Le monde n'est ni noir, ni blanc. Il est gris. Nuancé...et The Killing en est la quasi-parfaite figuration. La série met en scène deux policiers à Seattle. Sarah Linden, detective chevronnée dont l'âme est rongée par la complexité et les mystères des enquêtes autant que par son parcours de vie. Elle se dévoue à son métier jusqu'à perdre la raison. Stephen Holder, son coéquipier et jeune recrue de la section criminelle, refoule la douleur de son passé à travers d'une désinvolture relaxée, plaisante et attachante. Il à toujours à cœur de mener à bien son investigation.
La froideur de leurs débuts en tant que coéquipier évolue petit à petit vers une amitié véritable, non cliché et qui ne dit pas toujours son nom mais qui ne peut vous laisser de marbre. Ils apprennent l'un de l'autre, se querellent, ont des hauts et des bas (plus de bas que de hauts !) mais finissent toujours par les surmonter (plus ou moins) en gardant des moments de sourire furtifs. La série nous amène à une réflexion psycho-philosophique sur les thèmes de la mort, la famille, l'addiction, le doute, la peur, notre rapport aux autres, à la société, au devoir, à la peine de mort, à la politique, à la morale, à la justice et son indépendance, et à tout ce qui fait du monde ce qu'il est. Le film est sans jugement, froid, pluvieux, et sort du stéréotype américain dans lequel le policier, animé de desseins patriotiques et valeureux, sauve le monde à chaque épisode, le temps d'une journée.