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    "Home of the Brave" : Bande-annonce et interview

    Les premières images de "Home of the Brave" d'Irwin Winkler sont disponibles sur la toile. L'occasion de revenir sur notre entretien avec le rappeur 50 cent incarnant un soldat de retour d'Irak.

    Découvrez la bande-annonce de "Home of the Brave"

    AlloCiné : Faire un film sur la guerre en Irak, comme "Home of the Brave", vous a t'il touché d'un point de vue politique ?

    Curtis "50 Cent" Jackson : Non, pas au début du processus de production de ce film. Quand j'ai lu le script, je n'ai été intéressé que par l'action. Ce que je voulais faire à l'époque, c'était un film d'action qui cartonne bien. Mais petit à petit, alors que je faisais des recherches sur mon personnage (un militaire revenant de la guerre en Irak, NDLR), j'ai commencé à regarder des reportages sur des soldats qui sont partis en Irak, sur ceux qui n'en sont pas revenus, et tout d'un coup mon champ de vision s'est élargi et j'ai vu au-delà de l'action, l'horreur de la guerre. C'est vraiment dur de parler et de faire un film sur une guerre qui a encore lieu actuellement. Nous avons tous eu pendant le tournage, et encore aujourd'hui, des moments d'émotion intense.

    Le film s'intitule "Home of the Brave", littéralement "Le Domicile des braves"... Que signifie pour vous le fait d'être brave ?

    Il y a une grande différence entre être brave, prendre certains risques pour des causes justes et être totalement stupide ! Je crois qu'être brave est une affaire de coeur.

    Tous les jours, en Irak, les soldats doivent faire face à la mort. Est-ce que cela vous effraie ?

    La mort est la forme la plus commerciale du show-business. C'est incroyable le nombre de fois où l'on met des gens dans des situations de vie ou de mort à la télé ou au cinéma. Home of the brave ne sera réussi que si vous croyez vraiment en la mort des soldats qui périront à l'écran. C'est étrange, car d'une certaine manière nous acceptons d'appréhender la mort à travers celle des autres, mais surtout pas au travers de la notre ou de celle de nos proches.

    De quelle manière, le fait d'avoir vous-même frôlé la mort avant de devenir une star vous a affecté ?

    Disons que j'apprécie encore plus de voir le soleil se lever ! Je crois en Dieu et en une force supérieure. J'en suis venu à être croyant, car j'ai été dans des situations où vraiment j'aurais dû y passer. Je sens à présent que ma vie a un sens. Et j'ai beaucoup de chance de pouvoir faire ce que je fais et d'en faire profiter ceux que j'aime. C'est incroyable pour un mec comme moi qui vient de la 134ème rue dans le quartier pauvre de “Jamaica” dans le Queens d'être ici, à Cannes, et de parler cinéma et de ma vie avec vous...

    Depuis "Réussir ou mourir", on a l'impression que vous vous concentrez plus sur votre carrière d'acteur ?

    C'est vrai que cela me plaît pas mal de faire l'acteur en ce moment et que j'ai plusieurs autres films en préparation. Je n'ai jamais vraiment voulu faire l'acteur. Réussir ou mourir était juste pour moi le moyen de montrer d'où je venais et qui j'étais avant de devenir le musicien célèbre que l'on connaît. Je suis vraiment fier de ce film. Maintenant j'ai un regard différent et plus mûr sur ma carrière et le business du cinéma.

    Avez-vous suivi des cours pour parfaire votre jeu d'acteur ?

    Pour Home of the brave, j'ai eu un coach qui m'a enseigné les bases. Mais bon, je ne fais pas du Shakespeare, donc c'était juste pour me guider, pour m'aider à comprendre qui était mon personnage et comment l'aborder. Cela m'a essentiellement permis à mieux me concentrer sur mes dialogues et la manière dont je devais les prononcer.

    Quels sont les acteurs que vous admirez ?

    Morgan Freeman et Leonardo DiCaprio. J'ai vu Aviator et je pense que DiCaprio est le meilleur acteur du moment !

    Que pensez-vous des propos négatifs de Spike Lee à votre égard concernant l'utilisation de votre image de gangster ?

    Spike Lee se croit responsable de la création de tout le show-business et du divertissement Black ! Je n'ai rien en commun avec Spike Lee et n'ai aucune envie d'être son ami. Vu ce qu'il pense de moi, je ne vois pas pourquoi je chercherais à le rencontrer.

    Propos recueillis à Cannes par Emmanuel Itier en mai 2006

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