Après une saison 4 de qualité, "American Horror Story" revient. Avec une différence majeure : l'absence de Jessica Lange au casting, elle qui s'était imposée au fil des saisons comme une figure emblématique de la série, véritable muse à qui Ryan Murphy et Brad Falchuck offraient des rôles à la hauteur de son talent. Lange partie, les créateurs de la série se sont trouvés une nouvelle muse : Lady Gaga. Avec son excentricité et son style, la chanteuse se fond à merveille dans l'univers d'"American Horror Story" et dans cet hôtel aux couloirs hantés, lieu majeur de cette cinquième saison glamour, sanglante et sophistiquée. Comme dans la troisième saison, les scénaristes n'abandonnent pas le glauque qui a fait le succès de la série mais se lâchent un peu, préférant laisser le fun prendre le dessus. Nous voilà donc face une intrigue captivante, aux enjeux multiples mais restant toujours sur le juste équilibre entre l'horreur et le glamour. A l'image de Lady Gaga (superbe mais peu expressive), ces 12 épisodes transpirent la classe et le style. En témoigne les décors, la réalisation soignée et le casting de beaux gosses masculins réunis (Wes Bentley, parfait en flic torturé, Finn Witrock, Matt Bomer, Cheyenne Jackson). Quant aux femmes, de Lady Gaga elle-même à Sarah Paulson en passant par Kathy Bates (ne cessant de surprendre de saison en saison) ou encore Angela Bassett, elles ne sont pas en reste, bénéficiant de rôles soignés, parfois cruels parfois touchants. Deux acteurs se font cependant remarquer dans cette saison. D'abord Evan Peters, présent depuis les débuts de la série et qui trouve ici dans le rôle du tueur James Patrick March le rôle de sa maturité. Avec sa moustache, ses manières raffinées et son accent, il impose un charisme qu'on ne lui connaissait pas encore. Et il y a Denis O'Hare. Habitué à jouer les salauds dans la série, le voilà qui se mue en Liz Taylor, homme devenue femme et qui rencontre l'amour. Sa prestation, pleine de grâce, se révèle touchante, juste, évitant le cliché avec un talent assez dingue. Comme dans la quatrième saison, il faut saluer le talent des scénaristes qui composent avec de nombreux personnages, les codes d'un genre très calibré et qui savent ajouter de la profondeur à l'ensemble pour le rendre parfois touchant. Mais que les fans se rassurent, en terme de meurtres et de giclées de sang, ils en auront pour leur compte au sein de cet Hôtel, saison particulièrement clinquante et pimpante, bénéficiant d'une bande-originale déjà culte.