Avis Dumbland

Bêtise d’une société américaine par le prisme de la dégénérescence familiale où se mêlent motifs obsessionnels et vacuité existentielle. Dumbland désarçonne par le brut de son esthétique et interroge les mythes fondateurs de l’Amérique à grands coups de stéréotypes familiaux, de querelles conjugales et de haine xénophobe. Le Lincoln victorieux à Gettysburg a ici la tête dans le dos et semble réciter son discours comme un automate s’exprimerait à des hommes-insectes, fourmis-soldats qui marchent au pas et s’entretuent. « Le monde est ventre à terre et tout pèse trop lourd » disait Pierre Reverdy : David Lynch signe une curiosité visuelle et sonore dont le mystère résonne par les coups portés sur l’imposante tête vide mais bien-pensante de son personnage principal. Mordante et perturbante satire.

"Dumbland", petit bébé lynchien de 8 épisodes de 5 minutes chacun, est tout ce qu'on pouvait prévoir de Lynch : absolument absurde et terriblement cruel.
"Dumbland" semble être, grosso modo, une caricature du monde moderne, les 8 épisodes relatant les histoires d'un homme grossier, sale, et méprisant.

Techniquement, c'est très réussi. L'image noir et blanc du dessin animé, qui semble assez enfantine, représente parfaitement l'esprit absude de la série. Le travail sonore est tout aussi splendide, mais ça , on le sait depuis longtemps avec David Lynch.

Mais, il y un problème. C'est beaucoup trop répétitif, je pense bien que le désir de Lynch est de démontrer que cette dégénérescence est permanante, mais pour le spectateur, c'est trop.

C'est pourquoi je mets 3.5/5. "Dumbland' est un objet étrange, rare, et à voir une fois.