Pour son dixième long métrage, le cinéaste belge Fabrice du Welz s'inspire librement de l'affaire Dutroux qui a bouleversé la Belgique dans les années 1990.
Dans Le Dossier Maldoror, Anthony Bajon incarne Paul Chartier, un jeune gendarme idéaliste qui rejoint l'opération secrète « Maldoror » dédiée à la surveillance d'un suspect récidiviste après la disparition inquiétante de deux jeunes filles. Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le fera sombrer dans l’obsession.
Ce thriller glaçant qui mêle réalité et fiction (notamment la seconde partie) est porté par le brillant Anthony Bajon et les non moins brillants Alba Gaia Bellugi, Alexis Manenti, Sergi Lopez (dans le rôle de Marcel Dedieu, le Marc Dutroux du film), Laurent Lucas, Béatrice Dalle et Jackie Berroyer.

Que pensent les premiers spectateurs du Dossier Maldoror ? Avec 105 notes et 30 critiques, le long métrage de Fabrice du Welz a une note spectateurs moyenne de 3,8 étoiles sur 5. C'est le film le mieux noté de la carrière du metteur en scène.
Les spectateurs apprécient entre autres la mise en scène jugée percutante, le représentation des dysfonctionnements au sein des services de police et la performance d'Anthony Bajon.
Le "Zodiac" français ?
Ainsi, Bgeju13 écrit : "Fabrice du Welz élève une nouvelle fois son cinéma et prouve sa maîtrise totale de la mise en scène et de la narration. A travers la trajectoire de son personnage (Bajon est stupéfiant), il s'écarte de la reconstitution pour réaliser, dans une dernière partie hallucinante, la catharsis de toute une nation. Un film somme qui reste longtemps en mémoire."
Pour Marie Le Poul, Le Dossier Maldoror est "Une claque ! Des acteurs avec un jeu extrêmement juste, un scénario à la hauteur de l’enjeu et de l’envie de montrer le mal et surtout le combat contre celui ci ! Mise en scène et photographie superbes et le rythme haletant aussi !"
Valerie Mena02 est du même avis et évoque l'impact du film sur le spectateur : "Très bon film. La mise en scène, le jeu des acteurs, et la caméra vous propulsent dans l’histoire. Vous n’êtes plus seulement spectateur, mais témoin des événements. Les scènes de violence sont donc aussi ressenties plus intensément. Âmes sensibles vous êtes prévenues. Je recommande."
Pour Juliette M c'est "Un véritable choc ! Le mélange réalité / fiction de ce film qui s'inspire de l'affaire Dutroux, s'entremêle si bien qu'on ne sait plus ce qui est vrai de ce qui est faux. On aurait aimé que la fin soit réelle. Anthony Bajon est impressionnant et bouleversant dans le rôle de ce jeune gendarme prêt à gâcher sa vie pour la justice. C'est vraiment un des premiers films choc de l'année ! Foncez !"

Pour Samuel T c'est "Un grand thriller dans la veine de Mémoires of murder ou Zodiac- Fabrice du Welz réussit son pari haut la main." Malab compare également le film à Zodiac de David Fincher : "D'une intensité rare sur une durée aussi longue ! Le film propose une vision du mal et de la justice qui n'est pas sans rappeler des classiques internationaux (French Connection - pour la mise en scène & Zodiac - pour l'obsession autodestructrice du protagoniste)."
Naughty Doc lui attribue le note de 3,5 et écrit : "Projet ambitieux que ce Maldoror pour Fabrice du Welz désireux de faire son Zodiac à partir de la sordide affaire Dutroux en 1996.
Mais malgré un carton introductif recontextualisant la division des polices belge, le film se veut avant tout étude de personnage héritée du cinéma hardboiled 70's plutôt que chronique ample censée encapsuler tous les enjeux socio-politiques de cette affaire.
C'est le film le plus glaçant de janvier et il s'inspire d'une terrible histoire vraie : Le Dossier Maldoror est à voir dès aujourd'hui au cinéma(...) Maldoror se révèle vraiment dense sur ses 2h30, avant tout centré sur le personnage fictif de Paul Chartier (Anthony Bajon porte réellement tout le film) qui de gendarme épris de justice sombrera peu à peu face aux ingérences du gouvernement. Une descente aux enfers bien orchestrée, dopée par une mise en scène souvent âpre émulant la granulosité texturée des 90's, jusqu'à un ultime mouvement plus viscéral, où les balles et le sang renvoient aux premiers films du réalisateur.
Variant efficacement les tons, Maldoror est certes imparfait mais il y a du cinéma dans ce film qui ne laisse pas insensible, jusqu'à son dernier plan lourd de sens. Un nouveau bon film donc !"

Un film trop long ?
Du côté des points négatifs, certains spectateurs regrettent que le film soit un peu trop long et l'intrigue trop complexe tandis que d'autres trouvent certaines séquences trop choquantes.
Traversay01 du Club AlloCiné note le film 3,5 et commente : "Le malaise est une constante des films de Fabrice du Welz, et il atteint une sorte d'acmé dans Le Dossier Maldoror (qu'en aurait pensé Lautréamont ?), qui évoque de manière très inconfortable un sujet troublant. Spoiler : le film n'est pas centré sur la personnalité du monstre, mais sur celle d'un policier (fictif) qui représente une sorte de conscience, de même que le fantasme d'un homme ayant tout compris avant tout le monde, et qui devient un justicier solitaire.
L’ambiguïté du métrage vient du mélange de fiction et de faits avérés, dans un maelström de scènes – certaines à la limite du crapoteux – qui montrent la virtuosité du cinéaste, mais révèlent aussi un goût certain pour une forme de perversité, dont on est en droit de se demander quelles sont les véritables visées. L'une d'elles, évidente, est de mettre en lumière la concurrence entre les trois corps policiers ayant participé, peu ou prou, à l'enquête, tout en la ralentissant.

Au-delà de l'affaire elle-même et des mises en cause touchant jusqu'à des individus haut placés, le film s'intéresse particulièrement au caractère obsessionnel qu'elle peut susciter chez un policier intègre, mais capable de franchir les limites de sa fonction. Dans ce rôle, Anthony Bajon est époustouflant, phagocytant littéralement le film et ne laissant que des miettes à des acteurs sous-employés et parfois moyennement crédibles dans leurs personnages, tels Sergi López, Laurent Lucas ou Béatrice Dalle. Au final, Le Dossier Maldoror demeure une œuvre puissante, trouble et équivoque, plongeant au cœur d'une histoire bien glauque."
Yazidmanou écrit : "J'ai aimé suivre cette enquête tortueuse mais ensuite, disons 30 minutes avant la fin, j'ai décroché. Trop long pour moi. D'où au final, ma réaction très mitigée. Déception sur la fin."
Pour YH c'est : "Tellement LONG ! Il y a quasi une heure de trop sur les 2h30 ! Beaucoup de scènes inutiles et longues qui altèrent totalement le rythme et n’apportent rien à l’intrigue. Une bande-son discutable, tout comme certains effets de réalisation qu’on ne comprend pas bien. Confus, car il y a beaucoup de personnages pas assez creusés, à la différence d’autres peu intéressants. Dommage, car le sujet aurait pu en faire un grand film. Très grosse déception."

En conclusion
En conclusion, Le Dossier Maldoror est apprécié pour sa mise en scène, la prestation époustouflante d'Anthony Bajon et le travail de reconstitution de la guerre des polices qui a fait s'enliser l'affaire. En revanche, le film est jugé un peu trop long et certaines scènes sont jugées trop choquantes.
A ce sujet, Fabrice du Welz précisait à notre micro lors de la promotion du film qu'il s'était justement imposé des limites. "La limite pour moi, c'était que je ne voulais jamais être dans la cave avec les fillettes ou, en tout cas, voir les parents. C'était vraiment quelque chose qu'on avait décidé de manière un peu dogmatique.
Il y a des scènes dures, mais je pense qu'elles ne sont pas gratuites. À un moment donné, on affrontait une forme maléfique. Il fallait montrer certaines choses, en tout cas pour faire travailler l'imagination. Il y avait des choses qu'il fallait faire, mais il y avait aussi des limites... Je ne voulais pas trop coller à l'aspect réaliste. Je ne voulais surtout pas qu'on soit crapoteux, qu'on tombe dans le détail sordide ou le sensationnel. Je voulais qu'on reste dignes, tout simplement."
Le Dossier Maldoror est actuellement en salles, n'hésitez pas à aller le noter après l'avoir vu.