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    Selena Gomez : la star revient sur sa descente aux enfers dans un documentaire touchant
    Emilie Semiramoth
    Emilie Semiramoth
    Cheffe du pôle streaming, elle a été biberonnée aux séries et au cinéma d'auteur. Elle ne cache pas son penchant pour la pop culture dans toutes ses excentricités. De la bromance entre Spock et Kirk dans Star Trek aux désillusions de Mulholland Drive de Lynch, elle ignore les frontières des genres.
    Co-écrit avec :
    Emmanuel Itier

    Disponible sur Apple TV+, le film documentaire Selena Gomez : My Mind & Me livre un portrait sans fard de la jeune star.

    De quoi ça parle ?

    Après des années sous les projecteurs, Selena Gomez devient une immense célébrité. Alors au sommet de sa gloire, un tour inattendu va soudainement plonger Selena Gomez dans l’obscurité. Ce portrait à la fois à vif et personnel retrace les six années qu’il a fallu à Selena Gomez pour revenir vers la lumière.

    En tant qu’artiste musicienne, Selena Gomez a vendu plus de 210 millions de singles à travers le monde et sa musique a été diffusée plus de 45 milliards de fois. Cette année, elle a été nommée aux Grammys pour son premier album tout en espagnol ainsi qu’aux Emmys pour son rôle dans la série “Only Murders in the Building” dans laquelle elle joue aux côtés de Steve Martin et Martin Short.

    Selena Gomez : My Mind & Me, un film écrit par Alek Keshishian et Paul Marchand ; réalisé par Alek Keshishian. Disponible sur Apple TV+

    Selena Gomez: My Mind and Me
    Selena Gomez: My Mind and Me
    Sortie : 4 novembre 2022 | 1h 35min
    De Alek Keshishian
    Avec Selena Gomez
    Spectateurs
    3,8
    Voir sur Apple TV+

    Un portrait sans fard

    Chanteuse mais aussi actrice – on l’a vue récemment dans la saison 2 d'Only Murders in the BuildingSelena Gomez vit sous le feu des projecteurs depuis son plus jeune âge. Elle se livre sans fard dans Selena Gomez : My Mind & Me, un film documentaire pour lequel le réalisateur Alek Keshishian a suivi l’artiste américaine pendant six ans.

    Le film offre sur Selena Gomez un point de vue intime, l'observant gérer des problèmes de santé qui ont écourté sa tournée Revival en 2016, faisant la chronique de son retrait de la vie publique et se débattant avec des questions sur ce qui vient après, comme l’explique le réalisateur :

    "J’avais commencé le tournage en 2016 pendant son Revival Tour et je me suis arrêté en cours car je sentais qu’elle était trop jeune et que c’était un processus trop intrusif. D’autant que je voyais bien que quelque chose se passait en elle. Tout le monde sait qu’elle a alors intégré une clinique spécialisée pour le traitement de maladies mentales."

    Contrairement à de nombreux documentaires musicaux – un format populaire, ces derniers temps, pour recalibrer l'image des célébrités – le projet sur Gomez opère sur un registre plus brut, plus grave. Il dénote par la jeunesse relative de la star (30 ans) et ses tentatives de communiquer honnêtement, plutôt que parfaitement :

    "Elle a continué de me demander de tourner des scènes délicates où on la voit en toute fragilité. C’est une personne d’une intégrité totale. Plus que tout, elle veut témoigner de sa condition pour que cela puisse servir aux autres, qu’ils ne se sentent pas seuls comme elle l’a été tellement de fois."

    My Mind & Me définit clairement les paramètres de la vie de Selena Gomez dès les premiers instants. On ressent son épuisement. Elle est fatiguée, dit-elle à un moment donné ; elle ne comprend pas ce qu'elle fait, dit-elle à un autre. Ces scènes – angoissantes, franches, chargées d'émotions – indiquent le ton du documentaire. Il s'agit de voir la chanteuse se déliter avant de se reconstruire.

    "Il faut le plus grand des courages pour montrer sa vulnérabilité, faire preuve d’honnêteté et révéler cette fragilité qui existe en tout individu. Ce qui est triste c’est que nous vivons dans un monde où être vulnérable peut conduire à la souffrance, causée par l’abus des autres qui prennent avantage de votre condition. Bien sûr que Selena est nerveuse à l’idée que le public découvre ce film et l’expose ainsi. Mais elle réalise qu’en partageant sa vulnérabilité, son parcours, cela peut aider d’autres personnes qui vivent la même chose et qui n’osent sans doute pas demander de l’aide", clame Alek Keshishian.

    L'honnêteté, la gêne et l'inconfort affichés confirment les tentatives du documentaire d'embrasser les différentes dimensions de son sujet. Cette volonté de complexité se retrouve également dans le langage visuel du film, qui utilise la couleur et le noir et blanc comme dans Truth or Dare, un doc sur Madonna. Keshishian a eu accès au journal intime de Gomez, ce qui ajoute une dimension plus privée au projet :

    "Cela m’a pris 2 ou 3 jours pour tout parcourir et rentrer encore plus dans la vie, dans l’esprit de Selena Gomez. C’est pendant la période de montage que j’ai expérimenté plusieurs approches pour inclure ces journaux. J’aurai pu faire un film entier, d’ailleurs, juste avec ces écrits qui sont tellement poétiques. C’est donc venu naturellement dans le film d’avoir ces séquences où elle écrit dans son journal comme un monologue intérieur et auquel nous avons accès pour mieux comprendre ce qui se passe en elle. C’est à l’image de toutes ces voix que nous avons, de temps en temps, dans nos propres têtes."

    Au final, Selena Gomez : My Mind & Me est aussi un regard sur l’Amérique et ses chimères : "Même si le film est sur Selena, c’est l’histoire d’une jeune fille du Texas et d’origine ultra modeste et devenant cette star, elle pense ainsi trouver le bonheur…et sans jamais l’obtenir vraiment."

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