Outland est une suite logique dans ma découverte de la science-fiction au cinéma. Ecrit et réalisé par Peter Hyams en 1981, le film reprend librement le récit du western culte Le Train sifflera trois fois de Fred Zinnemann. N'ayant pas vu ce dernier, mon avis ne se basera pas dessus.
Tout d'abord, au delà du mysticisme ressortant des chefs-d’œuvres cultes du genre tels que 2001 de Kubrick ou Solaris de Tarkovski, Outland se diffère d'emblée et met en place une intrigue policière classique, plutôt intéressante et captivante. Dans un futur proche, un des satellites de Jupiter, Io, dispose d'une station minière destinée récolter les ressources locales afin de les utiliser. La mort mystérieuse de plusieurs miniers incitera le Marshal O'Neil, incarné par Sean Connery, à enquêter sur les lieux.
Tel quel, le scénario parait classique et se veut de qualifier le film comme un western spatial. Mais Outland est bel et bien un film de science-fiction avant tout. L'aspect visuel le prouve de manière confirmée car c'est avec une remarquable maîtrise que Peter Hyams et son équipe constituent un décor ô combien travaillé. Fut un temps où les effets numériques n'étaient encore qu'infimes dans le cinéma. Les décors tels que ceux de Outland devaient bien être construits à la main, suscitant un travail monstre pour l'équipe du film. Rien que pour cela, il bénéficie à juste titre d'un véritable mérite. Certaines scènes font tilt, notamment celle du bar, avec ces danseuses nues enduites d'huile noire, se dandinant sensuellement sous un faisceau de lumière bleue, avec en sourdine une aire musicale électronique et intemporelle. A ce moment précis, on se rend bien compte que le film paraissait déjà en avance sur son temps. Sans oublier la dernière partie du film, intégralement dans l'espace, nous ravissant par la richesse de son esthétique...
Les acteurs n'ont qu'à se compléter à cette richesse visuelle. Sean Connery gère en bon Marshal expérimenté, un poil badass, et tient la vedette à lui tout seul. Il est vieux jeu, intrépide et plein de savoir, tel un cow-boy du Far-West. Le reste du casting a moins d'importance, si ce n'est Peter Boyle, en patron traître et manipulateur. Mais nous remarquons bien que l'aspect visuel est le point le plus creusé du film, en y incrustant simplement après tous les acteurs, mais sans les négliger pour autant.
Outland m'a donc été une très agréable surprise, que je suis fier d'avoir vue et que je recommande à tous les amateurs de science-fiction. Peter Hyams dépeint une extension effrayante du monde d'aujourd'hui, endoctriné par les entreprises. L'ambiance du film nous montre un univers déshumanisé et effrayant à travers un décor accentué et ambitieux. Outland tient à mes yeux une indéniable place parmi les meilleurs films de science-fiction et d'anticipation, genres qui ne prennent pas une ride malgré l'avancement du cinéma.