Un thriller fiévreux en terre de beauté…
En plein cœur de l’été, Joseph, l’un des derniers bergers du littoral corse, voit son terrain convoité par le milieu pour un projet immobilier. Il refuse de céder. Cela signerait la fin d’un monde.

Quand il tue accidentellement l’homme venu l’intimider, il est forcé de prendre la fuite et devient la proie d’une traque sans répit du sud au nord de l’île. Portée par sa nièce Vannina (Mara Taquin), la légende de Joseph, incarnant une résistance réputée impossible, grandit au fil des jours et se propage dans toute la Corse…

Après Borgo, À son image ou encore Le Royaume, l’île de beauté se retrouve une nouvelle fois à l’honneur dans Le Mohican, déjà en salle. Bien plus qu’un simple panorama à couper le souffle, le réalisateur Frédéric Farrucci (La Nuit venue) a décidé d’utiliser le paysage corse pour illustrer les luttes et tensions, aussi sociales que politiques, qui s’y déroulent. Un contexte que le cinéaste ne connaît que trop bien.
“Je suis corse, déclare-t-il avec fierté. Je suis né à Ajaccio, j’y ai grandi et y ai vécu jusqu’au bac. Toute ma famille y vit et j’y passe une bonne partie de l’année.
Je suis viscéralement attaché à cette île, j’appartiens à ce territoire et à cette communauté. Depuis toujours, je suis travaillé par sa dimension politique comme par le désir d’y faire du cinéma. J’y ai tourné plusieurs documentaires, deux courts-métrages et ce film.”
… inspiré d’une histoire vraie ?
C’est d’ailleurs l’une de ces expériences qui lui permet d’imaginer l’histoire du Mohican. Alors qu’il tourne l’un de ses documentaires en 2017, le réalisateur fait la rencontre de plusieurs figures de l’île, notamment l’inspirant Joseph Terrazzoni, un berger prêt à tout pour défendre son savoir faire face à la spéculation financière entraînée par le tourisme et, pire, la corruption qui l’accompagne.
“Joseph Terrazzoni porte en lui tous les éléments de résistance, raconte Frédéric Farrucci. Il transpire le territoire, il est très bavard, à la différence du personnage interprété par Alexis Manenti, avec une conscience extrême de son environnement, bien qu’il mène une vie retirée. Lors du tournage du documentaire, il se considérait déjà comme une anomalie dans le paysage et se qualifiait de « dernier des Mohicans ».”

Pour incarner le personnage de Joseph, librement inspiré de sa rencontre avec Terrazzoni, le cinéaste choisit Alexis Manenti. Récompensé du César du meilleur espoir masculin pour Les Misérables, depuis apparu dans Les Méchants, Dalva ou encore Le Dossier Maldoror, le comédien est apparu comme un choix logique, et pour cause : il est lui-même d’origine corse.

“Compte tenu de l’inspiration du Mohican, le casting s’est naturellement construit autour d’une dimension réelle, poursuit Frédéric Farrucci. Alexis Manenti, qui est comédien professionnel et plutôt citadin, a délivré en essais une prestation d’une justesse et d’une intensité telles que j’ai tout de suite su qu’il était mon berger. J’aime qu’il y ait chez lui quelque chose d’à la fois très archaïque et très moderne. Cela correspond à la réalité des bergers d’aujourd’hui : ils sont connectés au monde alentour tout en ayant une activité traditionnelle ancrée dans une longue histoire.”
Le Mohican, avec Alexis Manenti, est à découvrir dès maintenant au cinéma.