Au Zanskar, l’hiver reste une saison hors du temps, rude et privilégiée à la fois. On y vit encore un peu le Zanskar d’antan, vallée alors exempte de violences, d’inégalités et de consumérisme. Vallée du bonheur ? Il y a quinze ans, j’y suis entrée à l’aube de l’hiver, telle une vagabonde, sans savoir que ma rencontre avec une petite communauté de nonnes bouddhistes allait changer ma vie. Avec elles, au cœur de l’hiver, j’ai vécu des instants magnifiques ; à leurs côtés, j’ai savouré toute la beauté de notre humanité. C’est ce que je suis venue retrouver après des années d’une implication forte et prenante ; face aussi à un enjeu implacable : ne pas laisser mourir ce lieu, héritage d’une joie et d’une culture ancestrale. Le temps presse : d’ici peu, le Zanskar n’aura plus le privilège d’un hiver hors du temps.