien des flics de ces années là avec quelques bonnes répliques que les initiés comprendront. Mais à trop hésiter entre film et documentaire, Tavernier finit par nous ennuyer...

A l'époque de la sortie du film les policiers avaient reconnu la vision très juste donnée par ce film de la réalité policière. L 627 est intéressant mais Bertrand Tavernier donne un ton trop proche du documentaire à son film (un défaut de ce réalisateur), bon film mais un peu lourd.

Un chef d'oeuvre, racontant le quotidien tragique, fait de désillusions et de petites victoires, d'un flic des stups dans une époque marquée par la recrudescence de la toxicomanie, du sida, et de la crise sociale.
Didier Besace, en héros anonyme et un peu perdu, est incroyable d'intensité et chialant d'humanité. A ne pas comprendre comment il a pu avoir une carrière aussi restreinte.
Le film n'en reste pas moins d'une qualité extraordinaire, de par sa réalisation épurée mais percutante, ses seconds rôles tous crédibles et intéressants (Torreton !), et par son histoire humble mais pourtant tellement passionnante car réaliste.
En écrivant je me rend compte que ce film pourrait très bien être mis en parallèle avec la série The Wire.
A VOIR ABSOLUMENT!

Un sujet intéressant et toujours d'actualité malgré les années passées filmé de façon assez brut et immersif pour le spectateur. S'en dégage une proximité avec les excellents acteurs tous avec leur caractère propre et notamment Lulu. Un très bon Tavernier.

On est projeter dans un monde inconnu mais que l'on imagine bien comme çà.

Cette immersion dans une brigade de police antistupéfiants relève d’abord du documentaire. On suit son quotidien, sans qu’une « histoire » n’en constitue le fil conducteur. Le tableau est plutôt déprimant, tant dans la description de la police que dans celle des toxicomanes. La première est constituée majoritairement de « beaufs », plus préoccupés par l’apéro et les horaires que par leur mission de service public, aux méthodes contestable, encadrés par une hiérarchie qui soigne plus les apparences statistiques que les moyens mis à disposition des équipes, et qui s’accommode d’une lourdeur administrative aveugle. On s’interroge même sur la véracité de certains aspects de cette description, contestée par le ministre de l’intérieur de l’époque, mais n’était-il pas là dans la posture imposée par sa fonction ? La condition des toxicomanes est montrée d’une façon très crue, respirant une réalité sordide. Dans cet univers une place est faite aux interrogations personnelles de Lulu, le personnage principal, qui apparaît comme un idéaliste humaniste face à ses collègues, et qui perd pied (voir la dernière scène), rongé par le fonctionnement désastreux de son unité et le sort de la population à laquelle il est confronté. Le film ne manque pas d’intérêt, mais, trop long, il souffre d’une construction insuffisante pour retenir la pleine attention, et l’on passe d’une scène à l’autre sans lien apparent. On se demande pourquoi il a été nominé (mais non primé) au César du meilleur scénario). Le constat est accablant (souhaitons que les choses aient évolué depuis trente ans), et l’émotion n’affleure que dans une scène où l’amie toxicomane de Lulu exprime son besoin de tendresse.

Impossible de mettre moins a ce chef d'oeuvre...Tavernier realise la son meilleur film...D'un realisme saisissant...Didier Bezace creve litteralement l'ecran par son talent...le film dure 2h20 mais c'est à aucun moment un handicap...A noter egalement une excellente interpretation de Jean Paul Comart, dans le role du chef...Injustement ignoré en 1992, il meriterait une nouvelle diffusion rien qu'a la telé...Pour montrer le realisme de la lutte anti drogue...beaucoup de scenes d'humour tres bien mises dans ce film intemporel...Largement mieux que LE PETIT LIEUTENANT trop ennuyant a voir et 36 QUAI DES ORFEVRES trop pretentieux....Donc un film culte pour moi...