À découvrir, un film-vérité de David Schickele sur les affres d’un Nigérian exilé dans la Californie raciste des années 1960. Aux images au noir et blanc magnifique.
Une grande force du film consiste à montrer comme rarement la coexistence impérieuse de tous les âges dans la fin de vie. Cela sur les visages et les corps autant que derrière les mots.
Deux jeunes filles et leurs illusions perdues dans un Kosovo en miettes. Un second long métrage puissant, par l’actrice et réalisatrice franco-kosovare Luàna Bajrami.
Tennis et triangle amoureux : un challenge plutôt réussi par le réalisateur de “Call Me By Your Name”, qui mise essentiellement sur le magnétisme érotique de ses interprètes.
L’échappée belle – et désespérée – qui s’ensuit offre bien des trésors. Poignante histoire d’amour, fable pessimiste sur l’incurie et l’avidité de notre espèce autant que sur ses folles illusions d’éternité, le film est aussi un extraordinaire voyage visuel dans les vestiges de nos civilisations, que Stefan et Nora traversent au cours de leur fuite.
Cette mosaïque humaine, cet assemblage de recherches proches de l’archéologie et de déplacements à travers la ville donnent au film sa cohérence. Et sa force : être à la fois un hommage aux persécutés et un hymne vibrant au courage.
En systématisant les allers-retours d’une époque à l’autre, le cinéaste déploie une narration trop mécanique. Il affadit ainsi les bricolages « survivalistes » des petits autant que les échanges existentiels des grands. Reste la relation fusionnelle des deux « frères », qui dormaient assis face à face, enlacés pour résister au froid, notamment durant l’hiver 1954.
Le vrai charme du film vient, paradoxalement, de l’innocence qu’y apportent ses deux interprètes principaux, Virginie Ledoyen et Paul Hamy : l’une commandante, l’autre capitaine de gendarmerie, ils semblent parfois aussi fragiles que les enfants qu’ils cherchent. Un beau duo de cœurs purs dans la nuit du vice.
Fascinée par ces beaux visages, la réalisatrice ne développe sans doute pas assez son scénario, mais la douceur rêveuse du film raconte joliment la jeunesse.
Back to Black apparaît dès lors comme un film ordinaire sur une personne extraordinaire, où s’impose l’interprétation soignée, bien qu’imparfaite, de la jeune Marisa Abela.
Sous la caméra de Sandrine Dumas, elle scintille. En filmant l’actrice au travail, la réalisatrice offre un hommage à cette femme incroyable, aborde en filigrane l’amitié, la rigueur du métier, le corps qui vieillit. Et nous émeut aux larmes.
Leurs témoignages et leurs récits apportent un éclairage sur la culture forte et singulière de cette communauté nomade souvent ostracisée et menacée dans sa raison d’être par toutes sortes de contraintes administratives. Le film, de leur côté de tout cœur, a toutefois tendance à s’éparpiller et à se perdre, parfois, dans des considérations un peu convenues.
Pourtant, tout sonne juste et résonne d’un œcuménisme aussi audacieux qu’irréprochable dans ce portrait du curé, de son bourreau et de leurs familles respectives.
La qualité inégale de l’interprétation et l’enchaînement répétitif des situations empêchent ce thriller à petit budget d’exploiter son haut potentiel d’angoisse sur toute la durée d’un long métrage. Même si, pendant une bonne demi-heure au moins, la peur de l’héroïne est contagieuse…
Résultat : un affreux banquet à la Festen sans la limpidité ravageuse de ce dernier, étrangement répétitif, donnant l’impression de rejouer à l’infini le même cycle confus de disputes.
Avec sa finesse habituelle, Sandrine Veysset met en scène la singularité des êtres sous le masque social, et, avec l’aide de Virginie Despentes à l’écriture, passe habilement entre les mailles du cliché.