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    "Je vais bien, ne t'en fais pas" : rencontre avec Mélanie Laurent

    AlloCiné a rencontré Mélanie Laurent, la lumineuse interprète du drame "Je vais bien, ne t'en fais pas", nouveau bijou du cinéaste Philippe Lioret en salles ce mercredi 6 septembre.

    Avec Je vais bien, ne t'en fais pas, en salles ce mercredi 6 septembre, le réalisateur Philippe Lioret (Mademoiselle, L'Equipier) signe un nouveau bijou de sensibilité. Adapté du roman d'Olivier Adam, le long-métrage suit le douloureux parcours de Lili, incarnée par la magnétique Mélanie Laurent, à la recherche de son frère jumeau disparu. AlloCiné a rencontré l'actrice principale dans un hôtel parisien, afin d'évoquer avec elle ce film qui pourrait bien être un véritable tournant pour elle...

    AlloCiné : Avec votre rôle dans "Je vais bien, ne t'en fais pas", vous devez sentir que ce film représente un tournant dans votre carrière...

    Mélanie Laurent : Je suis un peu lucide (sourire), il n'y a pas de règles dans ce métier, ça fait neuf ans que je suis là, mais c'est un rôle en or, c'est vrai, j'ai de la chance. Oui, il y a plein de petites choses qui peuvent faire penser que quelque chose se passe... (sourire) La tournée de Je vais bien, ne t'en fais pas en province a été hallucinante, avec un accueil qui nous a tous surpris. Vous savez, je ne m'attendais pas à avoir ce rôle mais, inconsciemment, je l'ai attendu. Et en ayant le scénario entre les mains, je me suis dit que, finalement, c'était un peu normal. C'était le rôle que je devais avoir à ce moment précis de ma carrière.

    Comment avez-vous réagi en lisant le scénario, tiré du livre d'Olivier Adam ?

    Ma réaction a été double. Tout d'abord, j'ai pleuré, en même temps que Lili, aux mêmes passages éprouvants de son parcours. Je me suis vraiment fait avoir par cette histoire, magnifique. Et puis deuxièmement, bon, ce n'était pas un risque énorme, mais j'ai été séduite par le réalisateur Philippe Lioret, je me sens proche de cette famille de cinéma. J'adore sa mise en scène, la manière dont il raconte les choses, la manière dont, plutôt, il les conte. Au final, j'avais une bombe entre les mains, je n'avais donc pas tellement peur, il fallait juste que, modestement, j'essaie d'assurer. Alors, j'ai tout donné, je me suis abandonné, je suis souvent allé plus loin que loin, là où vous n'avez plus de contrôle, quand vous craquez et que vous donnez quelque chose que vous n'auriez jamais imaginé donner. Ca été une très grande expérience, très dure mais très forte humainement et artistiquement.

    Le film évoque, entre autres, la période trouble de l'adolescence...

    Je n'ai pas 48 ans, mais 23. Je suis partie de chez mes parents il y à quatre ans. J'ai déjà quatorze ans de métier, un métier qui accélère les vies, qui rend plus vite mature et lucide. Tout cela à un âge où on ne devrait pas savoir ce qu'on fait dans la vie. Moi, j'ai été projeté dans la vie adulte depuis plusieurs années. Donc, jouer une adolescence en pleine crise ne m'intéressait pas plus que ça. Mais Je vais bien, ne t'en fais pas, c'est justement plus que ça, on commence par là et on finit avec une jeune femme qui prend son indépendance. On ressent les mêmes choses que Lili, on souffre avec elle. Moi, j'ai grandit d'un seul coup la première fois que j'ai souffert et donc, je me reconnais un peu dans ce personnage. Je suis passé très vite d'une époque Bisounours à un monde un peu plus cruel.

    De quoi parle le film ?

    Au travers d'un drame et d'une sorte d'enquête, je pense que Je vais bien, ne t'en fais pas s'apparente à une quête initiatique, un film sur la difficulté de se parler, sur l'incommunicabilité entre des parents et une jeune fille en souffrance. Ils arriveront à lui dire qu'ils l'aiment, mais ça prendra du temps. C'est une histoire presque universelle, ne pas savoir comment dire aux gens qu'on les aime. Moi, je viens d'un cocon familial, on me l'a dit tous les jours. Alors, c'est presque un rôle de composition. Voilà, tout ce que je peux dire, c'est que j'ai été bouleversée par le scénario, qui tournait notamment autour de ce thème. Un mec de 50 ans, Philippe Lioret, qui écrit pour une nana de 19 ans avec tellement de justesse... J'aurais dit exactement les mêmes mots que lui. J'ai été bluffée.

    Propos recueillis par Clément Cuyer le 31 juillet 2006 à Paris

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