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    Focus sur Sinna Mann, un film d'animation pas comme les autres...

    Quelques jours seulement après la journée de la femme, retour sur un court-métrage d'animation, encensé lors du dernier Festival d'Annecy, et qui aborde avec délicatesse un sujet complexe, celui de la violence domestique...

    Le court-métrage Angry Man (Sinna mann) a remporté trois prix lors du 34e Festival international du film d'animation d’Annecy: le Prix spécial du jury, le prix du public et le prix UNICEF et a décrocjé le prix du Meilleur film d'animation au Festival de Clermont Ferrand (édition 2010). La particularité de ce court est qu'il aborde un sujet des plus graves: à savoir, la violence conjugale... Le 8 mars célébrait la femme, et ce court-métrage revient au même moment sur le devant de la scène avec sa nomination au Festival belge Anima, l'occasion pour nous de revenir un peu sur ce succès plus que mérité!

    Un homme en colère...

    Boj prend son père pour modèle...seulement voilà celui-ci, parfois, recouvre les traits de l'homme en colère et ne peut s'empêcher de brutaliser la mère de Boj. Le film est perçu à travers les yeux du petit garçon, alors victime fragile et sans autre recours que le repli. Jusqu'au jour où celui-ci tente de remédier à la violence paternelle réclamant le secours du roi de Norvège.

    Une esthétique naïve...

    Pour aborder un sujet tel, Anita Killi a opté pour des dessins très naïfs voire enfantins. L'histoire, contée, par le petit Boj est ainsi d'autant plus déchirante que les actes du père paraissent inintelligibles aux yeux du spectateur qui se demande aussi innocemment que le petit garçon d'où naissent ces accès de violence. Par ailleurs les techniques du collage et de la caméra multi-plans sont magistralement employées pour figurer les angoisses hallucinées à hauteur de Boj, gamin aux yeux noirs de peur, dépassé par une figure paternelle à la fois révérée et redoutée. Perspectives cassées, membres désarticulés... Tels sont les partis pris qui visent à montrer la violence domestique dans toute sa crudité. Et pourtant...

    ...et une violence hors champ

    Les coups sont toujours figurés hors-champ, lorsque Boj se retrouve dans son lit, sous les couvertures, pétrifié et qu'il entend la ritournelle habituelle. Les cris de sa mère, les grognements du père...autant de bruits quotidiens dans la vie de l'enfant. A aucun moment donc nous ne jamais témoins frontalement de la brutalité du père. Le film en sort grandi, un peu plus...La crudité est bien là, mais reste tapie dans l'ombre...

    Un extrait du film:

    DG

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