Sur Netflix, les abonnés peuvent (re)découvrir la vie des reines les plus illustres et emblématiques d'Afrique dans une série de documentaires produite par Jada Pinkett Smith . Après celui sur la reine guerrière Njinga d’Angola, cette dernière nous raconte cette fois l’histoire de Cléopâtre, "l'une des femmes les plus célèbres, puissantes et incomprises au monde". Cette série souhaite "réexaminer la vie fascinante et le génie politique de cette reine et s'intéresse à ses origines ethniques, un sujet qui pose toujours question aujourd'hui".
C’est la réalisatrice iranienne Tina Gharavi qui a été approchée pour mettre en boîte les 4 épisodes qui composent la mini-série documentaire. Et, d’un commun accord avec Pinkett Smith, son choix s’est porté sur l’actrice britannique noire Adele James pour prêter ses traits à Cléopâtre. Et c’est là où le bât blesse pour certains.
Les origines de Cléopâtre - et par extension sa couleur de peau - ont longtemps été débattues par les historiens. S’il n’y a pas de consensus général sur le sujet, une bonne partie s'accorde à dire qu’elle est issue de la dynastie d'origine macédonienne des Lagides, fondée par Ptolémée Ier. Dynastie qui s’est ensuite mélangée à celle des Égyptiens. Seule l’identité de sa mère reste un mystère total. En 2009, des chercheurs australiens étaient arrivés à la conclusion que cette dernière était africaine…
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Dans une lettre ouverte mise en ligne par Variety, la réalisatrice a justifié son approche : "J’ai vite compris que ça allait être un choix politique que de choisir une actrice noire pour jouer Cléopâtre. [ …] Et si elle l’était ? On ne le sait pas de manière certaine, mais on peut être sûrs qu’elle n’était pas blanche comme Elizabeth Taylor. Nous devons lancer le débat sur le colorisme et la suprématie blanche véhiculée par Hollywood, et que nous avons internalisée".
L’Egypte monte au créneau
Fin avril, alors que Netflix a dévoilé la première bande-annonce de La Reine Cléopâtre et que la polémique faisait rage, le ministère égyptien des Antiquités est monté au créneau en publiant un long communiqué, se basant sur l’avis d’experts. Ces derniers sont formels : "Elle avait la peau blanche et des traits hellénistiques. Les bas-reliefs et les statues de la reine Cléopâtre en sont la meilleure preuve".
C’est en Egypte justement que la colère gronde le plus, venant autant des politiciens que des habitants. L’avocat Mahmoud al-Semary a notamment déposé plainte contre Netflix, qui a été classée sans suite. Cela n’a donc pas empêché la mise en ligne ce 10 mai de la série, qui ne devrait pas manquer de mettre le feu aux poudres… une seconde fois.
