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    Docteur Jekyll et Mister Hyde
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    chrischambers86
    chrischambers86

    11 968 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2016
    Un Dr Jekyll, un Mr Hyde! Deux personnalitès : une bonne, une mauvaise! Mais un seul dèsir : semer la terreur! Sans aucun doute la meilleure adaptation de Robert Louis Stevenson avec celle, muette, de John S. Robertson, sortie en 1920! Le roman eut un tel succès qu'un an seulement après sa parution, Thomas Russell Sullivan l'adaptait dèjà au thèâtre! il faudra un certain temps pour que le 7eme art ait les moyens techniques de raconter une histoire aussi complexe que "Dr. Jekyll and Mr. Hyde". La transformation spectaculaire de Fredrich March impressionna beaucoup à l'èpoque! il faut dire que ce dernier incarne un M.Hyde des plus bestiaux! Auteur de son maquillage, March obtint un Oscar mèritè pour son interprètation du hèros aux deux visages! Un grand classique du genre rèalisè avec une virtuositè remarquable (telle la sèquence de camèra subjective en scène d'introduction) par un homme de grand talent, Rouben Mamoulian...
    Caine78
    Caine78

    6 015 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Peut être la meilleure version duroman de Stevenson. La mise en scène de Mamoulain est excellente et ce film contient un charme indescriptible, bien loin des effets spéciaux balourds d'aujourd'hui. Quelques scènes sont vraiment monumentales et l'ensemble est très subtil, à l'image de la remarquable interprétation de Fredric March. Excellent.
    Camusduverseau
    Camusduverseau

    43 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2007
    Très bonne adaptation du roman de Robert Louis Stevenson. Les maquillages sont très réussi. Le film fait vraiment peur parfois.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Attention chef d'oeuvre!
    Un très grand film osé pour l'époque, où Hyde apparait comme un paliatif à Jekyll afin d'assouvir ses envies sexuelles avant son mariage!
    Mise ne scène inventive (la caméra subjective en ouverture) et interprétation hallucinante de F. March. 70 ans après, on ne peut ne pas être impressionné. Très très grand. Un classique à la réputation non usurpée.
    En 41, Victor Fleming tournera un remake avec Spencer Tracy et Ingrid Bergman, beaucoup moins inventif, et surtout beaucoup moins malsain.
    TheDarkKnight74
    TheDarkKnight74

    19 abonnés 194 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2012
    Film culte s'il en est, dont tout le monde connaît du moins le célèbre titre, Dr Jeykill et Mr Hyde est un vrai bonheur pour le cinéphile qui aime passionnément le cinéma fantastique et se lasse du peu de réussite que l'on au sein du genre à l'heure d'aujourd'hui. La qualité d'interprétation est somptueuse : Friedrich March crée un personnage atypique, chercheur obsessionnel et homme à la psychologie intense, au rythme de vie effréné, le jeu de l'acteur touche au même style que celui de Johnny Depp en Ichabold Crane ou encore en Sweeney Todd, si on le transpose au gabarit de l'époque. Miriam Hopkins incarne une jeune fille de basse condition, stéréotypée, certes (elle use de son charme pour se débrouiller, elle aime le luxe, la coquetterie et est purement matérialiste alors que ses moyens ne le lui permettent aucunement, ce type de personnage féminin est souvent décrit dans les romans de Zola sur la bourgeoisie, voir Pot-Bouille), mais avec une sensualité débordante. Holmes Herbert dans le rôle du Dr Lanyon se révèle être au final un protagoniste alors qu'il pose en figure secondaire tout au long de l'histoire, et c'est là qu'il peut développer son talent pour prendre de l'épaisseur, se transformant en juge implacable. Le duo père fille est voué à soutenir des personnages clichés mais ils le font joliment. Enfin, j'ai été agréablement surpris par l'existence d'un majordome chez Jeykill, nommé Poole et campé dignement par Edgar Norton. Personnellement j'ai tout de suite fait le parallèle avec Batman, étant un grand fan, la comparaison saute aux yeux (Bruce Wayne / Alfred et Jeykill / Poole) et n'est pas dénuée de sens, bien au contraire, il semble que notre adaptation de la nouvelle de Stevenson ait servie de source d'inspiration pour le grand comic. On retrouve même une référence au dédoublement de Jeykill dans Batman return, second opus en apothéose de Tim Burton. Le casting nous donne donc tout ce qu'il a, afin de mener à son terme un conte noir percé de réflexions sur l'âme humaine. Le questionnement oral est réduit ici à son minimum, c'est au spectateur de chercher des indices, dans les dialogues théâtraux, dans le sublime décors mis en exergue par une photographie belle à pleurer (Karl Struss oblige, c'est lui qui s'est chargé de Island of losts souls, Dracula, Frankenstein...) et filmés avec une maîtrise impressionnante démontrant une vision d'une modernité à couper le souffle. Les premières minutes en caméra subjectives, précurseur du found footage, en 1932 ? Les bras m'en tombent. Le rythme des péripéties beaucoup plus rapide à côté de ses contemporain, similaire à celui de nos films d'aujourd'hui, l'efficacité des scènes d'actions encore très prenantes, l'absence totale d'incohérences...ce Robert Mamoulian est donc un sacré réalisateur visionnaire, va falloir que je me penche sur quelques uns de ses films...Si il y a bien un seul élément qui fait défaut à cette aventure si surprenante, c'est de la musique, qui ne se déclenche que lorsqu'un personnage décide de jouer de l'orgue (Jeykill) ou du piano (Muriel). Il y également deux élancées dramatiques et dantesques pour ouvrir et clore le film, qui sont des morceaux de musiques classiques bien connus. Ce parti pris est le seul qui peut déstabiliser, et encore, c'est bien peu, et c'est un choix judicieux, afin d'orienter la source de la tension que distille les scènes les plus dangereuses vers le jeu des acteurs, et cela fonctionne parfaitement. Hyde est grotesque, amusant, effrayant, ridicule parfois, mais à ne surtout pas prendre à la légère. Il rentre d'ores et déjà dans mon panthéon à moi de grand méchants, au même titre que le Joker de Burton qui a certainement été influencé par cet homme à visage...et bien, à visage exprimant nos pulsions à l'état pur, notre état animal qui perle sous notre belle éducation, cette dualité qui concerne chacun d'entre nous, que l'on a besoin de refouler, d'exprimer en la détournant vers des objets précis afin de ne pas nuire à autrui, de contenir jusqu'à un certains points...le point de vue sur l'humanité pouvait ainsi paraître pessimiste à l'époque, mais à mon avis il est plutôt réaliste, et les nouvelles études scientifiques sur notre psyché nous ont fait communément admettre ce genre de notions qui avait sans doute du mal à passer en 1932. A vrai dire, il s'agissait aussi de mettre en scène un récit fantastique, d'où un climat sombre et envoûtant, que j'ai adoré immédiatement en me plongeant dans le film : hauts de forme et manteau en cape (pèlerine) tournoyant dans des ruelles sombres d'un style victorien, plans de réverbères, d'orgues, de portails massifs en métal, de chandeliers...esthétique évocatrice qui vient chatouiller notre subconscient avec délice, créant une atmosphère à la frontière entre le gothique et le victorien, un vrai régal pour un fan de Burton. Amis cinéphages, ce splendide chef d’œuvre est un incontournable, et pas seulement au niveau du cinéma fantastique, mais aussi au niveau du 7e art pour les idées novatrices qu'il déploie !
    pierrre s.
    pierrre s.

    350 abonnés 3 235 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 novembre 2014
    Adaptation très réussi, le film est pour son époque, assez remarquable! Commençons par la première séquence en vue subjective qui est parfaite, ou par les scènes de transformations redue plus vrai que nature par un maquillage bluffant! Un très bon film.
    sebastien r
    sebastien r

    3 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 novembre 2021
    Un chef-d'œuvre!
    spoiler: Au moment de sa transformation en Hyde et ses premiers pas sous ce côté j'ai beaucoup ri, mais la finalité n'a rien de comique, une fin touchante....

    Une interprétation magistrale de F. March! A voir. Et acteur que je recommande chaudement à travers tous ses films, que j'avais découvert en Philippe dans Alexandre le Grand 1956.
    Henrico
    Henrico

    134 abonnés 1 268 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2009
    Compte tenu des progrès de la technologie moderne en matière d'effets spéciaux, le maquillage et les mutations de Fredric March, peuvent paraître ridicules à des spectateurs contemporains. Les tirades des acteurs exprimant leur amour ou leur détresse peuvent paraître aujourd'hui trop théâtral et donc démodées. Vu l’hyper dynamisme actuel utilisé dans le montage des scènes, on peut, de nos jours, reprocher à certaines scènes une trop grande lenteur. Pourtant, on ne peut que reconnaître la justesse expressive et les prouesses physiques de Fredric March. Personne ne peut nier non plus l’excellence du jeu de Miriam Hopkins. Et enfin, les prouesses techniques de Rouben Mamoulian dans cette version de 1932 n’ont rien perdu de leur caractères innovant tant du point de vue des jeux d’ombres et de lumières que du point de vue des effets visuels pour exciter la curiosité(les mains du pianiste) la surprise (murs qui « tournent » après que Jekyll ait bu sa mixture), ou la peur(le jeu des miroirs).
    TCovert
    TCovert

    63 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 octobre 2011
    Ce qui frappe à la vision de cette version de Jekyll & Hyde de 1931 c’est son utilisation de techniques très modernes pour l’époque comme la vue subjective ou le split-screen. Techniques dont l’utilisation n’est pas vraiment justifiée, notamment en ce qui concerne le split-screen qui semble être ici un effet uniquement et n’a pas de valeur dramatique. Bon l’histoire on l’a connait, elle n’est pas racontée de manière très originale même si elle met l’accent sur l’aspect sexuel, Jekyll devenant Hyde à cause d’une libido insatisfaite. Les transformations sont très réussies en termes d’effets spéciaux mais l’aspect de Hyde m’a plutôt déçu. Hyde est un singe géant rendu bien plus comique qu’effrayant par son interprète Frederic March. Après ça manque de musique comme bon nombre de film fantastique de cette époque et les acteurs ont tendances à sur jouer, dommage. Bref, une adaptation intéressante mais pas essentielle.
    Benjamin A
    Benjamin A

    648 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2014
    Deuxième adaptation du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, ce "Docteur Jekyll & Mr Hyde" de 1932 s'avère brillant. Avec comme fond une excellente reconstitution victorienne, on y suit un de ses hauts représentant le Docteur Jekyll. Ce dernier annonce qu'il est capable de dissocier le bien et le mal du psychisme humain et il va expérimenter cette découverte sur lui-même et apparaitra Mr Hyde. Le réalisateur Rouben Mamoulian nous livre une fascinante étude du comportement humain, entre le docteur Jekyll, enfermé dans des conventions et dont la société bride les instincts (notamment les pulsions sexuels et le film le montre bien avec beaucoup de subtil sous-entendu) et son opposé le sauvage Mr Hyde, incontrôlable face à ses pulsions. La mise en scène est excellente et l'atmosphère est sombre, malsaine et violente comme il faut, techniquement c'est aussi excellent, notamment pour l'époque avec notamment la vue subjective, ou encore les jeux d'ombres et de lumières. Les interprétations sont très bonne et en premier lieu Fredric March dans le double rôle de Jekyll et de Hyde. Le maquillage est surprenant et dans l'ensemble c'est vraiment bien fait et on ressent un sentiment d'authenticité qui accentue le réalisme, ce que les effets numériques ne sont plus capable de faire aujourd'hui. Une grande et belle œuvre qui nous emmène dans un Londres brumeux et nous fera étudier de manière fascinante et subtile la psychologie humaine. Superbe.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 008 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 août 2021
    Rouben Mamoulian, né en Géorgie en 1897, est venu au théâtre par sa mère qui dirigeait la société théâtrale de Tbilissi. Initié à l’art dramatique par un disciple de Stanislavski, il fonde en 1920 à Londres où il a suivi sa sœur, sa propre compagnie de théâtre. En 1923, il émigre aux Etats-Unis pour devenir rapidement l’un des metteurs en scènes les plus recherchés de Broadway. La Paramount le repère alors et le fait venir à Hollywood. Il devra passer directement au parlant balbutiant sans pouvoir bénéficier des avancées esthétiques réalisées par le cinéma muet parvenu à son apogée à la fin des années 1920 grâce à des réalisateurs comme Franz Borzage, Fritz Lang, Victor Sjöström ou Friedrich Wilhelm Murnau. Frustrée, sa nature profonde d’esthète ne peut évidemment se satisfaire du statisme qui s’empare alors des plateaux encombrés par la lourde machinerie liée au cinéma sonore. Il va donc être au sein de la Paramount avec Sternberg, DeMille et Lubitsch (tous les trois ont connu le muet contrairement à Mamoulian), un de ceux qui vont explorer les moyens de retrouver une part de la liberté créative qu’offrait un cinéma muet désormais définitivement condamné. Pour Mamoulian, les audaces techniques seront dès lors un trait marquant de son cinéma. Alors que le cinéaste affirmait : « Rien ne m’intéresse moins que la technique pour la technique gratuite. Aussi brillante soit-elle, je ne pense pas qu’elle ait une relation quelconque avec la création artistique », certains comme Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans leur livre somme « 50 ans de cinéma américain » lui reprocheront ce tropisme comme n’étant pas souvent en phase avec la narration et parfois même hors de propos. Quand après deux films convaincants, la Paramount lui propose de réaliser la première adaptation sonore de « L’étrange cas du docteur Jekyll », la célèbre nouvelle de Robert Louis Stevenson parue en 1886, Mamoulian affirme ses exigences artistiques en imposant Frederic March en lieu et place de John Barrymore (passé entre temps à la MGM) puis d’Irving Pichel. Il décide aussi fort à propos de placer Miriam Hopkins dans le rôle d’Ivy, la prostituée victime des brutalités de Hyde, plutôt que dans celui de la fiancée officielle du docteur Jekyll que l’actrice convoitait en priorité. Au-delà de la caméra subjective qui introduit l’arrogant docteur Jekyll se dirigeant vers l’assemblée de médecins à laquelle il va présenter son projet fou et de la fulgurante curiosité que constitue la première apparition de Hyde grâce un procédé subtil de superposition de filtres devant la caméra, c’est l’approche de la nature duale de l’âme humaine par Mamoulian qui réellement innove. Le réalisateur qui œuvre juste avant l’apparition du code de censure, choisit de lier le drame du docteur Jekyll à la frustration sexuelle éprouvée via le poids des conventions de la société victorienne qui l’empêche d’assouvir sa passion pour sa promise (Rose Hobart). Le hasard d’une rencontre avec une prostituée, incitera Jekyll à tenter sur lui-même la dissociation des deux faces de sa personnalité afin de s’éviter la culpabilité adultérine qui immanquablement le gagnera s’il passe à l’acte. Pour cette raison sans doute, le Hyde de Mamoulian s’approche davantage de l’animal qu’était l’homme avant sa sociabilité et que les notions de bien et de mal lui soient connues. Ce parti pris n’est malheureusement pas toujours bien servi par les dialogues pompeux du scénario de Samuel Hoffenstein et Percy Heath qui près de 100 ans plus tard datent sérieusement le film et l’empêchent d’accéder au statut de chef d’œuvre intemporel que lui promettaient la sublime photographie de Karl Struss , les décors somptueux d’Hans Dreier et la prestation complétement habitée de Miriam Hopkins qui confirme le flair de son réalisateur. Une décennie plus tard, Victor Fleming restant dans la même veine, livrera une version sans doute plus fluide dans sa narration et plus approfondie sur le plan de la psychologie des personnages mais qui ne dégagera pas la même intensité visuelle. Le chef d’œuvre indépassable reste donc encore à tourner malgré la très haute tenue des deux versions précitées.
    ronny1
    ronny1

    29 abonnés 912 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2020
    Dans la ligne novatrice d’« Aplause » réalisé deux ans plus tôt, Rouben Mamoulian et les scénaristes Samuel Hoffenstein et Percy Heath s’attaquent à l’adaptation du roman de Robert Louis Stevenson « The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde ». D’entrée le scénario s’éloigne à la fois du roman (il est vrai très court) et des précédentes versions, notamment celle, fameuse, de 1920. En premier, Mr Hyde n’est pas le monstre épouvantable du roman auquel John Barrymore apportait un contorsionnisme impressionnant. Chez Mamoulian, proche d’un retour bestial vers les origines de l’homme, Jekyll comme Hyde sont fascinés par les femmes, Muriel « for » good, mais surtout Ivy la prostituée (Miriam Hopkins), pour les deux. La rencontre de Jekyll et Ivy (censurée en partie car le lent déshabillage d’Ivy sous les draps fut coupé) offre une charge érotique exceptionnelle pour l’époque. Elle se prolonge par un très long fondu enchaîné sur le balancement de la jambe nue de Miriam Hopkins dégageant une incroyable sensualité qui engendre une pulsion obsessionnelle chez Jekyll, tout en symbolisant (cristallisant ?) la dualité intérieure entre le bien et le mal. Toutes les scènes de Hyde avec une Ivy au décolleté appétissant, ramènent aux pulsions les plus primitives de l’homme, entraînant, malgré les exactions, un capital sympathie vers ce monstre (sauf peut-être pour la belle). De l’autre face de la pièce (si j’ose dire car les personnages féminins sont inspiré de l’adaptation au théâtre qu’en fit T.R. Sullivan en 1897), une Muriel Carew (Rose Hobart) touchante mais plus mystérieuse que troublée, peinant à apporter suffisamment d’équilibre face à la relation Hyde-Ivy dont chaque scène offre une puissante charge transgressive et sexuelle. La caméra subjective, la virtuosité des scènes d’action et la bouleversante scène où, pour la dernière fois, Jekyll/Hyde observe de l’extérieur, au travers des voilages de la baie vitrée du salon, Muriel jouant au piano, est une démonstration des immenses qualités et innovations cinématographiques de Rouben Mamoulian. Frederic March interprète un homme tiraillé entre le mystère intact de sa fiancée et la relation adultère et passionnée avec une catin, entre honneur et passion. Ainsi, même si elle n’est pas le personnage principal, Ivy devient le point de fixation de cette tentative d’évasion du carcan victorien, moralisateur et étouffant. Il est accompagné d’un cortège de conventions que Jekyll méprise comme le témoigne sa morgue hautaine vis à vis de ses pairs. L’acteur jusque là cantonné dans un type de rôle se verra alors confié des opportunités plus complexes. Le succès fut important (huitième recette de 1932), si bien que huit ans plus tard, la MGM qui a racheté tous les droits du film, se lancera dans un remake. Seuls les Carew, Lana Turner et Donald Crisp, supportent avantageusement la comparaison (Spencer Tracy pensera même que c’était la fin de sa carrière hollywoodienne). Face au résultat décevant, la MGM pour éviter toute comparaison, supprima la diffusion du film de Mamoulian pendant des années, privant le jeune public des années quarante de ce grand film.
    Julien D
    Julien D

    1 102 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 février 2014
    Avant même que la Universal ne mette en chantier toute sa célèbre série d’adaptations de romans gothiques (Dracula, Frankenstein…), la Paramount produisit une relecture audacieuse du récit imaginé par Robert Louis Stevenson un demi-siècle plus tôt. Avec une approche sexuelle de la thématique de la double-personnalité et en replaçant l’histoire dans le Londres victorien, Rouben Mamoulian a conditionné toutes les adaptations suivantes de Dr. Jekyll et Mr. Hyde mais il a aussi et surtout apporté un travail formel impressionnant. Avec l’aide du directeur de photographie Karl Struss (qui avait travaillé sur le magnifique L’aurore et participera au technicolor d’Autant en emporte le vent), le réalisateur s’essaie à deux effets qui deviendront plus tard essentiels, celui du split-screen et des prises de vue de vue subjectives. Le casting, mené par Fredric March et son effrayant double-rôle, campe toute une série de personnages complémentaires qui sont, à juste titre, devenus des références du cinéma de genre.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    66 abonnés 1 656 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2019
    Mise en scène étonnement moderne (avec vu subjective, split screen, effets spéciaux) ce qui le rend terriblement intrigant. Après il est vrai que le rythme est méchamment daté mais l'interprétation de Frederich March (véritable star à l'époque un peu oublié aujourd hui) apporte une qualité au film par son jeu totalement schizophrène et inquiétant.
    Jipis
    Jipis

    32 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2012
    A l'ère de la femme battue la scène ou Mister Hyde exerce une domination presque insoutenable sur Ivy Pearson lui imposant de fredonner à domicile sa chanson de cabaretière soutire presque des larmes par son paroxysme dominateur.

    Le contenu livre le mythe éternel du monstre et de la putain, de la bête et de la belle ou tout est en miroir, le bon docteur assouvi extérieurement une face négative refoulée en compagnie d'un jolie blonde libérée intérieurement pervertie.

    Un mal abject, laid, autonome s'acharne le temps de l'effet d'une potion sur une créature Babylonienne terrorisée incapable de faire le rapprochement entre un séduisant Docteur aguiché et le réveil d'un cataclysme ravageant tout sur son passage, concept contenu dans une même architecture réclamée par le balancement d'une jambe gainée de soie.

    La lutte éternelle entre le puritain et le jouisseur réunit en une seule entité se brise par l'absorption d'un philtre libérateur permettant à la brute de se déchaîner en se détachant d'un concept siamois antinomique. Un monstre aux forces décuplées s'extériorise en versant le champagne à la grosse. Un verbe rauque de hussard pourvu de gestes rustres bascule un corps soumis au plaisir sans ménagements.

    Première œuvre parlante du livre de R. L. Stevenson « Docteur Jekyll and Mister Hyde » reste malgré ses soixante seize printemps une œuvre moderne, soignée, poignante. L'impossibilité d'assumer son bon et son mauvais coté dans un seul et même personnage oblige un esprit à se partager puis à jouir de sa dominance sans aucun contrôle par une accoutumance naturelle.

    La création d'un second moi plus physique faussement indépendant d'un même esprit conduit à la démolition un homme ne recherchant que des expériences extrêmes par le ressenti. Les contorsions douloureuses de passages d'un visage à l'autre illustrent parfaitement le contexte sordide d'une époque victorienne fabriquant parallèlement à une bourgeoisie bien pensante des monstres sanguinaires naturels ou en puissances.
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