Chef d'oeuvre incontesté, La Belle et la Bête de 1946 reste la version indétrônable du conte, avec un casting monstre. Magie, rêve, horreur, tout y est. Le maquillage de Jean Marais reste encore (and forever?) l'un des plus marquant du 7ème Art.
La Belle et la Bête est un film correct de la part de Jean Cocteau, même si c'est loin d'être la meilleure adaptation cinématographique du conte. Je n'ai pas du tout compris l'intérêt d'orienter le conte vers une analyse du passage à l'âge adulte. Autant le conte est une métaphore de beaucoup de thématiques (l'intolérance, le jugement sur les apparences, … ) mais pas vraiment celle du passage de l'enfance à l'âge adulte. Du coup, cet axe m'a un peu déconcerté. Le récit prend pas mal de distances avec le récit d'origine, distance dont je n'ai pas toujours compris l'intérêt. Ça donne au film une dimension assez abstraite auquel j'ai été plutôt insensible. Les acteurs jouent plutôt bien. Josette Day est bien et Jean Marais n'a pas vraiment à forcer (l'acteur a le mérite de jouer un double-rôle). Les décors sont en revanche très réussis, rien à redire là-dessus, mêlant féerie et ombre. Les quelques effets spéciaux sont aujourd'hui désuets mais ils sont intéressants à voir. Les costumes sont impeccables eux aussi et parfaitement crédible, même aujourd'hui. Drôle de film, c'est finalement plus le conte d'origine qui m'a plu plutôt que sa mise en scène.
Un véritable chef d'œuvre avec les moyen de l'époque....l'atmosphère qui se dégage de ce film est inouïe :O les acteurs sont majestueux et incarné. Un film a avoir vu au moins une fois dans sa vie ;)
La Belle et la Bête fait partie de ces classiques qui vous marquent par leur étincelante poésie. Jean Cocteau avec son talent de poète illustre à la perfection un genre, le merveilleux, qu'il renouvelle de fond en comble avec son innocence. Il parvient à créer un univers de pure féerie où le spectateur est transporté comme dans un rêve éveillé. Un chef-d'oeuvre absolu du 7ème art dont la magie, toujours intacte, continue de faire rêver les adultes comme les enfants. Un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir, en tout cas le plus beau film du cinéma français et sûrement la plus magnifique des adaptations du conte de Madame Leprince de Beaumont.
Que ce film est beau! Quelle imagination de Cocteau pour l'époque! Les costumes, les décors, la lumière sont magnifiques. Film poétique, un vrai classique!
le premier "vrai" film que j ' ai vu un soir d ' été à la télé avec mes parents . Un grand souvenir d ' enfance qui est devenu avec le temps ma madeleine de Proust perso . Je reçois aujourd'hui ce film avec les yeux d ' enfant et c ' est beau poétique et hypnotique. Le plan de l ' arrivée de Belle dans le château est un moment que j 'oublierai jamais . Jean Marais est un comédien qui a bercé mon enfance et qui m ' à donné envie de jouer à moi aussi . Une oeuvre importante pour sa vraie beauté.
Que dire de ce film à part que c'est un enchantement visuel qui n'a pour l'instant (et à mon avis) jamais été égalé ! Les dialogues, les images, tout est simple mais donne au film une grande forme poétique. On ne comprend pas pourquoi ce film est si beau, et on n'en a pas besoin. Il faut juste le regarder et apprécier ce qu'est LE cinéma ! Et un grand "respect" à Jean Marais pour son interprétation - magnifique - de la bête ! "Alors monsieur, vous volez mes roses ?"
S’il y bien un film des années 40 qui a marqué le cinéma fantastique français, c’est bien le film de Jean Cocteau La Belle et la Bête. Malgré son âge, La Belle et la Bête parle encore aux spectateurs friands de contes de fées et d’histoires imaginaires. Il faut dire que Jean Cocteau a intégré dans son film des ingrédients de premiers choix : richesse de l’histoire, somptueux décors, un Jean Marais magistral et des effets magiques qui honore le cinéma en noir et blanc. Jean Cocteau magnifie le conte de Mme Leprince de Beaumont en mettant en scène l’histoire d’amourbelle et cruelle entre une jeune fille et une Bête mystérieuse. Un colosse du patrimoine français et mondial. Un essentiel à voir et à revoir sans modération.
Ce n'est pas de ma génération, soite, mais j'adore Jean Marais. Et puis la belle et la bête est un belle hitoire. Jean Marais est vraiment extraordinaire en bête. Belle est vraiment belle. Un joli flm de Jean cocteau. A voir.
Le visage de La Bête en gros plan : à la fois terrifiant et fascinant, et tout est dit. C'est sur cette ambiguïté, celle d'un univers visuel aussi fantastique qu'inquiétant, que Cocteau va construire son long-métrage.
Récit de l'opposition, "La Belle et la Bête" l'est avec évidence. Partagée entre l'amour de son père mais une vie miséreuse, et le côté inquiétant de la Bête avec qui tout semble pourtant être possible, Belle se retrouve tiraillée entre deux mondes. Elle est le contraire total de ses sœurs, ces dernières, petites bourgeoises trop gâtées, rendant tout ce qu'elles touchent hideux, mais aussi traitée comme une esclave, là où la Bête lui offre une vie de reine.
Toutefois, jamais Cocteau de tombe dans le poncif de la princesse, préférant démontrer la douceur de son personnage, loin des obsessions matérielles de ceux qui l'entourent, mais bien de sentiments réels pour son geôlier. Leur relation - tout autant que leurs interprétations respectives - touche donc au sublime. La Bête est aussi, au delà de son apparence, une figure de contradictions : son comportement sauvage n'appuie que d'avantage sa tendresse. C'est bien cette dichotomie qui rend l'œuvre du cinéaste si majestueuse, jusque dans les décors, insufflant de la vitalité aux objets inanimés, pour un résultat dérangeant mais emprunt de féerie.
Cocteau met donc en scène ce conte avec candeur, laissant le soin au spectateur de participer activement à l'émerveillement que propose le récit. "La Belle et la Bête" est un film complexe, dont il est difficile de faire un constat tant s'y abandonner est impératif pour en apprécier la beauté, mais aussi l'écriture, candide au plus au point pour ce qui concerne ces personnages ou bien le traitement de ses thématiques. C'est ce sentiment d'abandon impératif, au risque d'y voir un objet filmique splendide mais stupide, qui constitue la seule limite de ce long-métrage. Bien peu de chose face à une œuvre qui, si on fait l'effort de se perdre complètement à elle, offre un voyage inoubliable.
Le conte mis en scène par Cocteau, que l'auteur nous invite à voir avec le regard de l'enfance, recompose, tout en s'en inspirant, l'esprit des récits merveilleux, de l'enfance précisément. On y rencontre l'incontournable prince charmant, une jeune fille aux airs de Cendrillon, un miroir (toujours important dans l'oeuvre de Cocteau) façon Blanche-Neige... Pourtant, l'univers fantastico-onirique de Cocteau dépasse le cadre aimable et enfantin de certaines des légendes d'Andersen ou Perrault. En entrant dans la demeure inquiétante de la Bête, on pénètre dans un monde magique et éclectique aux accents mythologiques et surréalistes. Cette poésie par l'étrange se caratérise par une expression visuelle faite de zones d'ombre ou d'éclats de lumière, comme pour signifier l'ambivalence de la Bête, avatar de Jekyll et Hyde récrées par la poésie. Car la Bête menaçante et peut-être dangereuse a un coeur qui la rend sensible à la beauté et à la bonté de la Belle. La Bête, contrainte et résignée à la solitude à cause de sa monstruosité, témoigne alors d'une pathétique souffrance amoureuse spoiler: qui trouvera un heureux dénouement , tant il est vrai pour Cocteau, que l'Amour est plus fort que les apparences les plus laides. Malgré son masque, Jean Marais restitue superbement la douleur universelle de la Bête, sa générosité jusqu'alors contenue et, surtout, son insupportable complexe. Le film de Cocteau est indéniablement une des plus belles et émouvantes exaltations du sentiment amoureux.
Paradoxalement pour un film réalisé par un grand génie littéraire, j'ai trouvé ça plutôt mal écrit. Le récit, et notamment la psychologie de la Bête, évoluent d'une manière un peu incohérente d'une scène à l'autre. Le message manque de clarté, de consistance. Le contenu émotionnel du film est beaucoup moins fort que dans l'adaptation Disney. Que sauver ? Je ne descendrai pas plus bas que deux étoiles, par respect minimum pour sa réputation de classique du cinéma, mais j'ai encore l'impression d'être généreux.